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La saison des revanchards

Se nourrir des déceptions de l’an passé pour progresser. Pour prouver, aussi. C’est avec un esprit revanchard que Bordeaux, Toulouse et Saint-Etienne entameront la nouvelle saison qui s’annonce. Déchus de leur trône de champions de France, les Bordelais, qui ont fini 6e, voudront reconquérir une place européenne avec, pourquoi pas, le titre en prime. Le Téfécé visera aussi l’Europe, tandis que les Stéphanois joueront les places d'honneurs. Pour oublier leur marasme.
Article rédigé par franceinfo
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,Au football, les périodes d’avant-saison font souvent office de 1er janvier. Une nouvelle saison débute, et les pensionnaires de Ligue 1 prennent de bonnes résolutions. La principale difficulté sera de les tenir. Car pour certains, l’exercice précédent a dressé un bilan plutôt morose, et les copies qu’ont rendu Bordelais, Toulousains et Stéphanois ont été décevantes. Allez, fi du passé ! La Ligue 1 est à l’aube d’écrire un nouveau chapitre. Nos trois revanchards, qui ont à cœur de se racheter, n’ont plus qu’à se montrer à la hauteur de leur ambition.

Bordeaux doit retrouver les sommets

Antithétiques. Sacrés champions en 2008, les Girondins de Bordeaux ont réalisé l’an dernier une saison en dent de scie, marquée par insuffisances et contre-performances. Manque d’efficacité en attaque, largesse défensive, un jeu qui se neutralise au milieu de terrain… Ajouter à cela un Yoann Gourcuff moins décisif que par le passé. Les Bordelais ont fini par perdre de leur allant et l’ont payé cher. Une sixième place à l’issue de la 38e journée qui prive le club de toute compétition européenne. Une année à oublier. Avec le départ de Laurent Blanc, promu sélectionneur de l’équipe de France, l’esthète girondin a sonné l’heure du changement. Bordeaux a maintenant à sa tête Jean Tigana, un ancien de la maison. Dès les stages de préparation, l’ancien tricolore a insufflé une nouvelle mentalité à ses hommes. Si Blanc faisait la part belle au jeu, Tigana insiste lui davantage sur la rigueur. Cette saison, Bordeaux devra corriger ses faiblesses défensives qui lui ont porté préjudice dans la course à l’Europe, et retrouver son alchimie offensive. Un éclat sur le devant de l’attaque qui, pour le moment, n’est pas forcément facile à envisager avec le départ de Marouane Chamakh, parti à Arsenal. Du côté de la Gironde, il faudra donc sûrement recruter un attaquant d’envergure. Et conserver ses joyaux. Après s’être attaché les services de Souleymane Diawara, Marseille a dans le viseur la tour de contrôle du milieu bordelais, Alou Diarra. Mais Jean-Louis Triaud, président des Girondins, est ferme et le capitaine des Bleus marines devrait rester en Gironde. Point positif : le retour en forme de Gourcuff. Lui qu’on craignait déprimé après son séjour « chaotique » en Afrique du Sud, s’est montré très affûté à son retour à l’entraînement. Convoité un temps par l’OL, le Breton a faim de ballon et veut retrouver de bonnes sensations. Cela tombe bien. Il sera le fer de lance des Bordelais, qui, privé d’Europe, donneront de leur énergie en championnat pour viser de nouveau les sommets.

Toulouse, un faux-pas mais pas deux

Habitué à être doté de son statut d’outsider, le Téfécé a sombré la saison précédente dans le ventre très mou du classement, à la 14e place, à 3 points de… Nice. Le groupe d’Alain Casanova a été touché psychologiquement, et a montré ses limites. Sans un André-Pierre Gignac en forme, les Toulousains ont été brouillons sur le terrain et surtout, n’ont pas trouvé d’alternatives pour pallier les contre-performances de leur joueur vedette. Toulouse n’a pas pour autant bouleversé son effectif à l’intersaison. Excepté le départ d’Albin Ebondo dans le Forez (St Etienne), le onze titulaire de Casanova devrait fortement ressembler à celui de l’an passé. Pour Toulouse, on a envie de mettre les mauvais résultats de la saison 2009-2010 sur le compte de la fatigue. Pour une équipe qui, depuis trois ans, joue le haut du tableau et même, les tours de qualifications en Ligue des Champions (contre Liverpool, en 2007). Mais il faudra réagir vite, dès cette saison, au risque de devenir une de ces équipes prometteuses. Seulement.

Saint-Etienne, un refrain habituel

On commence à connaître la chanson. Les Verts, à la limite de la relégation depuis deux saisons, ont toujours de grandes ambitions. Mais retombent dans leur travers chaque saison, sur fond de conflits internes au sein de l’équipe dirigeante et de crise avec le public. Pourtant, on a envie d’y croire pour le nouvel exercice qui se présente. Parce que les Stéphanois ont mis les moyens pour façonner une équipe parée à redorer son blason. Les dirigeants du club ont commencé par ramener l’ « Ange vert » Dominique Rocheteau. L’idole des années 1970 est devenue vice-président du conseil de surveillance en juin. Sur le terrain, le plus urgent était de stopper l’hémorragie d’une défense décimée. En deux saisons, les hommes de Christophe Galtier ont encaissé 50 buts de moyenne, tout de même ! Pour renforcer ce secteur en perdition, les Stéphanois ont donc enrôlé pas moins de trois défenseurs. Devant Jérémy Janot, à qui l’on confiera les cages, Mustapha Bayal, revenu affûté de vacances, composera la charnière centrale avec Sylvain Marchal (Lorient). L’Américain Carlos Bocanegra, débarqué de Rennes pour 165 000 euros, une belle affaire, occupera le côté gauche tandis qu’Albin Ebondo se positionnera à droite. Au milieu de terrain, le vétéran Laurent Battles (35 ans) apportera son expérience. Et Saint-Etienne n’en a pas fini avec le recrutement, si le club arrive à dégraisser, condition capitale. "Maintenant, nous avons besoin de vendre pour envisager de nouvelles arrivées. Nous nous préparons à toutes les éventualités d'ici fin août même si le marché est complètement bloqué en France et en Europe", constate le directeur sportif Damien Comolli. Avec tant de nouvelles têtes, les Verts sont en pleine reconstruction. Et devront s’entendre rapidement sur le terrain. Car on a pour habitude de dire qu’une saison se joue dès le mois d’août. Cela est peut-être encore plus vrai pour Saint-Etienne.

Par Rayan Ouamara

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