Football : La tumultueuse histoire d'Adrien Rabiot au PSG
On ne badine pas avec Adrien Rabiot. Son berceau footballistique, le PSG, s'en aperçoit un peu plus chaque jour. Hier, ce fut le dernier coup de scie sur un tronc depuis longtemps profondément endommagé. « Le joueur m’a informé qu’il ne signerait pas de contrat et qu’il souhaitait quitter le club en étant libre à la fin de la saison, soit à l’expiration de son contrat », a déclaré le directeur sportif Antero Henrique à Yahoo! Sport, lundi 17 décembre. Ce n'est que l'ultime pied de nez d'un joueur qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui a su capitaliser, tout au long de sa jeune carrière parisienne, sur son image de symbole.
Adrien Rabiot, la caution maison du PSG
Dans la pluie de stars qui s'abat sur le club parisien depuis le début de l'ère QSI, il fallait un marqueur de l'identité du club. Un emblème, qui échapperait à la magie trop facile des pétrodollars. Adrien Rabiot était le candidat désigné. Lui qui a intégré la maison dès ses 15 ans, en centre de formation. Lui qui chez les Bleuets représentait la formation parisienne, face au mastodonte lyonnais dont sont originaires la plupart des espoirs français. Laurent Blanc, puis Unai Emery, ont compté sur lui et ses grands segments tout au long de leur mandat respectif, lui cédant tout ce qu'il fallait lui céder pour qu'il reste dans le giron.
En 2014, après une mésentente avec Blanc au sujet d'un match avec l'équipe jeune du PSG, Rabiot refuse de prolonger son contrat (déjà). Il agite le pavillon de son possible transfert à l'AS Rome pour faire pencher la balance en sa faveur dans les négociations. Finalement, en octobre 2014, il signe un contrat de cinq ans avec le PSG. Le tout à l'âge de 20 ans.
Finale de Coupe de France 2015, face à Auxerre. La veille du match, les joueurs ont rendez-vous au Parc des Princes, avant de partir s'entraîner au Stade de France. Rabiot a du retard. Alors que le bus du club l'attend, Ibrahimovic s'impatiente. C'est le Suédois qui gagne, Rabiot se voit demander de rejoindre le Stade de France par ses propres moyens. Furieux, il rentre chez lui, claque la porte à la finale de Coupe de France. Quelques semaines plus tard, il sera de nouveau sur le terrain, titulaire indiscutable et indiscuté. Il faut bien en prendre soin, de son produit maison. Adrien Rabiot doit alors être le Paulo Maldini parisien, la figure stable qui fera le lien entre les nombreuses équipes qui se succéderont au fil des années.
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Avec Thomas Tuchel, l'emblème Rabiot s'effondre
«J’aime quand il est sur le terrain, il est physique et défend très bien. Il a une influence positive sur notre jeu». La phrase n'est pas de Nasser Al-Khelaïfi ou de Laurent Blanc. Mais de Thomas Tuchel. Le coach allemand ne cachait pas son admiration pour Adrien Rabiot il y a quelques semaines, avant la réception de Reims en championnat. Depuis, les choses se sont crispées. Pour un retard de huit minutes à l'entraînement, l'Allemand le relègue sur le banc. Le Français n'apprécie pas du tout. Son investissement devient sporadique. A tel point que, quelques jours plus tard et interrogé par l'émission Téléfoot, l'Allemand, lucide sur l'état d'esprit de Rabiot, n'écarte pas la fin de l'aventure pour lui : "On doit être prêt à toutes les éventualités" lâche-t-il. Comme avec Mbappé et Neymar, la méthode Tuchel n'épargne personne. Même pas l'emblème de la maison. C'est aussi la raison pour laquelle la négociation dans laquelle s'est engagée, implicitement, Adrien Rabiot, risque de ne pas aboutir comme en 2014. "Pour le joueur, cela aura d’ailleurs une conséquence très claire : il restera sur le banc pour une durée indéterminée" a rajouté un Antonio Henrique plutôt remonté. Le ton n'est pas du tout conciliant. Et ne comptez pas sur Rabiot pour céder.
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