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Ligue 1 : Ces six choses qui ont bien changé depuis la dernière victoire de l'OM au Parc

Le 28 février 2010, l’Olympique de Marseille laminait le Paris Saint-Germain au Parc des Princes (0-3). La formation phocéenne n’a plus connu l’ivresse d’une victoire chez son meilleur ennemi depuis cette rencontre. Nous sommes toujours dans la même décennie, et pourtant, bien des choses ont changé.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
 

L’OM régnait sur une Ligue 1 pleine de suspense

Cela va sans dire, il s’en est passé des choses dans le championnat de France en dix ans. Depuis, le Qatar a investi massivement ses pétrodollars et a fait de son Paris Saint-Germain le patron incontesté de la Ligue 1. Celui qui joue désormais dans "une autre ligue" comme l’expliquait dimanche dernier l’entraîneur marseillais André Villas-Boas.

En 2010, la situation était pourtant toute autre. Au soir de son large succès dans la capitale pour le compte de la 26e journée, Marseille était parvenu à prendre les commandes de L1. Derrière, la meute était dense, contrairement à ces dernières saisons où faire vaciller l’ogre PSG n’est ni plus, ni moins, qu’un authentique exploit. Les six premiers se tenaient alors en quatre points, avec un podium ex æquo à 51 unités, l’OM devant Bordeaux et Montpellier. Aujourd’hui, Paris compte cinq points d’avance sur son dauphin (provisoire) Nantes, ce, après dix journées.

Et le PSG dans tout ça en 2010 ? La formation d’Antoine Kombouaré trônait sur… le ventre mou, à la 12e place. Définitivement une autre époque.

 

Le banc parisien n’a plus du tout la même allure

Dimanche, Thomas Tuchel devrait pouvoir pianoter relativement sereinement dans un groupe à rallonge pour les joutes hexagonales. Il ne serait pas surprenant de voir plusieurs joueurs d’envergure internationale prendre leur place sur le banc au coup d’envoi à l’image d’Edinson Cavani, poussé sur la touche par l’arrivée de Mauro Icardi. En 2010, l’effectif de Paris a une autre allure. Surtout, il ne peut se targuer d’une profondeur aussi importante. Jugez plutôt des remplaçants de l’époque :

Younousse Sankharé – Mateja Kezman – Jean-Eudes Maurice (tous trois entrés en jeu) - Clément Chantôme – Granddi N’Goyi – Tripy Makonda – Willy Grondin

Outre Chantôme et Sankharé, les autres joueurs sont loin d’avoir brillé dans la capitale ou en-dehors. Les Titis se faisaient la part belle, mais c’était avant tout par manque de moyens pour allier quantité et qualité dans l’effectif. Ces dernières années sous l’ère QSI, les joueurs issus du centre de formation servent avant tout d’investissements pour remplir les caisses que pour garnir le groupe professionnel. Des cinq joueurs passés par les classes du Paris Saint-Germain présents sur le banc ce soir-là (hors Kezman et Grondin donc), le PSG n’a obtenu… qu’1,7 million d’euros.

Deschamps était encore un entraîneur de club au palmarès pauvre

Si l’on devait arrêter à cette année, le classement des plus grands techniciens de l’histoire du football français, Didier Deschamps y figurerait certainement en bonne place. Le sélectionneur de l’équipe de France fait des merveilles à la tête des Bleus avec un titre de champion du monde et une finale de l’Euro lors de ses deux dernières grandes compétitions. En 2010, "DD" n’est bien sûr pas un inconnu, par sa carrière de joueur mais aussi des débuts très prometteurs dans son nouveau costume avec l’épopée de son Monaco en Ligue des champions en 2004.

Pour ce qui est du palmarès, c’est une autre histoire. Hormis une Coupe de la Ligue 2003 et un titre de Serie B avec la Juventus, Deschamps n’est pas encore un entraîneur à succès. Ses équipes pratiquent un jeu attrayant mais les trophées ne sont pas encore là. Il faudra attendre quelques semaines avant qu’il ne fasse de Marseille le champion de France puis un triple vainqueur de Coupe de la Ligue. Avant de connaître les sommets que l’on connaît à la tête des Bleus.

Ben Arfa était encore reconnu à Paris pour son talent

Circuler dans les allées du Parc des princes et évoquer Hatem Ben Arfa, c’est s’assurer de diviser sur la gestion de son passage sous le maillot de la capitale. Arrivé en 2016 dans la capitale, le meneur de jeu a par la suite été poussé hors du groupe professionnel pendant une saison sans pouvoir jouer. Il représente aujourd’hui l’un des plus gros échecs du recrutement de l’époque QSI, tant sportivement qu’en termes d’image.

En 2010 pourtant, Ben Arfa étincelait déjà au Parc, mais cette fois sous les couleurs phocéennes. On lui prête déjà des attitudes parfois irritantes et une personnalité à part. Mais l’international français marque surtout les esprits par ses performances balle au pied. Titulaire le 28 février sur l’aile gauche de l’attaque phocéenne, l’ancien Lyonnais avait ouvert le score dès le quart d’heure de jeu d’une jolie frappe du pied droit. Il sera aussi au départ de l’action sur le deuxième but signé Lucho Gonzalez, parti de son aile gauche et d’un décalage de HBA pour Gabriel Heinze.  Ben Arfa était alors un phénomène, pas seulement un cas à gérer.

Verratti, Meunier et Sarabia évoluaient en troisième division, Mbappé entrait au collège

Dimanche, seul un seul joueur aligné lors de 0-3 fameux devrait être de la partie : Steve Mandanda, déjà titulaire dans les buts de l’OM. En neuf ans, les deux équipes ont logiquement beaucoup évolué, certains joueurs étant aujourd’hui à la retraite, d’autres toujours en activité mais sous d’autres couleurs. À l’époque, certains des acteurs du « Clasico » de dimanche prochain étaient eux aussi dans des situations bien différentes. Au PSG, Marco Verratti, Thomas Meunier et Pablo Sarabia débutaient tout juste leur carrière en 2010 et évoluaient tous les trois… en troisième division ! Le milieu de terrain italien se révélait déjà à Pescara, Meunier empilait les buts comme attaquant du Royal Excelsior Virton, alors que le dernier arrivé Sarabia répétait ses gammes avec le centre de formation du Real Madrid. Quant à Kylian Mbappé, le prodige de Bondy découvrait lui aussi un autre monde : le collège, à 11 ans.

Les Ultras de Boulogne sont encore en tribune et le plan Leproux n’existe pas

Ce 28 février 2010 ne rappelle pas que des bons souvenirs aux supporters parisiens, et pas seulement à cause de la large défaite de leurs protégés sur une pelouse digne d’un champ de pommes de terre. En marge de la rencontre, Yann Lorence, 36 ans, est roué de coups dans une bagarre entre les deux kops d’ultras parisiens Auteuil et Boulogne. Si la tribune Auteuil a repris un peu de couleurs et de décibels ces derniers mois, ce drame sera le déclencheur d’une vraie révolution dans les travées du Parc des Princes.

L’époque d’une enceinte un peu trop bouillante est révolue. Le hooliganisme a fait passer le football au deuxième plan et rend le stade parisien dangereux, son environnement délétère. Le président de l’époque Robin Leproux y met fin et interdit d’accès les deux groupes historiques du Parc. Ces dispositions aussi marquantes que nécessaires ont bouleversé en profondeur le Paris Saint-Germain, l’ambiance de son arène et ce que le club renvoyait aux yeux du grand public. Alors, le PSG est en 2019 certainement plus aseptisé. Il est surtout pacifié et désormais fréquentable.

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