Le Real Madrid termine sur une fausse note
L'esprit de Noël ne risque pas de frapper les supporters madrilènes cette année. Et ce ne sera pas seulement à cause de la crise économique. Samedi soir au stade La Rosaleda de Malaga, le géant merengue a subi son quatrième revers de la saison (2-3). Mais plus que la défaite, ce que tous les socios vont retenir, c'est la mise à l'écart du dernier icône du club, Iker Casillas. Le gardien espagnol a assisté à la déroute des siens depuis le banc de touche. Une première sous l'ère José Mourinho. Une première aussi pour le joueur depuis 10 ans – hormis des matches sans importance - et sa prise de pouvoir incontesté dans le but castillan et national.
Pas de blessure ni de suspension en cause. Le tacticien portugais a juste évoqué une "décision technique" qui justifiait de titulariser Adan plutôt que l'habituel occupant du but madrilène jugé peu performant en ce moment. "J'analyse la situation, les joueurs et je choisis l'équipe. Vous pouvez inventer les histoires que vous voulez, mais tout cela est purement technique. J'estimais qu'Adan était plus en forme qu'Iker. Aujourd'hui, le travail du portier n'a pas eu de répercussion sur le résultat", a expliqué Mourinho à l'issue du match.
La guerre est déclarée
"Nous avons tous été surpris par la non-titularisation d'Iker", a lâché Sergio Ramos à la presse. L'intéressé, lui, avait rapidement fait savoir qu'il n'appréciait guère la décision en postant sur Facebook la photo d'une goutte qui faisait déborder un vase. Un cliché lourd de sens qui donne le ton des relations entre les deux hommes. Il faut comprendre que, tout Iker Casillas qu'il est, on ne se dresse pas impunément contre José Mourinho. L'Espagnol, homme fort du vestiaire, est aussi le leader d'une partie du groupe qui n'hésite pas à défier l'ancien coach de Chelsea (Ramos, Alonso, Benzema). La guerre devait être déclarée. C'est donc Mourinho qui a ouvert les hostilités le premier face à l'un des chouchous du président Florentino Perez.
Et Mourinho savait qu'il ne devait donc pas rater son coup sur la pelouse de Malaga, 4e de la Liga et encore en lice en Ligue des champions. Le coup de poker a tourné au fiasco. Si Adan a réussi quelques belles interventions, il repart d'Andalousie avec trois buts dans la besace. A la pause, le pari était tenu. Mais, porté par un Joaquin étincelant, Malaga a rapidement pris les commandes au retour des vestiaires avec un nouveau but d'Isco (1-0, 41e), récemment sacré meilleur espoir européen. Et sur le banc, Casillas a eu des raisons de faire grise mine lorsque Roque Santa Cruz, entré à la 65e minute, signait un doublé dix minutes plus tard (3-1, 73e et 76e).
Mourinho : " Je n'ai pas peur pour mon poste"
Avec un Cristiano Ronaldo peu en réussite, le Real Madrid s'en remettait donc à Karim Benzema de retour de blessure. Le Français était à l'origine des deux réductions du score. En poussant Sergio Sanchez à marquer contre son camp (1-1, 64e) avant de marquer comme un grand sur une belle passe d'Ozil (3-2, 81e). Mais c'était insuffisant pour arracher au moins le match nul. Au soir de la 17e journée et de la trêve, le Real Madrid pointe à 16 longueurs de Barcelone. Le titre s'est sans doute définitivement envolé pour le champion d'Espagne.
Mais plus que la déception du titre, José Mourinho s'apprête à devoir relever un nouveau challenge : remettre la maison Merengue en ordre de marche. "Je n'ai pas peur pour mon poste, martèle-t-il. Je n'ai jamais pensé à démissionner avant, pendant ou après le match. Si j'estimais que les joueurs n'adhéraient plus à mon projet, alors je ne serais plus là. Mais ce n'est pas le cas." Peut-être est-il le dernier à encore y croire. Mais en tout cas, fidèle à ses principes, Mourinho ne veut rien lâcher. S'il reconnaît que ses joueurs sont "tristes et vidés", il espère que la trêve fera du bien aux corps et aux têtes. Celle de Casillas n'a pas fini de bouillir. Surtout que le portier a reçu le soutien de nombreux partenaires. "C’est mieux de ne pas parler à chaud, pour ne pas cause de tort à l’équipe", a déclaré de manière sibylline Sergio Ramos. Le feu ne fait que couver…
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