Ligue 1 : Un milliard de droits TV qui fait saliver les clubs
En 2014, les résultats du précédent appel d'offres (726 millions d'euros annuels sur la période 2016-2020) avaient un peu déçu les acteurs du foot français, à qui la Ligue de football (LFP) reverse l'essentiel des droits TV. Ils s'étaient même insurgés dans un second temps quand, dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça", le président de la République d'alors, François Hollande, avait revendiqué être intervenu pour demander "un partage" des droits entre beIN Sports et Canal+. Ce qui avait pu nuire aux principes de mise en concurrence.
Le président de Guingamp, Bertrand Desplat, l'a rappelé mardi en disant qu'il n'était "pas question de se claquer les bretelles": "On a le droit de revendiquer aujourd'hui une satisfaction, autant qu'on avait le droit de revendiquer une déception sur les précédents puisque, dans des conditions qui restent aujourd'hui relativement obscures, le foot français avait d'une certaine manière été spolié de la richesse qu'il générait" du fait de ce "partage".
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Retard sur les droits internationaux
"Le marché, au niveau européen, est de plus en plus exigeant, notamment d'un point de vue financier. Il y a besoin de plus en plus de moyens pour être compétitifs", observe le président de l'OM, Jacques-Henri Eyraud. Quelques semaines plus tôt, il avait pesté contre la faiblesse d'autres droits TV du Championnat de France, cette fois à l'international, sans commune mesure avec ceux de ses voisins (80 millions d'euros par an à partir de la saison prochaine contre 1,3 milliard d'euros pour la Premier League ou 650 millions pour la Liga).
Ces droits sont détenus par beIN jusqu'en 2024, ce qui constitue un frein pour combler le retard sur les autres championnats étrangers. En attendant, "la manne nouvelle des droits domestiques va nous permettre de lutter un peu plus à armes égales, même si je n'oublie pas qu'en Angleterre, les droits domestiques sont supérieurs à 2 milliards d'euros par an et que le dernier club de Premier League perçoit 100 millions d'euros par an, soit beaucoup plus que l'Olympique de Marseille".
Infrastructures, formation, recrutement
Bertrand Desplat abonde : "Cela va nous aider à être plus compétitifs dans un environnement de plus en plus globalisé. Les concurrents de Guingamp, ce sont aussi des clubs de championnats turcs, danois, d'Amérique du Sud", dans le recrutement des joueurs ou la quête de nouveaux sponsors par exemple.
De son côté, Jean-Michel Aulas, s'est fait plus concret : "On va pouvoir se renforcer, se doter d'infrastructures pour ceux qui ne l'ont pas fait, prendre peut-être un peu plus de risques sur la partie joueurs et sur la partie centre de formation". Davantage de droits TV peut par exemple permettre aux clubs de conserver plus longtemps leurs meilleurs éléments, plutôt que de devoir les vendre à plus riches qu'eux pour équilibrer leur budget.
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Hausse des indemnités de transfert ?
Présent mardi, le président de Clermont (L2) et de l'un des deux syndicats de clubs professionnels, l'UCPF, Claude Michy, explique que la L2 sera elle aussi impactée par cette augmentation : jusqu'en 2020, 97 millions d'euros environ sont reversés par la L1 à la L2 au titre des droits TV domestiques. A partir de 2020, cette manne passera à 11 millions d'euros, selon lui.
L'expérimenté dirigeant préconise quand même de "rester prudent". "On parle des chiffres bruts, or il y a le brut et le net", rappelle-t-il mercredi à l'AFP, avant d'ajouter : "Les agents de joueurs aussi voient arriver cette manne financière"! Sous-entendu, cette manne nouvelle sera un argument, dans les négociations lors du mercato, pour faire payer plus cher aux clubs français les salaires et les indemnités de transfert...
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