OM – Nantes : un classique bien fade
C’est un affrontement entre deux des plus grands clubs français, deux des clubs ayant le plus apporté au foot hexagonal (l’un par une Ligue des Champions et une certaine "culture de la gagne", l’autre par la formation et un jeu qui porte son nom). 17 titres de champion et 13 coupes de France réunis sur le terrain dans l'une des plus belles enceintes de France… Vu sous cet angle, ce choc entre Marseille et Nantes a de quoi faire frémir le spectateur lambda de Ligue 1. Pourtant, on est aujourd’hui plus proche de la purge que du match d’exception. Nantes pointe à une piteuse 16e place avec le statut de pire attaque de Ligue 1 (2 buts) et Marseille est loin, très loin de son lustre d’antan.
Quand Passi se prend pour Mr Bricolage
Le match perdu mercredi face à Rennes symbolise à lui seul le début de saison de l’OM. Confronté aux absences de Lassana Diarra, Abou Diaby, Romain Alessandrini ou Doria, cumulé à la sortie sur blessure de Hiroki Sakai et l’expulsion de Zinedine Machach, Franck Passi a fait un peu comme il a pu en intronisant Zambo-Anguissa puis Bouna Sarr au poste d’arrière droit. Résultat ? Devant au score à cinq minutes de la fin, Marseille a craqué pour finalement s’incliner 3-2. Symbole de cet effondrement : Tomas Hubocan. Le défenseur Slovaque, probablement l’un des seuls joueurs un peu au-dessus des reproches depuis le début de saison, a totalement failli en offrant deux des trois buts aux Rennais. "Il est touché, c'est normal, à nous de lui rendre la confiance. Mais on gagne à onze et on perd à onze", martèle Passi qui n’a pas voulu accabler son joueur.
Si Hubocan était la cible parfaite après cette nouvelle défaite, l’OM n’a toujours pas affiché un visage collectivement séduisant pour viser plus haut que sa quinzième place actuelle. Gêné par le pressing des hommes de Gourcuff, les Marseillais ont surtout brillé par leur maladresse au moment d’enchaîner trois ou quatre passes d’affilée vers l’avant. Pourtant, les Olympiens continuent de concrétiser leurs occasions avec un Bafé Gomis qui, s’il ne pèse vraiment sur les défenses, n’a rien perdu de son efficacité face aux cages. Mais comme face à Nice il y a deux semaines, les joueurs de Franck Passi ont craqué dans le money-time, comme si une victoire sans accident serait trop banale pour cet OM-là, qui a fini par retomber dans ses travers au moment où Hubocan a choisi de sortir la faucheuse dans sa propre surface.
Pour Girard, "il n’y a pas le feu"
Dans un Vélodrome toujours imprenable cette saison (une victoire et deux nuls), les Olympiens défieront une bête elle aussi blessée. A égalité avec l’OM (5 points), Nantes est parti pour vivre une nouvelle saison galère. Une seule victoire cette saison face à Dijon lors de la 1ere journée pour deux nuls et trois défaites, mais surtout une attaque au point mort avec seulement deux petits pions inscrits en six matches. Arrivé cet été du côté de la Beaujoire, René Girard ne semble pourtant pas inquiet pour son équipe. "Il n'y a pas le feu. On sait ce qu'il faut faire, travailler et grappiller des points". Un discours qui, dans les grandes lignes, ressemble à celui de Franck Passi. Tous deux vont tenter ce soir de trouver un remède contre la crise qui pourrait bien s’installer durablement en cas de défaite.
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