Labrune serre la vis
20 millions de déficit
Devenu rapidement un proche de Robert Louis-Dreyfus, l'actionnaire principal de l'OM, Vincent Labrune est resté fidèle au clan Louis-Dreyfus, et à la femme du défunt, Margarita Louis-Dreyfus, devenue de fait l'actionnaire majoritaire du club. Jusque-là, président du conseil de surveillance du club, l'homme de 40 ans avait toujours agi dans l'ombre. Dans une première interview, le nouvel homme fort de l'OM explique notamment que son club "vit au-dessus de ses moyens depuis de nombreuses années", dans France Football. Si il admet volontiers que Marseille jouera pour la cinquième fois consécutive la Ligue des Champions, Labrune rappelle que l'actionnaire principale ne peut pas éternellement combler les trous dus à "un écart trop important entre les achats et les ventes de joueurs". L'objectif de Labrune est d'assainir les finances du club dans les trois ans.
S'il a su convaincre Dider Deschamps de rester sur le banc phocéen alors que ce dernier était "psychologiquement prêt" à quitter son poste, il a clairement laissé entendre qu'il reprochait à son prédécesseur, sa gestion financière. Evoquant un cahier des charges transmis à Jean-Claude Dassier, le nouveau président de l'OM explique que celui-ci n'a pas été respecté, et que "l'actionnaire est dans l'obligation d'injecter 20 millions d'euros" car "la survie du club à moyen terme est en jeu". Désormais, Labrune se retrouve propulsé président du Conseil d'administration, avec tous les pouvoirs financiers. Il sera épaulé de Philippe Perez, nommé directeur général et financier. A Deschamps revient donc "toute la partie sportive", et à Jose Anigo le recrutement, la politique de formation, la sécurité, les relations avec les supporteurs" et le titre de "conseiller du président".
Labrune qui rappelle que les stars ne sont pas les dirigeants mais bien les joueurs et l'entraîneur, insiste pour dire qu'il n'avait pas fait de la présidence du club un objectif personnel. Il précise même qu'il aurait déjà prendre cette fonction lors du départ de Pape Diouf en juin 2009 (alors remplacé par Dassier). Sûrement conscient que s'il serre la vis pendant les prochaines années, le club aura plus de mal à briller sur un plan sportif, Labrune explique que "les ambitions sportives et financières convergent", et qu'un club "qui fonctionne sur un déficit qui doit être comblé et non sur une vision du long terme n'a pas d'avenir durable et stable".
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