Ligue 1 : En trois mois, Saint-Etienne est passé du rêve au cauchemar
On appelle ça une dégringolade. Quatrième de Ligue 1 au soir de la 13e journée, l’AS Saint-Etienne est retombée dans ses travers au fil des semaines et flirte désormais avec la zone rouge. Tombés à Brest ce dimanche malgré un sursaut d'orgueil (3-2), les coéquipiers de Stéphane Ruffier - symbole de la mauvaise passe stéphanoise - sont désormais 16es du championnat, à deux points du barragiste dijonnais. Ils n’ont remporté qu’un seul de leur neuf derniers matches (face à Nîmes), pour huit défaites dont quelques revers cinglants face à Paris, Marseille, ou Metz. Le bilan est catastrophique, l’addition salée.
“On sait qu’on doit cravacher” déclarait l’entraîneur Claude Puel avant le déplacement des siens en Bretagne, “La question est de pouvoir répondre présent avec nos forces du moment et d’avoir plus de qualité technique” poursuivait-il. À voir la copie insipide rendue par ses joueurs en première période, le message n’est visiblement pas très bien passé. Comme elle en a pris l'habitude ces dernières semaines, la défense des Verts a pris l’eau face à l’explosivité et l’efficacité du duo Charbonnier-Cardona, tous deux buteurs en première période.
De l'Europe à la zone rouge
Mené 3-0 à la pause, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 2009, les Verts ont eu la bonne idée de réagir au retour des vestiaires. Denis Bouanga n’a pas tremblé sur penalty avec que Loïs Diony ne redonne espoir aux Stéphanois sur un exploit individuel. Un sursaut d'orgueil à souligner, mais qui n’enlève rien à errements affichés en première période. Saint-Etienne manque cruellement de confiance et cela se ressent de tous les côtés du terrain. D’un Ryad Boudebouz en phase de reprise à un Stéphane Ruffier qui enchaîne les bévues, en passant par un Yann M’Vila bien trop seul au milieu de terrain, aucun cadre ne semble en mesure de porter les sien. Un diagnostic d’autant plus cruel qu’il ne reflète pas les ambitions d’une équipe encore européenne il y a trois mois (4e).
Car avant d’entamer sa descente aux enfers, l’ASSE surfait sur une vague d’optimisme enclenchée après le départ controversé de Ghislain Printant. Arrivé dans le Forez à deux jours du derby face à l’Olympique Lyonnais (victoire 1-0), Claude Puel a connu des débuts idylliques, pour ne pas dire parfaits sous ses nouvelles couleurs. Avec 13 points récoltés en cinq journées, l’ancien manager du LOSC a réalisé le meilleur départ pour un entraîneur dans l’histoire du club. Au soir de leur victoire à Nantes, les Verts rêvaient du podium. Trois mois plus tard, les voilà en plein cauchemar au départ d’une improbable mission sauvetage. Les vents ont tourné. Sainté va désormais devoir lutter pour sa survie.
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Il faut dire que la formation qui s’est inclinée à Brest dimanche n’a pas grand chose à voir avec celle qui a fait tomber l’OL en octobre dernier. L’infirmerie est pleine dans le Forez, et le staff doit composer avec une liste de blessés qui n’en finit plus de s’élargir. Aux absences de Kevin Monnet-Paquet (ligaments croisés), Zaydou Youssouf (genou) et Arnaud Nordin (claquage) doivent désormais s’ajouter celles de Wahbi Khazri et Romain Hamouma (cuisse), tous deux sortis lors de la défaite contre l’OM (2-0). Eblouissant la saison dernière avec 13 buts inscrits en L1, l’international tunisien vit un exercice 2019-2020 beaucoup plus mitigé. Avec Stéphane Ruffier, il symbolise les maux d’une équipe en souffrance, qui peine à retrouver son identité.
"Les défaites se suivent. Ca devient inquiétant"
Malgré une énième défaite et un rapproché significatif avec la zone rouge, tout n’est pas à jeter dans la prestation des Verts en Bretagne. Absents durant 45 minutes, les coéquipiers de Yohan Cabaye ont montré un autre visage après la pause. Puel va devoir s’appuyer sur la réaction de ses joueurs en seconde période pour travailler, et redonner confiance aux leaders. le réajustement tactique opéré par l’ancien coach de Leicester à la pause avec les entrées de Diony et Maçon a failli fonctionner, le premier concerné l’a d’ailleurs reconnu après le match.
“Le changement tactique a failli fonctionner mais on traverse une période difficile. Tout va contre nous en ce moment. On a fait une bonne deuxième mi-temps mais remonter trois buts, c’est quasiment impossible” a avoué un Loïs Diony désabusé, “Chaque match qui passe est une défaite en ce moment et derrière les autres gagnent. Ca devient de plus en plus inquiétant mais il faut penser au prochain match pour redresser la tête.” Les Verts recevront Brest le week-end prochain avant d’enchaîner avec le derby face à l’OL. Deux tournants, qu’il faudra aborder au mieux pour éviter de plonger, encore. Ils pourront dans tous les cas se consoler avec leur demi-finale de Coupe de France à venir face au Stade Rennais, qui pourrait donner un peu de lueur au terme d'une saison bien terne.
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