Lété des embusqués
On devinerait presque lembuscade. Derrière ces trois noms de club. Paris-Saint-Germain, Monaco et Rennes. Car si le championnat a ses premiers de la classe et ses mauvais élèves, certaines formations ont les moyens de rivaliser avec les cadors de la Ligue 1. Cest le cas de ces trois équipes. Pas vraiment favorites. Ni vraiment données perdantes.
Le PSG, entre ordre et chaos
Une place européenne, ce serait la cerise sur le gâteau. Se mêler à la lutte pour le titre, pour le moment impensable à Paris, ou alors dans un tout petit coin de la tête, ce serait le gros lot ! Pour le 40e anniversaire du Paris-Saint-Germain, qui sera paré dun maillot rouge pour loccasion, en souvenir de celui de 1970 et de son époque glorieuse, le club de la capitale, sous la houlette dAntoine Kombouaré, a une idée fixe. Faire que le PSG retrouve enfin son rang. Mais le discours parisien est, à linstar de celui des Stéphanois, toujours plein de promesses. Sans forcément les tenir. Cela fait maintenant quelques saisons que le club squatte les places de troisième zone au classement. La saison dernière, les coéquipiers de Mevlut Erding ont échoué à la 13e place, avec pour seul lot de consolation une coupe de France. Un trophée qui donnera le droit à léquipe de disputer lEuropa League. Mais cela relève de lanecdote. Cette saison, le véritable challenge de Paris étant de jouer les premières places. Comme gage de crédibilité, le PSG a enregistré les venues de Mathieu Bodmer, qui retrouvera une place dans lentrejeu, lui qui à Lyon était descendu dun cran, en défense central, et celle du Brésilien Nenê, venu apporter sa technique sur le flanc gauche. Sur le papier, ce Paris là a de la gueule. Sur le papier, souligne-t-on. Car si lon se penche plus près du pré, on déplore encore (et toujours) des erreurs tactiques en défense, Sammy Traoré étant souvent dans les mauvais coups. Pourtant, si les Parisiens règlent ce problème défensif et arrivent à bonifier leur jeu, léquipe pourrait devenir menaçante. Et, en gagnant en constance, elle pourrait même, osons le dire, rivaliser avec les plus grands. « On ne va pas commencer à se prendre la tête avec un objectif même si, bien sûr, personnellement, on est convaincu que l'on a notre place dans les dix premiers, voire mieux », explique Christophe Jallet. Mais tant de paramètres extérieurs peuvent peser sur la bonne marche de léquipe. A commencer par lambiance dans les tribunes, qui promet dêtre tendue après la dissolution des groupes Supras et Authentiks et surtout, linterdiction dabonnements aux membres des kops Auteuil et Boulogne. On le sait bien. A Paris, tout est toujours plus compliqué
Monaco, en toute sérénité
Ce nest pas pour demain que Monaco risque de rentrer en guerre avec ses supporters. Et, à vrai dire, cela lui va bien. Depuis larrivée lan passé de Guy Lacombe aux commandes de léquipe azuréenne, lASM a réalisé une saison régulière, et a appris à senorgueillir en défense sous les ordres du moustachu, qui ne badine pas avec la discipline. Terminant 8e au classement, les coéquipiers de Stéphane Ruffier ont supplanté des adversaires sûrement dotés de plus de talents sur le plan individuel, à linstar du PSG ou de Toulouse. Mais pour lexercice qui se présente, les Monégasques devront continuer à progresser sans leur atout majeur, Nenê, arraché par le club parisien pour 5,5 millions deuros. François-Joseph Modesto (Olympiakos), pilier de la défense, est également parti. Pour combler ces départs, lASM a renforcé son attaque avec lancien buteur auxerrois Daniel Niculae et le jeune Pierre-Emerick Aubameyang. Lex capitaine du Stade Rennais Petter Hansson, connu pour être « dur sur lhomme » sera, lui, le mur de la défense monégasque. Alors, Monaco outsider ? Il y a des raisons dy croire. Perché sur son rocher, le club monégasque pourrait aussi senvoler à la tête de la L1. Au moins quelques temps.
Rennes, la force bretonne
Neuvième du dernier championnat, Rennes peut voir plus haut pour la saison à venir. Fort dun effectif au large potentiel, la formation bretonne est une équipe solide, intelligente et au jeu varié. Sachant prendre le jeu à son compte quand il faut faire la différence, elle sait aussi temporiser. Tout comme elle peut laisser ladversaire se porter vers lavant pour jouer en contre. La palette bretonne est donc riche. Et elle risque de prendre de la valeur en attaque, avec la venue de Victor Hugo Montano qui, après avoir écrit une belle histoire avec Montpellier, accompagnera un autre buteur redoutable, Asamoah Gyan. Le Ghanéen, auteur dune brillante coupe du Monde (3 buts), pourrait cependant être transféré. Une offre de 16 millions deuros du Fenerbahçe a de quoi faire réfléchir les dirigeants rennais. En revanche, Fredéric Antonetti, le technicien de Rennes, pourra, en plus de compter sur le prometteur Yohan MVila, étoffer son milieu de terrain. De Sochaux, Stéphane Dalmat apportera sa technique et sa vista, tandis que le Camerounais Georges Mandjeck (Vfb Stuttgart) se veut un joueur alliant finesse et puissance, à limage dun Essien. Déjà très intéressante lors du dernier exercice, la formation rennaise devrait monter en régime cette saison.
Par Rayan Ouamara
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