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Montpellier peut avoir des regrets

Les Héraultais, qui se sont fait reprendre in extremis au Parc des Princes, méritaient mieux que le partage des points hier soir. En rapportant un point de Paris, les hommes de René Girard prouvent en tous cas qu'il faudra compter sur eux jusqu'au bout pour le titre. Le PSG, qui a sauvé la mise mais pas les apparences, sait clairement qui est son premier adversaire dans la course au sacre.
Article rédigé par franceinfo
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Diego Lugano (Paris-SG) tente de barrer la route d'Oliver Giroud (Montpellier) (OLLY GREENWOOD / AFP)

Tous ceux qui doutaient de la puissance de frappe languedocienne ont dû se résoudre à l'évidence dimanche soir peu avant 23 heures. Le Paris-Saint-Germain aura fort à faire pour aller conquérir sa troisième couronne hexagonale et c'est tant mieux pour le suspense. Contre une équipe de Montpellier au collectif parfaitement huilé, le PSG a déçu ses supporters sur le plan du jeu proposé même si le talent individuel (Alex, Menez) et l'état d'esprit ont permis à l'équipe de la capitale d'arracher un match nul ultra important. "C'était un match compliqué parce que Montpellier est une équipe qui joue ensemble depuis quatre ou cinq ans avec une bonne organisation", a confié Carlo Ancelotti à l'issue de la rencontre.

"Ils jouent naturellement avec des qualités individuelles et collectives", a poursuivi le coach italien, fair play et conscient des lacunes affichées par les siens. "On doit travailler et nous améliorer. C'est normal parce que j'ai changé le système de jeu et ce n'est pas encore naturel pour les joueurs. On doit continuer à travailler et, avec confiance, obtenir des résultats."

Les Parisiens positivent

Positiver, c'était aussi le credo des joueurs parisiens, à l'image de l'intermittent mais doué Jérémy Menez. "C'était un match ouvert et on a montré de belles choses. On est toujours premiers, il faut regarder vers l'avant. Si on avait pu éviter ce but en fin de première période, ça aurait été peut-être différent. On savait que c'était une bonne équipe, ils jouent ensemble depuis deux ou trois ans. Mais c'est toujours un point de gagné. Tout n'a pas été parfait mais on a fait de belles choses". Même son de cloche chez Mamadou Sakho: "Paris est toujours en tête, c'est bien. C'était un match compliqué, contre une bonne équipe. C'est un nul mérité, après un match assez fermé. On a montré qu'on ne lâchait pas, l'état d'esprit est positif". Avant de se projeter sur les échéances à venir: "Il y a encore beaucoup d'équipes en course, même si on a pas mal d'avance sur le troisième". Comprenez, "on ne se met pas la pression à cause du titre, on veut déjà assurer la place en Ligue des champions".

Du côté du dauphin, l'impression générale était bonne mais on sentait comme un pointe de regrets d'avoir raté un très gros coup, trois points (deux de plus pour Montpellier, un de moins pour le PSG) qui changeront peut-être le dénouement du championnat. Excellent hier soir, Henri Bédimo refusait pourtant de voir la bouteille à moitié vide: "Tout reste à jouer pour la première place mais c'est encourageant. C'était une revanche. On n'avait pas digéré le match aller (défaite 3-0) où on avait fait un bon match malgré une addition salée." Le portier Geoffrey Jourdren ne se focalisait pas sur Paris, préférant mettre en avant la lutte pour la qualification en C1: "On prend un point et les résultats de cette journée nous ont été plutôt favorables", a-t-il dit.

Girard: "Pourquoi pas le titre" ?

René Girard, le coach de cette belle formation, ne feignait lui pas ses sentiments. "Je ne dirai pas déçu mais frustré. Parce que si ce soir il y avait une équipe qui méritait de l'emporter, c'était bien nous", soulignait-il. "Mais je suis fier des joueurs. C'était un gros match et les joueurs sont allés dans l'arène avec fierté. C'est dommage de perdre un ballon qui amène un second but mais je suis très heureux." Il sait maintenant ses ouailles capables de lutter pour le titre jusqu'au printemps: "Paris, c'est une grosse cylindrée, on les a bien tarabustés, bien bougés, on a contrarié leur système et on les a bien bloqués. Ca va laisser du piment jusqu'au bout." Vous jouez désormais le titre?, s'est risqué un confrère. "Oui pourquoi pas? On est 2e à un point. Il y a encore 14 matches et il va se passer des choses. J'ai entendu beaucoup de gens dire qu'on allait s'écrouler. J'ai le plaisir de les décevoir, on est toujours là et on va s'accrocher jusqu'au bout".

Un avis personnel fortement tempéré par le truculent "Loulou" Nicollin, président à la gouaille toute méditerranéenne: " Chaque fois que je suis allé en déplacement, on a perdu. Alors ce n'était pas la peine que j'y aille, et je suis resté tranquille à la maison, mais c'est dur à vivre. On a donné une bonne image de notre club. Un point c'est bien, mais maintenant il faut penser à Bordeaux parce que ce ne sera pas facile. (le titre?) Je ne crois pas au Père Noël quand même, il ne faut pas pousser (rires). Quand ils vont tourner, ça va faire mal".

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