Cinq raisons de suivre Nantes-Lille
Djordjevic en terrain conquis
D'aucuns le décrivaient comme un attaquant moyen. Le début de saison tonitruant de l'attaquant serbe Filip Djordjevic apprendra à ses détracteurs à tourner six fois leur langue dans leur bouche avant de parler. Six fois, pour six buts : l'artilleur canari pointe à la deuxième place du classement des buteurs en Ligue 1 (ex aequo avec Kévin Berigaud), juste derrière Radamel Falcao (7 réalisations). C'est à la Beaujoire que l'avant-centre Nantais a "planté" la majorité de ses "pions" (5 sur 6). Lille est prévenu.
Bedoya, le rêve américain
Quel est le point commun entre Charlies Davies, Carlos Bocanegra, Greg Vanney, Freedy Adu et Alejandro Bedoya ? Ils sont Américains, et ont tous joué en Ligue 1. Mais là où le dernier cité diffère de ses compatriotes, c'est qu'il a clairement changé le visage offensif de son équipe. Pourtant, lorsqu'il débarque en provenance du club suédois d'Helsingborgs en août dernier, les supporters nantais sceptiques étaient légions.
Encore un joueur qui ne connaît pas le championnat de France, encore un Américain qui va faire un flop. Pourtant, Bedoya va mettre très vite tout le monde d'accord. L'Américain est aligné pour la première fois par Michel Der Zakarian le 27 août dernier contre... Paris. Sacré baptème du feu. Contre les champions de France, l'ailier virevoltant ne s'est pas "démonté" : il réussit 86% de ses passes, et impressionne par la qualité de ses transmissions. Le week-end dernier, à Ajaccio, il y va même de son petit but, inscrit à 87e minute. Histoire que les Insulaires ne soient condamnés à la défaite. Décisif.
Lille, défense de fer
Avec l'arrivée de l'ancien entraîneur montpellierain, le LOSC a procédé à un changement de style radical. Souvent dépeinte comme une équipe au jeu léchée sous la coupe de Rudy Garcia, Lille mise désormais sur une défense de fer pour construire ses victoires. Et force est de constater, même si la plupart des supporters des Dogues déplorent un manque de spectacle, que ça marche : Lille, troisième de Ligue, a réalisé huit "clean sheet" depuis le début de la saison (8 matches sans aucun but encaissé). La forme étincelante de Vincent Enyeama, le gardien nordiste, contribue évidemment à l'imperméabilité de la forteresse lilloise : "c'est un vrai chat", témoigne René Girard. Quant à Kjaer, débarqué cet été pour pallier le départ d'Aurélien Chedjou à Galatasaray, il forme avec Marko Basa une charnière complémentaire, à la fois agressive, bonne de la tête, et techniquement au point.
Girard VS Der Zakarian : Duel de "bouillants"
Michel Der Zakarian, limogé en août 2008 après trois journées de L1 lors de sa précédente expérience sur le banc des canaris, est le grand artisan du renouveau du FCN, à qui il a inculqué sa "grinta" et sa rage de vaincre. Ancien entraîneur dur sur l'homme, Der Zakarian reconnaît avoir de nombreux points communs avec Girard :"c'est un mec que j'apprécie bien, un mec du sud", confie le coach nantais."Il a un tempérament chaud, il est un peu comme moi. C'est un bon gars, un mec droit, que je connais bien". Mais il suffira peut-être d'un fait de jeu ou d'une décision arbitrale pour voir les deux hommes se quereller sur le bord du terrain.
La Beaujoire revit
Après la victoire des Canaris à Rennes le 29 septembre dernier (1-3), Der Zakarian et ses joueurs n'ont pas hésité à parler de "mur jaune" pour qualifier le kop nantais qui avait investi la tribune visiteur du stade de la Route de Lorient. Nantes n'est pas encore Dortmund, mais les supporters canaris sont portés par un nouvel élan. Finies les grèves et les banderoles qui appellent à la démission de Kita, le président nantais. Le stade est régulièrement rempli (quasiment 35000 à chaque match) et totalement acquis à la cause de ses joueurs. Une arme redoutable.
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