Le RC Strasbourg se meurt
Champion de France en 1979, triple vainqueur de la Coupe de France (1951, 1966 et 2001), double vainqueur de la Coupe de la Ligue (1997 et 2005), et deux fois champion de l'ancienne D2 (1977 et 1988), le palmarès n'est pas maigre pour ce club passé professionnel en 1933. L'Alsace va-t-elle de nouveau perdre l'une de ses plus belles vitrines après le dépôt de bilan du FC Mulhouse, en 1998. Le déficit de quatre millions d'euros sur la saison qui vient de s'achever pourrait condamner le club, car même celui qui représentait un mince espoir, a jeté l'éponge. Et ses mots sont lourds de sens. "J'ai aujourd'hui la conviction que le poids des difficultés passées ne permettra pas au club de redémarrer dans des conditions saines et pacifiées. Ce constat m'impose de renoncer à porter le projet de reprise", explique Sébastien Graeff.
Devant un tel constat, on voit mal comment le Racing peut s'en sortir. Un peu comme pour le club de rugby du Stade Français, seul un investisseur capable à la fois d'éponger la dette totale de cinq millions d'euros, et d'ajouter un financement nécessaire à la saison prochaine pourrait changer la donne. Il ne reste plus que quelques jours, car lundi, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg doit tenir une audience "en vue de l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire", a indiqué M. Graeff, fils de Bernard Graeff, ancien joueur du club. Le temps est désormais compté, et mercredi, le directoire du club que préside Louis Bacchialoni, doit se réunir. Il "prendra les décisions qu'il jugera opportunes concernant l'éventuel recours auprès du CNOSF (Comité national olympique et sportif français, NDLR) et la procédure de redressement judiciaire ou liquidation", a ajouté l'ancien joueur de tennis.
Mais depuis lundi soir, un espoir est peut-être né. Un espoir à prendre avec beaucoup de précaution. En effet, le président Jafar Hilali aurait bel et bien vendu le club pour un euro symbolique à un jeune Alsacien de 32 ans, Thomas Fritz. Ce dernier serait de fait devenu "le nouveau propriétaire de la holding de contrôle du RC Strasbourg pour un euro symbolique", a ainsi affirmé à l'AFP le président sortant. Ingénieur en informatique, M. Fritz voudrait lancer l'idée d'un projet inspiré du modèle des socios en Espagne, où les supporteurs possèdent des parts dans le club. "Je souhaite mettre en place une structure coopérative d'intérêt collectif avec un objectif non lucratif", a-t-il indiqué au quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace. Mais si l'on en croit le journal L'Alsace, ce dernier rebondissement ressemble à une sorte d'ultime tour de passe-passe de Jafar Hilali, qui se qualifie très sobrement de "Mozart de la finance". Il suffit de visiter le site officiel du club, pour se rendre compte que l'actualité du club se résume à des communiqués en tout genre de M. Hilali. On en a oublié l'essentiel.
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