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Ligue 1 : Montpellier-Nîmes, le derby du Languedoc ressuscité

La féroce rivalité entre Montpellier et Nîmes va enfin pouvoir s'exprimer en Ligue 1, pour la première fois depuis un quart de siècle, un derby fort en gueule entre deux rivaux qui ont bien commencé la saison, dimanche (17h00). Le président Louis Nicollin n'est plus là pour allumer les mèches, mais ça va chauffer à La Mosson pour l'affiche de la 8e journée.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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"Loulou", disparu le 25 juin 2017, "savait faire vivre le derby, raconte à l'AFP Serge Blanc, formé à Montpellier. Il se servait de ça aussi pour exister, il savait bien que le foot est un spectacle, et plus il dure, avant comme après, mieux c'est pour le club". Son "charisme tenait les gens en haleine et le club en alerte", poursuit l'ancien défenseur, mais pouvait aussi se retourner contre lui. Car c'est bien le Nîmes Olympique qui a remporté le plus fameux des derbies du Languedoc, en 1996, une demi-finale de Coupe de France (1-0) alors que les Gardois n'étaient qu'en National et La Paillade un bon club de Ligue 1. Christophe Zugna, un des héros de cette épopée des "Crocos", se souvient pour l'AFP du "battage médiatique du pauvre Loulou Nicollin à l'époque".

Choc de styles 

Il avait promis de rentrer à canasson si son équipe perdait, et les Costières, hilares, meuglaient: "Nicollin à cheval !" L'affiche de cette année est d'autant plus alléchante, au-delà du décorum, que les deux équipes galopent. Montpellier est dans le haut du classement, et le promu a réussi une belle entame avec son jeu offensif réjouissant. Il s'est même payé l'OM (3-1) à la 2e journée. "C'est toujours un plaisir de voir Nîmes jouer, ils ont pris le parti du jeu offensif, bravo", dit à l'AFP l'ex-Nîmois Philippe Vercuysse, auteur d'un doublé lors d'un des quatre derbies joués dans l'élite (2-1), en 1991/92.
 

Le choc de styles promet, entre la rigueur du Montpellier de Michel Der Zakarian et la douce folie joueuse du Nîmes de François Blaquart. L'entraîneur héraultais avait, lui, signé le but de la victoire en 1992/93. "Un derby, cela se joue et cela se gagne", rappelle le technicien. Les deux autres derbies dans l'élite s'étaient terminé sur des nuls vierges. Avec une victoire chacun, la balle est donc au centre. En attendant dimanche après-midi, les supporters des deux camps ont hâte d'en découdre et ont déjà préparé les vieux chants, "Nîmois jette-toi par la fenêtre tu seras plus vite en bas" ou "Montpellier c'est des pédés La Paillade des enculés."

 "La rivalité a toujours existé" 

La préfecture de l'Hérault a autorisé un déplacement strictement encadré de 605 supporters "crocos", et en appelle au "bon esprit". Le président Laurent Nicollin s'est mordu la langue, lui dont un SMS à un chef de supporter avait été divulgué en 2009, où, alors président délégué, il promettait: "On va les enculer ces Pédés de Nîmois". Cette fois consigne a été passée en interne de ne pas jeter d'huile sur le feu. Peu de danger du côté du très discret président nîmois. Rani Assaf ne parle quasiment jamais en public. Même sans tisons, "la rivalité a toujours existé. Et elle était entretenue par le président Nicollin", rappelle Thierry Laurey, ancien de la maison, interrogé par l'AFP.

L'entraîneur de Strasbourg se souvient "de matches assez engagés, où les noms d'oiseaux volent, mais qui se terminent dans un bon esprit. Peut-être que dans les années 1970-80 il y avait un peu plus de +charcuterie+ sur le terrain." S'il faut faire un pronostic, Philippe Vercruysse "pense que Nîmes est capable de gagner à la Mosson, car elle est capable de marquer beaucoup de buts". "Ils n'ont rien à perdre contre nous, redoute d'ailleurs Serge Blanc. Ils ne peuvent que flamber, nous au contraire, on a tout à perdre, on est sensé être supérieurs. Ils viennent de monter, on est sensé gagner, donc le doute est chez nous. Mais j'espère que les joueurs vont nous venger" du fameux "Nicollin à cheval".

"J'espère, par respect pour sa mémoire et pour tout ce qu'il a apporté au football, qu'ils ne vont pas crier ça au stade", lance Christophe Zugna. Que le retour du derby soit une fête.

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