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De retour sur les terrains, l'OM en quête de certitudes après des semaines agitées

Départ d’Andoni Zubizarreta, décès de Pape Diouf, projet de rachat... Depuis le début de la crise sanitaire, l’Olympique de Marseille a vécu des semaines agitées et atteint plusieurs points de crise. Le bateau a tangué, notamment lorsque le capitaine Villas-Boas voulait l’abandonner, mais il flotte toujours. En ce dimanche, il reprend la mer en retrouvant les terrains en fin d‘après-midi contre un petit club autrichien, le FC Pinzgau. Mais si l’OM va enfin faire parler de lui pour du football, les interrogations demeurent autour du club. 
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
  (PASCAL GUYOT / AFP)

• Un projet de rachat énigmatique

Après d’énièmes rumeurs sur un projet de rachat venu d’Arabie Saoudite, la vente de l’OM est revenue au premier plan fin juin, avec du solide cette fois. Sur le papier, du moins. En une journée, lors d’une offensive médiatique éclair, Mourad Boudjellal a annoncé être porteur d’un projet de rachat du club phocéen par des fonds venus, entre autres, du Moyen-Orient. Les chiffres ont circulé, grimpant jusqu’à 700 millions d’euros. La machine à rêves était lancée. L’homme derrière ce projet : Mohamed Ayachi Ajroudi. Sauf que depuis, malgré de belles déclarations dans la presse et des promesses, le processus semble au point mort. Il est même totalement démenti par l’actuel propriétaire Franck McCourt. Au point que certains n’y voient qu’une vaste opération de communication. Alors, poker menteur ou véritable projet ? Dans tous les cas, l’OM navigue pour l’instant à vue.

• Un nouvel organigramme qui tarde à se préciser

Au milieu de ces rumeurs de rachat, la direction actuelle est elle-même dans le flou. Après le départ du directeur sportif Andoni Zubizarretta le 14 mai, qui a failli provoquer celui de l’entraîneur André Villas-Boas, l’OM lui cherche toujours un remplaçant. En attendant le recrutement de ce nouveau “head of football”, comme l’a nommé le président Eyraud dans un post sur LinkedIn bien loin des méthodes de recrutement des clubs, c’est Villas-Boas qui assure l'intérim officieusement, en poursuivant les dossiers initiés par “Zubi”. Mais le président Eyraud cherchait aussi un “head of business”. Il l’a trouvé en la personne d’Hugues Ouvrard, nouveau directeur général délégué du club. Un choix pas forcément bien accueilli par les supporters à cause de certains de ses tweets pro-PSG… 

• Un début de mercato intéressant, mais...

Sans directeur sportif depuis début mai, Marseille réalise paradoxalement un début de mercato intéressant. Grégory Sertic a enfin quitté le club, après deux ans sans jouer malgré un salaire colossal, mais surtout l’OM a attiré dans ses filets un beau poisson en provenance du Havre : Pape Gueye. Présenté comme le futur Pogba, le jeune milieu est arrivé libre après avoir cassé un pré-contrat signé avec Watford. Le service juridique du club assure que l’OM est intouchable sur ce coup. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’autres arrivées mais les noms qui circulent (Niang, Slimani pour l’attaque, Balerdi, Todibo pour la défense) témoignent d’une certaine cohérence. 

Malgré son manque de moyen et la menace du fair-play financier, Marseille cible, prospecte intelligemment sur des profils sélectionnés par l’ex-directeur sportif Zubizarreta et son adjoint Albert Valentin. Seul bémol : les départs libres des deux pépites du centre de formation Lihadji et Nkounkou, malgré la signature de plusieurs autres minots prometteurs. Et si pour l’instant l’effectif n’a pas bougé, l’OM doit vendre pour 60 millions d’euros cet été. Un ou deux gros départs ne sont donc pas à exclure...

• Ligue 1, Ligue des champions : quelles ambitions ?

Pour la première fois depuis 7 ans, l’Olympique de Marseille va disputer la Ligue des champions la saison prochaine. Un retour très attendu, mais qui soulève des questions. D’abord, avec quel effectif ? L’OM doit vendre, et devra être inventif pour combler les départs avec peu de moyens. L’autre question, c’est pour y faire quoi ? Marseille sera-t-il compétitif cette fois-ci, contrairement à sa dernière campagne en 2013-14, ponctuée par 6 défaites ? Le tirage sort au apportera des réponses sur ce point, même si l’OM de Villas-Boas semble déjà au dessus de celui d’Elie Baup à l’époque. Enfin, et surtout, Marseille pourra-t-il confirmer en Ligue 1 ? Rien n’est moins sûr, puisque cette fois l’OM devra jouer sur plusieurs tableaux. Et puis difficile d'imaginer Lyon et Monaco, et leurs effectifs supérieurs sur le papier, passer une nouvelle fois à côté de leur saison. L’objectif podium des Marseillais s’annonce difficile.

• Quelques certitudes, quand même

Dans ce brouillard ambiant sur le Vieux-Port, l’OM dispose toutefois de solides repères. D’abord, l’équipage soudé autour du capitaine Villas-Boas. En effet, ce sont les joueurs qui ont convaincu l’entraîneur portugais, qui l’a confirmé lors de différentes prises de paroles. L’autre élément qui a pesé dans la balance, c’est la participation à la Ligue des champions. Un argument qui, en plus d’aider le club à conserver ses cadres et son coach, pourrait aussi lui permettre d’attirer d’autres noms intéressants. 

En attendant, les patrons Dimitri Payet et Steve Mandanda ont prolongé, Florian Thauvin s’apprête à faire son grand retour après une année blanche, et Dario Benedetto a enfin le temps de se débarrasser de ses blessures récurrentes qui l’ont handicapé la saison passée. Le tout porté par un Vélodrome forcément de gala, pour le retour de la C1. Bref, malgré toutes les incertitudes, le bateau OM maintient le cap vers la bonne espérance. Et il le peut. Première étape contre le FC Pinzgau, club de troisième division autrichienne, ce dimanche à 18h30.

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