Le derby des contrastes
Saint-Etienne va-t-il enfin battre Lyon ? La question taraude les supporters foréziens qui attendent un succès de leurs protégés depuis le printemps 1994 (3-0 à Geoffroy-Guichard) et même 1993 pour une victoire sur le terrain ennemi. Premiers avec 13 points (4 victoires, un nul, une défaite lors de la 1ère journée au Parc, 11 buts marqués pour 6 encaissés), les hommes de Christophe Galtier ne visent pas le titre de champion. Plutôt une place dans le Top 5 qui ravirait leurs chauds supporters. Ils ne vont toutefois pas se priver de plonger dans la crise le rival honni s'ils en ont l'occasion. Avec un état d'esprit offensif et un Dimitri Payet étincelant -apte pour le derby-, les Verts disposent de réelles chances de vaincre le signe indien. Contre un Lyon qui n'a plus grand-chose à voir avec le roi des années 2002/2008, le coup paraît carrément jouable.
Lisandro forfait, Bastos et Briand hors de forme et Gourcuff tardant à retrouver sa plaine mesure, le secteur offensif rhodanien peine franchement (une seule victoire, 4 buts inscrits). Le problème vient du fait que l'arrière garde lyonnaise ne va pas mieux malgré l'arrivée de Diakhaté. La tentative Toulalan en charnière centrale a fait long feu et Anthony Réveillère sera suspendu. Seul Hugo Lloris évolue à son niveau d'international depuis la reprise. Ca fait peu pour espérer bousculer des Verts de contact. En cas de défaite, Claude Puel aurait du souci à se faire. L'entraîneur de Lyon joue gros pour le 100e derby. Jean-Michel Aulas ne lui pardonnera jamais un échec face au Verts. "Nous avons vécu une semaine d'avant-derby avec la particularité d'aborder ce match avec un adversaire leader, une première depuis bien longtemps. Cela met un peu de sel, a lancé Claude Puel. Nous jouons chez nous et nous n'envisageons rien d'autre que de livrer un bon match et gagner". "Ce qui se passe autour fait partie du métier d'entraîneur. Je n'y suis pas insensible mais ma préoccupation va aux joueurs".
Lyon/Saint-Etienne, quelle histoire !
LES CHIFFRES
* Saint-Etienne en a remporté 38, l'OL 31 et il y a eu 30 nuls. Le premier derby, le 28 octobre 1951, se solda par une victoire de Lyon (4-2).
* La dernière victoire de Saint-Etienne remonte au 6 avril 1994 (3-0). L'actuel sélectionneur de l'équipe de France, Laurent Blanc, figurait dans l'équipe victorieuse.
* La dernière victoire de l'ASSE à Gerland date du 26 février 1993 (2-0).
* Vingt-deux joueurs ont porté les deux maillots. Le défenseur Pape Diakhaté, prêté l'an passé par Kiev à St Etienne entre janvier et juin, est depuis fin août prêté par Kiev à ... Lyon. Il va vivre son premier derby en tant que Lyonnais après le match nul de février dernier avec l'ASSE à Gerland.
* Quatre entraîneurs ont dirigé les deux équipes: Robert Herbin, Jacques Santini, Robert Nouzaret et Alain Perrin.
* L'attaquant Sidney Govou, qui a quitté Lyon pour le Panathinaïkos d'Athènes à l'intersaison, présente le meilleur palmarès: 13 derbies sans défaite. Le gardien stéphanois Jérémie Janot n'a pas encore gagné un seul derby en dix rencontres.
LES PETITES PHRASES
* "Lyon sera toujours la banlieue de St Etienne en matière de foot." (Roger Rocher, ancien président de l'ASSE).
* "St Etienne est la locomotive et Lyon, c'est le wagon." (Roger Rocher)
* "L'Olympique lyonnais représente le présent et l'avenir du football français. Certains préfèrent vivre sur leur passé, fût-il glorieux." (Jean-Michel Aulas, président de l'OL).
* "Si je préfère le théâtre de Corneille à celui de Racine, le derby n'y est pas étranger. C'est grâce à cette confrontation que j'ai compris la signification du choix cornélien" (Bernard Pivot, lyonnais de naissance et passionné des Verts).
* "La culture du derby m'a servi pour devenir champion du monde." (Aimé Jacquet, ancien sélectionneur de l'équipe de France).
ANECDOTE
19 mars 1967: Mécontents d'avoir entendu lors d'un précédent match le président des Verts dire que l'OL avait joué "la carotte", c'est-à-dire la défense et l'attentisme, des supporters lyonnais passent au marché de la gare de Perrache avant le match. A l'époque, avec peu de contrôles avant d'entrer dans un stade, et avant le match, c'est une pluie de 25 kg de carottes qui tombe sur les Stéphanois.
"Pour leur faire comprendre que cela ne me touchait pas, je me suis avancé vers eux et j'en ai croqué une !", raconte l'ailier gauche stéphanois de l'époque Georges Bereta.
Les ténors en représentations
Outre le choc de la soirée, quelques matches valent leur pesant d'or. Ainsi, Marseille, candidat au titre, qui reçoit Sochaux, surprenant 5e avec la meilleure attaque de Ligue 1 (12 buts). L'OM ne doit plus musarder en route et c'est au complet que les Phocéens accueillent les Doubiens. Absent depuis sa blessure aux adducteurs avec l'équipe de France le 3 septembre devant le Bélarus, l'attaquant Loïc Rémy fait son retour. "Il aura du temps de jeu", a assuré le coach marseillais Didier Deschamps, qui pourrait le faire entrer en cours de match, vraisemblablement à la place d'André Ayew. Souleymane Diawara jouera également. Eliminés mercredi de la Coupe de la Ligue par Bastia (0-2), les Sochaliens sans Mikari ni Ideye- espèrent de leur côté rebondir à l'extérieur, où ils n'ont toujours pas pris de points en deux matches.
Gros outsider pour une qualification en C1, le Stade Rennais devra se passer de Sylvain Marveaux à Nice où François Clerc devrait intégrer le groupe mais risque d'être trop court pour débuter la rencontre -son dernier match en L1 remontant au 5 décembre 2009 avec Lyon. Le défenseur central Grégory Paisley, en phase de reprise, et le milieu David Hellebuyck (genou), sont eux toujours indisponibles.
Autre challenger pour la Ligue des champions, Bordeaux. Malgré un mauvais départ, les Girondins n'ont pas perdu trop de points sur leurs concurrents directs. Jean Tigana, déjà privé de Marc Planus et Henrique, absents du double déplacement en Lorraine et à Caen pour parfaire leur reprise, devrait opter pour une défense centrale composée de l'habituel milieu brésilien Fernando et de Michaël Ciani, entré en jeu en fin de rencontre mercredi. Il devrait aligner une équipe proche de celle qui a disposé de Lyon, avec le retour des "cadres", Benoît Trémoulinas, Alou Diarra et Wendel, mis au repos mercredi. A Caen, Youssef El-Arabi, touché à une cheville à Lorient le week-end dernier, devrait faire son retour dans le groupe de même que Tafforeau (cheville), Yatabaré et Marcq (suspension). En revanche, Seube (élongation à la cuisse), Deroin (reprise) et Van la Parra restent indisponibles.
Auxerre le jeu
Révélation de la saison dernière, Montpellier ne tourne pas encore à plein régime. Les Languedociens partiront nettement favoris contre la lanterne rouge, Arles-Avignon. Le défenseur bosniaque Emir Spahic, remis d'une béquille à la cuisse droite contractée lors contre Nancy le 11 septembre, effectuera sa rentrée. En revanche, le milieu de terrain Geoffrey Dernis, touché à l'adducteur gauche mercredi à l'entraînement, et l'attaquant Karim Aït-Fana, victime d'un léger décollement de l'aponévrose de l'ischio-jambier de la cuisse droite, ont déclaré forfait. Le latéral Garry Bocaly est lui suspendu pour affronter le dernier du classement où Fanchone et Laurenti sont forfaits.
A Lorient, Monaco visera une deuxième victoire en championnat. Invaincu mais avec 5 nuls en 6 matches, les Monégasques ont un cruel besoin de points s'ils veulent terminer dans les trois premiers. Après avoir fait tourner son effectif face à Lens en Coupe de la Ligue mercredi (1-0), Lacombe devrait renouer avec une composition d'équipe plus habituelle. D'autant que Haruna (cuisse), Alonzo (genou), Muratori (cuisse), Djimi Traoré (genou) et Mangani (cheville) sont indisponibles. En face, Lorient doit se reprendre dans l'optique du maintien. Coquelin (entorse) est absent pour cette rencontre importante pour les Merlus.
Plus grave est la situation d'Auxerre, la belle surprise de 2010. Les Icaunais doivent impérativement dominer Nancy sous peine de sombrer dans la crise à trois jours de la réception du Real en C1. Ireneusz Jelen, qui se plaignait de son genou opéré en juin, a reçu une infiltration et est très incertain. L'entraîneur de l'AJA, Jean Fernandez, privé d'Anthony Le Tallec pour deux mois (cheville droite) après un choc avec son coéquipier Adama Coulibaly à l'entraînement, devra donc recomposer son attaque et choisir entre Roy Contout, Julien Quercia et Dennis Oliech pour jouer devant. Côté lorrain, Paul Alo'o Efoulou, pas encore rétabli de sa fracture d'un métacarpien de la main gauche, a débuté un programme de remise en forme, et le milieu Pascal Berenguer (entorse du genou droit) est toujours indisponible.
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