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Drame de Furiani : le collectif des victimes "soulagé" du vote de l'Assemblée pour un jour sans football le 5 mai

L'Assemblée nationale a voté jeudi pour faire du 5 mai un jour sans match de football professionnel en France, en hommage aux victimes de la catastrophe du stade de Furiani.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Fin avril 2019, des supporters marseillais déploient une banderolle "par respect, pas de match le 5 mai" au stade Vélodrome.  (VALLAURI NICOLAS / PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP)

Le 5 mai 1992, l'effondrement d'une tribune du stade de Furiani (Haute-Corse)  avant un match de coupe de France entre Bastia et Marseille fait 18 morts et 2 300 blessés. Désormais il n'y aura plus de match de football professionnel en France les 5 mai. Les députés ont voté une loi en ce sens jeudi 13 février, en hommage aux victimes de la catastrophe.

"C'est une énorme satisfaction, c'est un soulagement", a déclaré sur franceinfo Josepha Guidicelli, la présidente du collectif des victimes de Furiani et fille d'un journaliste de Radio France, décédé ce jour-là avec deux autres confrères.

Le collectif a été entendu

Josepha Guidicelli

à franceinfo

"Cela va permettre d'être apaisé, poursuit-elle, de pouvoir enfin commémorer la tragédie de Furiani comme il se doit, car depuis 1992, on n'a pas pris en compte les victimes et les familles des victimes comme il se devait. Désormais on va pouvoir faire nos commémorations en toute dignité." "Pour nous, c'était inconcevable que le jour où on commémorait, on puisse quelque part faire la fête autour du foot pour célébrer une victoire", a expliqué la présidente du collectif des victimes. "Pour nous c'était très dur". 

Le collectif regrette que ce ne soit pas une décision des autorités du football français

Didier Grassi, également membre du collectif du 5 mai, a lui fait part de sa "grande satisfaction". Il explique qu'il y avait "beaucoup d'émotion dans les tribunes de l'Assemblée nationale avec les amis du collectif. Beaucoup d'émotion parce qu’on a senti que les débats étaient de hautes tenus, que l'ensemble des députés de l'ensemble des groupes connaissaient bien le dossier. On a senti que, dans leur prise de position, il y avait une réelle émotion."

En revanche, il regrette "que ce ne soit pas les autorités du football français qui aient pris cette décision"Pour le 20e anniversaire, rappelle Didier Grassi, c'est sous la pression populaire et sous la pression des politiques qu'on avait reporté la finale de la Coupe de France qui devait se jouer le 5 mai 2012". Mais aujourd'hui, les choses s'éclaircissent. On attend que le Sénat suive le vote de l'Assemblée nationale", ajoute Didier Grassi.

"Le devoir de mémoire est indispensable"

"Depuis 1992, on n'a pas pris en compte la catastrophe comme on le devait alors que c'est pourtant la plus grande tragédie du sport français et je pense qu'enfin avec le collectif, avec ce projet de loi, on a réussi à faire entendre notre voix et à faire comprendre que le devoir de mémoire est indispensable", estime Josepha Guidicelli.

Pour Didier Grassi, "le 5 mai c'était le début des années 90, le début de ce qu'on appelle le foot fric et le foot fric, il a débouché sur cette catastrophe. Il faut, bien évidemment, que ça n'arrive plus jamais".

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