OM : La direction prise en étau par les supporters et les politiques
"Vous n’avez réussi qu’une seule chose : unifier tous les amoureux de Marseille et de l’OM contre vous". Ce sont les mots adressés par Christian Cataldo, président des Dodgers, au président de l’Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud. Rassemblés au Palais du Pharo pour une conférence de presse, plusieurs groupes de supporters marseillais n’avaient pas choisi le lieu au hasard, au coeur de la cité phocéenne, pour afficher leur union contre la direction de l’OM.
Le club avait annoncé, lundi 15 février, vouloir mettre en place une grande concertation avec les supporters, « l’Agora OM », afin de sortir l’OM de la crise dans laquelle il est plongé depuis plusieurs semaines avec les incidents à la Commanderie. Dans le même temps, des associations de supporters avaient reçu une mise en demeure de la part du club, menaçant de rompre la convention sur les abonnements avec certains groupes.
"Nous ne vous reconnaissons plus comme dirigeant de l’OM"
Le divorce est désormais consommé entre les supporters et la direction de l’OM. "Nous ne vous reconnaissons plus comme dirigeant de l’OM. Il est temps de partir", a affirmé Christian Cataldo en visant Jacques-Henri Eyraud, rejoint par Rachid Zeroual, représentant des South Winners : "En nous envoyant ces courriers, ces huissiers, il nous a imposé le fait qu'il ne représente plus personne à Marseille. Il ne lui reste qu'à prendre l'avion pour rentrer à Eurodisney et rentrer à Los Angeles".
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Les groupes de supporters reprochent au président de l’OM ses "commentaires rocambolesques sur des buts qui devraient compter double en dehors de la surface, des salariés qui ne doivent pas trop aimer l’OM pour bien bosser, des dirigeants triés sur le volet dans les sphères parisiennes et qui supportent d’autres clubs, une critique assumée de l’histoire de l’OM, et la dernière provocation : la remise en cause des groupes historiques comme représentatifs des tribunes marseillaises".
"Exaspérés, lassés par la situation de l’Olympique de Marseille", les supporters se sont sentis offensés par la mise en demeure qu’ils ont reçue, et envisagent maintenant des manifestations si Eyraud ne quitte pas son poste : "Nous sommes une famille, et quand on attaque la famille, on se défend tous ensemble".
Une union sacrée des politiques
Les groupes de supporters de l’OM ont été soutenus, ce vendredi matin, par des dizaines d’artistes, d’intellectuels, d’anciens joueurs, de personnalités marseillaises, dans une tribune parue dans le journal La Provence. Parmi les signataires, Patrick Bosso, Jean-Pierre Foucaud, IAM ou encore Manuel Amoros. "La seule agora de l'OM, c'est nos rues, nos bars, nos salons devant la télé, nos corps massés devant le camion-pizza et nos virages. […] L'OM n'appartient ni aux joueurs, ni aux présidents, ni aux managers, tous de passage", clament-ils.
Peu importe leur bord, les personnalités politiques marseillaises se sont également emparées du sujet. La présidente LR des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, s’est fendue d’un tweet : "Les associations de supporters sont le cœur battant de notre club dans la ville mais aussi en dehors. Jacques-Henri Eyraud et l’OM, ne vous y trompez pas".
Le maire socialiste Benoît Payant a tenté d'apaiser la situation dans une interview à la webTV de La Provence, tout en mettant en garde "JHE" : "J'ai demandé au président de l'Olympique de Marseille d'arrêter de mettre de l'huile sur le feu, de mettre tout le monde autour de la table et surtout de retirer ses mises en demeure. Parce qu'une dizaine de fous furieux ont saccagé la Commanderie, on ne peut pas punir des dizaines de milliers de supporters. Ils sont l'âme du club, de la ville".
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Son adjointe Samia Ghali a écrit à Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux Sports, en lui demandant de prendre position en faveur des supporters marseillais. Invitée de la matinale de franceinfo ce vendredi matin, la ministre lui a répondu, dénonçant les violences à la Commanderie, mais affirmant que "les supporters étaient là avant l’arrivée des dirigeants et ils seront là après, il faut donc les respecter".
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Nommé à la tête du club en novembre 2016 après le rachat de l’OM par l’Américain Frank McCourt, Jacques-Henri Eyraud semble plus que jamais isolé, pris en étau par les supporters, des personnalités publiques locales, et les politiques marseillais. Mais bien que quelques joueurs phocéens, dont Dimitri Payet, aient été visés par les supporters, ces derniers ont assurés qu’ils seront toujours derrière leur équipe pour l’encourager.
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