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Départ de Zubizarreta, finances dans le rouge, rumeurs de rachat, l'OM replonge en eaux troubles

L'Olympique de Marseille est au bord du chaos. Le départ acté du directeur sportif Andoni Zubizarreta risque de provoquer celui de l'entraîneur André Villas-Boas. Alors que le club a terminé à une brillante deuxième place du championnat synonyme de participation à la prochaine Ligue des champions, la situation s'aggrave avec ce départ. Entre des finances dans le rouge, le fossé entre le président et les supporters et un effectif plus que limité, la crise pointe le bout de son nez du côté du Vieux Port.
Article rédigé par Antoine Limoge
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (PASCAL GUYOT / AFP)

Les supporters marseillais ne devaient pas s'attendre à une telle situation en ce vendredi matin. Une saison de haute volée sous les ordres du nouveau coach André Villas-Boas qui a vu Dimitri Payet et ses coéquipiers se hisser à la deuxième place de Ligue 1. Une qualification directe pour la Ligue des champions officialisée lors de l'annonce de l'arrêt définitif du championnat il y a plusieurs jours. Et la menace d'une implosion. Le grand bazar est de retour du côté de l'OM et difficile d'y voir des éclaircies dans cet avenir qui s'assombrit au fil des jours.

• Villas-Boas va-t-il rester ?

Ce pourrait être la première conséquence directe du départ d'Andoni Zubizarreta et sûrement la plus importante aux yeux des supporters marseillais. André Villas-Boas pourrait suivre son ancien directeur sportif et quitter le club qu'il entraîne depuis le début de la saison. Le Portugais avait prévenu sa direction dès le mois de janvier que son avenir était intimement lié à celui de l'Espagnol.

Et selon les informations de RMC Sport, "AVB" aurait très mal pris le départ de "Zubi" qui lui a été annoncé par son président, Jacques-Henri Eyraud, dans une réunion entre les deux hommes jeudi. Très irrité, l'ancien technicien de Tottenham et de Chelsea aurait pris la décision de retourner au Portugal pour le moment, sans avoir annoncé ce qu'il comptait faire. Adulé par le peuple olympien et par ses joueurs, Villas-Boas avait su dynamiser à nouveau un effectif marseillais en perte de vitesse et avait créé un véritable groupe. La deuxième place de Ligue 1 apparaissait comme un exploit au vu de l'effectif très limité en sa possession. Alors que la formation phocéenne avait visiblement trouvé la perle rare avec AVB, une démission dans les prochains jours pourrait remettre en cause tous les espoirs olympiens. 

• Des finances dans le rouge 

La situation financière du club était très délicate avant la crise liée au coronavirus, elle est désormais dans un état critique. La qualification pour la Ligue des champions a offert un répit aux dirigeants mais ne devrait pas permettre une grande marge de manœuvre. D'autant plus que l'OM n'est pas totalement sûr de participer à la prochaine édition de la plus belle des compétitions européennes car le club reste sous la menace d'une sanction de l'UEFA au niveau du fair-play financier (FPF). En effet, l'OM a été déféré le 5 mars dernier devant la chambre de jugement de l'instance européenne et les sanctions pourraient donc être lourdes de conséquences, si l'UEFA décidait de sévir envers le club. Une grosse ombre au tableau, qui est accompagnée d'autres nuages comme la négociation sur la baisse des salaires qui patine avec les joueurs, et le déficit du club, connu de longue date.

C'est pourquoi, malgré une qualification en Ligue des champions, l'OM ne risque pas d'être un acteur majeur du prochain mercato car les finances sont très limitées. Au contraire, alors que le club phocéen va devoir se renforcer au niveau de l'effectif pour pouvoir jouer plusieurs compétitions, les dirigeants vont surtout chercher à alléger, une fois de plus, la masse salariale. Le club marseillais aurait une dette abyssale de 90 millions d'euros et doit la descendre à 30 pour rentrer dans les clous du FPF. Il faudrait donc des ventes aux alentours de 60 millions pour combler ce déficit. C'est pourquoi des joueurs comme Morgan Sanson, Florian Thauvin ou encore Duje Caleta-Car pourraient être vendus à des clubs intéressés par leur profil. C'était l'une des grosses inquiétudes de Villas-Boas qui réclamait à sa direction des garanties quant à la qualité de l'effectif pour la saison prochaine. Le Portugais avait déclaré ne pas vouloir participer à la Ligue des champions pour faire de la figuration. C'est mal parti. 

  • Les fantasmes d'une vente réduits à néant 

Depuis plusieurs jours, une folle rumeur faisait état d'un possible rachat de l'Olympique de Marseille par le prince saoudien Al-Walid Ben Talal. Il n'en fallait pas plus pour enflammer les réseaux sociaux et tout le microcosme marseillais. Selon les informations de divers médias italiens, le prince saoudien offrirait 250 millions d'euros à Franck McCourt pour prendre possession du seul club français vainqueur de la Ligue des champions. Ce jeudi, le magazine spécialisé Challenges s'est d'ailleurs penché sur le dossier.

Les explications sont claires : il y a bien eu un rapprochement entre les deux parties mais celui ci n'a rien donné. Des proches du prince saoudien, dont la fortune est estimée selon Forbes à un peu moins de 19 milliards de dollars en 2018, ont contacté le clan McCourt, mais ils se sont heurtés à une fin de non-recevoir. Dans les colonnes de La Provence, l'entourage de l'homme d'affaires américain a aussi démenti toute vente de l'OM. Alors que les supporters blanc et bleu voyaient déjà la vie en rose avec l'arrivée de liquidités très importantes, cette rumeur a pris du plomb dans l'aile et les a ramenés à la réalité. 

On peut donc terminer dauphin du Paris-Saint-Germain, retrouver la Ligue des champions après six années d'absence et être dans une situation plus que compliquée. A l'Olympique de Marseille plus qu'ailleurs en France, la tempête n'est jamais loin. L'été risque d'être plus long que prévu sur la Canebière.

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