Marseille, de Charybde en Scylla
Des séries exceptionnelles
Les chiffres donnent le vertige. Seule équipe de Ligue 1 à compter au moins une défaite face à trois promus, 2 points pris sur 21, 7 défaites de rang. Du jamais vu depuis 33 ans: avec une cinquième défaite consécutive en Ligue 1, samedi face à Dijon (1-2), Marseille revit une série que le club n'avait plus connue depuis la saison 1979/1980. L'OM avait alors fait pire en accumulant six revers de suite, entre la 16e et la 21e journée, avant de terminer la saison à l'avant-dernière place et de descendre en D2. Là, l'OM est 9e, et la 3e place à 11 points devient presque inaccessible. Mardi, il a été éliminé mardi en quart de finale de la Coupe de France par les amateurs de Quevilly (3-2 a.p.), pensionnaire de 3e division. "Rien ne va, on a tous la tête dans le sac. On va se parler. Il y a de quoi être inquiet, il faut vite redresser la barre", souligne impuissant le défenseur central Souleymane Diawara.
Au bout du rouleau
Les Marseillais n'ont plus de gaz. Plus de jus. Cela s'est vu contre Quevilly malgré des changements dans le onze. "Ceux qui étaient sur le banc n'étaient pas aptes à débuter le match. Les organismes ont été très sollicités", justifie Didier Deschamps. Dune certaine manière, Marseille est en train de payer sa saison atypique. Après un début de saison calamiteux et une place de lanterne rouge au soir de la 6e journée après une défaite à Lyon (0-2) avec 3 défaites et 3 nuls, l'OM avait réussi une série de 16 matches sans défaite, à reprendre 15 places en 15 journées. Cette débauche dénergie a vidé les joueurs, dont certains (les frères Ayew, de Diawara et Kaboré) ont en plus joué la CAN en janvier. Sans oublier le départ non-remplacé de Lucho et les blessures de joueurs importants (Gignac, Mbia, Rémy, Valbuena), le dernier en date étant André Ayew, qui souffre d'une épaule qui se déboîte. Encore en course jusquà hier sur quatre tableaux, désormais sur trois, les Marseillais ont accumulé les rencontres en effectif réduit et sont clairement occis. A la fatigue physique sajoute une lassitude mentale. Labsence de gnaque des Marseillais, qui est une de leur marque de fabrique à défaut de pratiquer le meilleur football, se comprend dés lors beaucoup mieux.
Un jeu sans fond
"On manque de lucidité et de justesse car on a moins d'essence dans le moteur", abonde Dechamps pour trouver une explication à la pauvreté du jeu marseillais. Dès que le physique ne suit plus, dès que les individualités ne font plus la différence, lanimation offensive marseillaise comme lorganisation défensive basée en partie sur limpact, la vitesse et la puissance perd très vite en en efficacité et en cohésion. La première mi-temps et les trois buts encaissés face à Quevilly sont plus inquiétants que le résultat en lui-même. Le jeu marseillais ne s'exprime que par intermittence. Lorsqu'ils parviennent à marquer ou enchainer, les Marseillais subissent dans la foulée comme face à Dijon (1-2).
Gagner et le plus vite possible
"La priorité c'est maintenant de montrer un autre visage en championnat et de tout donner pour terminer le plus haut possible" ajoute le président de l'Olympique de Marseille, Vincent Labrune. Après une si mauvaise série, lOM ne peut que remonter ou descendre encore plus bas. "L'objectif est de vite renouer avec la victoire" admet Diawara. Celle face à Paris (3-0, 15e journée) avait servi de déclic en novembre. C'est toujours plus facile de récupérer quand cela gagne. C'est une évidence. Le calendrier offre des perspectives de réagir. Un déplacement à Nice en Ligue 1 dès samedi, un quart de finale aller contre le Bayern Munich de Ribéry au Vélodrome en C1, la venue de Montpellier en L1, un quart retour de C1 à Munich, un clasico au Parc des Princes en Championnat et une finale de Coupe de la Ligue contre Lyon pour décrocher un billet européen et sauver la saison. "Chacun va se remettre face à ses responsabilités", a insisté le président Labrune. "Il y a une chose sur laquelle on ne peut pas transiger, c'est le respect du maillot de l'OM". Voici le dernier ressort pour casser une bien mauvaise série.
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