OM : vendange tardive à Bordeaux
Marseille ramène un point de son déplacement à Bordeaux mais peut nourrir bien des regrets au vu d'une partie que les hommes en blanc auront globalement maîtrisée. Faute d'avoir su faire le break, les champions en titre sont restés à portée de fusil de Bordelais peu inspirés mais accrocheurs jusqu'au bout. Au final, tout le monde se satisfera de ce partage des points. Vraiment ?
Grande première au Stade Chaban-Delmas dont les spectateurs ont le privilège d'assister aux débuts de Fahid Ben Khalfallah, transfuge de Valenciennes et chargé de faire oublier Yoann Gourcuff, sous ses nouvelles couleurs girondines. Loïc Rémy en fait de même pour l'OM tandis qu'André-Pierre Gignac débute la rencontre sur le banc. Premier à se mettre en évidence, Rémy dévore les espaces dès les premières minutes, démontrant une réelle envie de bien faire. Mais c'est tout l'enthousiasme de Marseillais particulièrement entreprenants qui se trouve rapidement récompensé. Il l'aurait pu l'être encore plus tôt si M. Chapron avait décidé d'accorder un penalty aux Phocéens suite à une charge suspecte de Chalmé sur Ayew dans la surface mais l'heure olympienne arrive. Un débordement rageur de Brandao sur le flanc droit, un centre légèrement dévié du Brésilien et c'est Lucho qui se retrouve esseulé pour fusiller tranquillement Carrasso, complètement abandonné par une défense étrangement passive sur ce coup-là (0-1, 12e). Dans la foulée, les hommes de Tigana, bien sonnés, sont tout près du k.o quand Heinze, encore oublié par les Girondins, ne peut convertir la balle du break (14e).
Si Bordeaux prend l'eau, Cédric Carrasso est là pour écoper. Le gardien bordelais, qui parvient à reprendre ses appuis et à tendre une main ferme sur un coup-franc dévié de Taiwo, réussit une parade tout bonnement exceptionnelle de réactivité (24e). Balloté par cet OM conquérant, Bordeaux réagit enfin au bout d'une demi-heure de jeu. Les Marine et Blanc auraient déjà pu obtenir, eux aussi, un penalty pour une main d'Ayew dans la surface (31e) mais l'arbitre leur accorde une "compensation" en expulsant Edouard Cissé, auteur d'une faute indiscutable certes mais qui ne nécessitait peut-être pas le carton rouge (34e). Douchés, les Marseillais calment leurs ardeurs mais Bordeaux n'en profite pas pleinement. Les Girondins, en dépit de leur supériorité technique, peinent à produire du jeu et à se créer des occasions. La mi-temps arrive à point nommé pour leur remettre les idées en place.
Bordeaux la joue Modeste
A la reprise, Jean Tigana tente un mini-électrochoc en remplaçant Savic, très décevant en première période, par Henrique. Mais le secteur offensif est toujours désespérément muet. La faute aussi à un OM extrêmement solide, le quadrillage du terrain par les hommes de Deschamps faisant oublier que les Marseillais évoluent à 10 contre 11. Modeste, posté en pointe, fait bien passer un frisson dans l'échine phocéenne, mais le Bordelais manque l'immanquable (53e). Cédric Carraso, lui, arrête l'innarrêtable à la 61e minute quand, sur un nouveau centre de Brandao, Ayew place un coup de tête à bout portant que le portier girondin parvient, on ne sait comment, à dévier du bout des doigts ! En confiance, Didier Deschamps lance ensuite André-Pierre Gignac dans le grand bain à la 74e minute. Quelques instants plus tard, c'est l'autre recrue marseillaise, Rémy, qui fait des étincelles en prenant la défense de vitesse mais la frappe de l'ex-Niçois est détournée par un Carrasso en état de grâce sur son poteau (78e) ! On ne le sait pas encore mais l'OM vient de laisser passer sa chance. Car à force de s'accrocher, Bordeaux finit par rafler la mise ! A deux minutes d'une troisième défaite, Chalmé s'arrache pour centrer et Modeste, en dépit d'une charge d'Azpilicueta, parvient à propulser le ballon dans les filets de Mandanda (1-1, 88e)! Bordeaux égalise mais Bordeaux ne s'est pas rassuré, loin de là.
Déclarations :
Didier Deschamps (entraîneur de Marseille): "On aurait mérité (de gagner), même à dix. Carrasso a fait de belles parades. Certainement qu'à 11 cela aurait pu être différent, mais il y a eu des décisions qui nous ont été défavorables par moment. Après notre but, il y a une situation sur Andre Ayew (contact avec Chalmé dans la surface bordelaise), vous la reverrez comme moi, la décision aurait pu être différente. Ce qui fait mal, c'est de prendre ce but à ce moment, il ne restait que quelques minutes, on n'est pas récompensé par rapport au contenu de notre match. C'est un match solide, avec des idées claires, de la complémentarité, de la volonté, de la détermination. Si on est capable de répéter ça, on a de grandes chances d'obtenir de bons résultats dans l'avenir."
Cédric Carrasso (gardien de but de Bordeaux): "Aujourd'hui j'ai un peu le même sentiment qu'à Paris, ce sont deux matches où Bordeaux se bat jusqu'au bout. Revenir dans la partie est une belle récompense au vu des efforts fournis. On a commencé le match avec un nouveau joueur dans chaque ligne. Il y a eu un début de match difficile. Le plus important est le contenu et ce qui vient en récompense. On a pris quatre points en deux et on s'est battu, ce n'est pas mauvais. Des joueurs ont changé, on part sur de nouvelles bases. On a retrouvé un esprit conquérant, on se bat jusqu'au bout. On a joué deux équipes du haut du championnat. On a vu un Bordeaux qui a essayé, qui a provoqué. Je suis satisfait. Le jour où les répères seront là, ce sera encore mieux. On a eu un début de saison difficile, quand je suis rentré il fallait être prêt tout de suite. Le plus important, c'est le collectif. La récompense est de marquer à la 88e minute là ou la 94e à Paris"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.