L'OM s'accroche, Lyon humilié, Sochaux brigue l'Europe
Le match: Marseille - Brest
Au lendemain du succès lillois à Saint-Etienne, la pression était énorme sur les Marseillais. Condamnés à s'imposer pour conserver un mince espoir de garder leur titre de champion de France, ils ont relevé le défi. Et comme souvent, c'est Benoït Cheyrou qui a su mettre de l'ordre dans la maison olympienne, étant passeur décisif sur les deux premiers buts, oeuvres à la 12e minute de Rémy (son 12e de la saison) et de Jordan Ayew (59e), avant que Heinze ne termine le travail en toute fin de match (81e). Comme à son habitude, l'équipe de Didier Deschamps a privilégié la rigueur et l'efficacité, laissant le beau jeu au placard. dans ce sprint final, l'essentiel est de gagner, pas de bien jouer, et ces trois buts et les trois points qui suivent confortent les champions de France en titre dans leur deuxième place, qualificative directement pour la Ligue des Champions.
Le fait marquant: Lyon replonge
La victoire arrachée sur l'OM semblait avoir redonné moral et allant à Lyon. Mais trois jours après, c'est une humiliation que l'ancien champion de France a subie en Bourgogne. Il est vrai que les absents étaient nombreux: Toulalan, Gourcuff, Ederson, Kallstrom, Diakhaté, Lisandro, cela enlève beaucoup de talent disponible. Et si Bastos pensait bien avoir ouvert le score sur coup franc à la 14e minute, la déviation de la tête de Gomis en position de hors-jeu annulait logiquement cette réalisation. Buteur décisif à Gerland, Cris a montré un tout autre visage, étant fautif sur le premier but d'Oliech, qu'il déséquilibrait dans la surface ce qui ne l'empêchait pas de tromper du tibia, en tombant, Lloris (19e). Puis, le Brésilien ne pouvait rien sur une tête coupée au premier poteau par Traoré sur un centre d'Hengbart (45e+1). Quelques minutes auparavant, Lovren avait été exclu pour un deuxième carton jaune (16e, 40e), et à dix, malgré la pause, Auxerre maintenait le cap sur un double une-deux entre Contout et Traoré, qui gagnait son duel avec Lloris pour la deuxième fois de la soirée (50e). Et un débordement de Sidibé, qui longeait la ligne de corner avant de centrer pour trouver Hengbart au deuxième poteau (79e), permettait aux hommes de Jean Fernandez de conquérir une victoire très importante. En s'inclinant (4-0) à l'Abbé-Deschamps, les joueurs de Claude Puel ne profitent pas du nul concédé la veille par Paris contre Nancy, la 3e place qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions restant jouables pour les deux équipes, séparées que par un point. Au même moment, OL Groupe communiquait sur une légère baisse de son chiffre d'affaires sur les 9 premiers de la saison par rapport à la saison passée, pénalisé par une billetterie en baisse de 18.8% (pas de tour préliminaire de C1, pas d'affiches en phase de groupes). Il y a des soirées comme ça, où rien ne va. Pour l'AJA, ce succès de prestige conforte définitivement le club en Ligue 1, avec brillance.
La confirmation: Le TGV sochalien
Après avoir mis quatre buts en quarante-cinq minutes à Bordeaux le week-end dernier, Sochaux s'est chargé de confirmer son excellente forme en cette fin de saison. C'est en deux minutes que les Doubistes ont cette fois fait exploser la défense adverse, en l'occurrence celle de Monaco. Sur un coup franc dégagé, Sauget adressait un long centre tendu et rentrant qu'effleurait de la tête le défenseur Perquis, le ballon finissant dans le petit filet (22e). Deux minutes après, Martin, sur le côté droit, déposait le ballon sur la tête de Maïga pour sa 16e offrande personnelle, confortant son statut de meilleur passeur de L1. Il fallait attendre la 84e minute pour voir un nouveau but, toujours l'oeuvre de l'équipe locale et de Boudebouze. En battant Monaco (3-0), Sochaux s'emparait donc de sa 5e victoire lors des 7 derniers matches, sa troisième de suite. Du coup, l'équipe de Francis Gillot prend plus que jamais de cette 6e place, peut-être synonyme de Ligue Europa la saison prochaine. Et peut même rêver de la 5e place que ne semble pas vouloir conserver Rennes. L'ASM devra encore se battre jusqu'au bout pour sauver sa tête en Ligue 1, n'ayant qu'un point d'avance sur le premier relégable, Nancy.
Le statu-quo: Rennes
Depuis le 6 mars, Rennes ne gagne plus. Depuis huit matches, aucun attaquant breton n'a marqué. Un temps candidat à la Ligue des Champions, l'équipe voit arriver la fusée sochalienne dans son rétroviseur, et même la venue de Caen, qui se bat pour se maintenir, n'a pas conduit à la victoire. Pourtant, les Bretons avaient ouvert le score, pas par un attaquant mais par leur capitaine Mangane, qui était le plus prompt à reprendre le ballon après sa tête contrée par un défenseur (44e). Il fallait bien que le défenseur central s'y mette pour que les Rennais retrouvent un peu le sourire, car trois minutes avant, Montano avait réussi à rater le but vide à 6m. Mais l'horizon ne restait pas longtemps bien clair au-dessus de la tête de Frédéric Antonetti, puisque Niang, 16 ans et déjà auteur d'un but ce week-end, était présent au deuxième poteau pour tacler un centre d'El-Arabi et inscrire le deuxième but de sa très jeune carrière en Ligue 1 (55e).
Le coup d'arrêt: Lorient
En n'ayant plus perdu depuis le 12 février dernier, Lorient s'avançait comme un prétendant sérieux à une place européenne. Au même titre que Sochaux. Mais le voyage à Montpellier a été une succession de désillusions. C'est d'abord la 17e minute qui voit le capitaine et gardien de but, Fabien Audard, quitter ses coéquipiers, touché après un choc avec l'attaquant Giroud. Cela ne semblait pas atteindre les Lorientais, qui ouvraient le score par une tête puissante en pleine lucarne d'Ecuele Manga (22e). Mais les Héraultais réagissaient avec un but de Giroud, à la réception d'un centre de Koita (26e), puis deux chefs d'oeuvre d'Estrada, auteur d'une lucarne du gauche des 25m (51e), puis d'une lucarne d'une volée du droit de Saihi (64e) auteur de son premier but en L1. En s'inclinant (3-1), les hommes de Christian Gourcuff s'éloignent de l'Europe.
Le ras-le-bol: Lens
Meilleur public de France, celui du RC Lens n'a pas brillé. Des banderolles "Vous avez tué notre Racing", ou "Allez les chèvres", ou encore "Notre fidélité n'a d'égale que votre médiocrité", sans oublier "Vous êtes tous coupables", voilà ce qui a accueilli les joueurs à leur entrée sur le terrain. Avec en prime une bonne bordée de sifflets à l'entrée des deux équipes, sans oublier un jet de fumigènes sur le terrain, conduisant à l'interruption du match pendant quelques minutes et à l'intervention des stadiers pour calmer certains supporteurs. Voilà quelle était l'ambiance pour le match entre un Lens presque promis à la relégation et un Bordeaux en pleine crise depuis plus d'un an, qui a perdu son entraîneur après avoir déjà perdu son entraîneur-adjoint voilà quelques mois. Seule éclaircie du match: l'arrêt de Hamdi Kasraoui, titulaire à la place de Runje, sur un penalty pas vraiment décidé de Modeste (79e), entrée en jeu quelques minutes avant. Ce sauvetage, après qu'il se soit incliné sur une tête de Diabaté (30e), le but étant refusé car l'attaquant se tenait avec le défenseur Yahia, offrait la possibilité de gagner. Hernach (86e) plaçait un coup franc direct au ras du poteau de Carrasso, pas impérial sur ce coup là, pour la première victoire (1-0) de Lens depuis le 19 mars, ce qui laisse encore quelques espoirs (bien minces) de maintien. Pour Eric Bedouet, entraîneur intérimaire des Girondins, des choix ont été clairement faits: Planus titulaire, Modeste sur le banc et remplacé par Diabaté, Ben Khalfallah sur le banc au profit de Jussiê. Mais le chantier reste énorme, et l'Europe est désormais un très lointain souvenir. Et la bagarre pour le maintien redevient d'actualité sur les bords de la Garonne.
Le bol d'air: Nice
Après l'humiliation subie au stade du Ray voici quinze jours contre Caen (4-0), Nice ne pouvait se permettre de rater une nouvelle occasion de prendre des points dans son antre contre une autre équipe jouant le maintien. Qui plus est lors d'un derby du Sud avec Arles-Avignon, déjà condamné à la L2. Un centre de Clerc trouvait la tête décroisée victorieuse de Ljuboja (31e), avant que Cabella n'égalise sur un tir dévié (39e) pour Arles. Suite à un corner repoussé, Hellebuyck voyait son tiré dévié, et repris de près par Clerc (55e) avant que Ljuboja, d'un tir croisé, ne réalise le doublé (76e), même pas remis en cause par Diawara (90e+3). ce succès permet aux Aiglons de s'envoler vers le coeur du classement, où seulement six points séparent Nanxcy, 18e, d'Auxerre, 10e.
La phrase (1): "Quand on joue pour une place européenne et que l'on présente un contenu comme ça, il y a de quoi s'interroger" (Christian Gourcuff)
Devant au score à Montpellier en début de match, Lorient a vu sa série trois mois sans défaite s'arrêter dans l'Hérault, au plus mauvais moment, alors que l'Europe semblait à portée de main. Un coup d'arrêt qui interpelle l'entraîneur breton: "C'est une désillusion car nous n'avons pas été défaillants à un tel point depuis longtemps. Nous devrons montrer un niveau supérieur sur les trois derniers matches car cela fait peur pour la suite. Toutefois, on ne va pas tout remettre en cause. Nous avons beaucoup subi, on a joué très bas, on a été incapable de sortir le ballon. On a juste eu la chance d'ouvrir le score. En seconde période, nous avons été bouffés".
La phrase (2): "Sur ce que j'ai vu, on n'a rien à faire en L1" (Alex Dupont)
L'entraîneur de Brest n'a pas mâché ses mots au moment de revenir sur la prestation de ses joueurs au Vélodrome: "Je suis déçu du résultat et surtout du comportement de mon équipe. Sur ce que j'ai vu, on n'a rien à faire en L1. Nous avons manqué de personnalité, de caractère. Cela annonce une fin de saison compliquée. On aurait dit une équipe de gamins face à des professionnels. Je ne suis pas habitué à cela. Il n'y avait pas d'envie, pas d'enthousiasme, il n'y avait rien! Mais je ne peux croire que nous allons nous sauver en jouant ainsi".
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