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La Liga en questions

Le championnat espagnol reprend ses droits ce week-end et comme d’habitude depuis 10 ans, le Real Madrid et le FC Barcelone devrait se livrer un duel pour le titre. Les deux clubs ont connu quelques changements cet été : l’entraîneur notamment puisque l’affrontement entre les deux géants sera aussi celui de deux novices, Carlo Ancelotti et Geraldo Martino. La Liga sera encore celle des stars entre Messi, Ronaldo et le petit dernier Neymar, en attendant peut-être l’arrivée de Gareth Bale. Et au milieu de tout cela, les premiers pas sur un banc de touche de Zinédine Zidane…
Article rédigé par franceinfo
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Qui derrière le Barca et le Real ?

La Liga va fêter un anniversaire cette saison. Cela fera 10 ans cette saison que le titre de champion n’était pas remporté par le Real ou le Barca. En 2003-2004, le FC Valence était champion. Depuis cette parenthèse valenciane, les deux géants se sont partagé les titres (6 pour le Barca, 3 pour le Real). Les habitudes ne devraient pas trop changer cette année encore puisque les deux clubs se sont renforcés sans perdre de cadres (seuls Gonzalo Higuain et Ricardo Carvalho ont quitté le Real, David Villa lui est parti de Barcelone). Alors, sauf cataclysme, l’Atletico Madrid (3e l’année dernière), Valence ou la Real Sociedad devraient encore se battre pour les places d’honneur.

Les Colchoneros ont perdu leur buteur Falcao mais sont désormais riches (le Colombien a rapporté 60 millions d’euros) et ont recruté malin et pas cher en prenant Villa au Barca pour 5 millions d’euros seulement. Les Basques, qui ont accroché la Ligue des Champions cette année ont perdu leur maître à jouer, le jeune Illaramendi parti au Real, mais pourront toujours compter sur leur duo de buteurs Agirrexte et Vela (14 buts chacun) et leur jeune Français Antoine Griezmann. Les Valencians, eux, devront combler le départ de Roberto Soldado, leur meilleur buteur la saison dernière avec 24 réalisations (voir par ailleurs). En revanche, Malaga, 6e et quart de finaliste en C1, va devoir cravacher pour être compétitif après les perte de sa perle "Isco" et de poumon Toulalan. Le club racheté par le cheik qatarien Al Thani devra aussi réglé ses problèmes financiers qui le plombent.

Messi et Neymar vont-ils s’entendre ?

Ca sera l’une des attractions de la saison à n’en pas douter. Le duo entre Messi et Neymar alimentait déjà tous les fantasmes des socios catalans quand l’arrivée de la star brésilienne n’était encore qu’une rumeur en Catalogne. Depuis cet été, et après une Coupe des Confédérations qu’il éclaboussé de son talent (il a été élu meilleur joueur de la compétition, ndlr), le rêve est devenu réalité et la question est maintenant de savoir si les deux joueurs vont s’entendre. Si on les écoute, pas de soucis. Neymar a multiplié les paroles d’allégeance au roi Messi. Déjà lors de sa présentation, Neymar avait déclaré être ici "pour aider l'équipe et Messi, le meilleur joueur du monde".

Même son de cloche du côté de l’Argentin qui a adoubé son nouveau partenaire en conférence de presse. "Avec lui, nous nous entendons très bien. En dehors du terrain, on se comprend parfaitement, nous commençons à nous connaître. C'est un grand joueur, il nous donne beaucoup de joie. Nous sommes ravis qu'il soit ici", a assuré le quadruple Ballon d’Or. Sur le terrain, les premiers pas des duettistes ont été encourageants. Quinze minutes contre Santos (8-0) et une mi-temps complète face à la Thaïlande à Kuala Lumpur (7-1). S’ils ont bien combiné, aucun des deux n’a marqué sur une offrande de l’autre. "L’entente entre Messi et Neymar est la plus attendue, la plus espérée", a assuré Geraldo Martino. A lui de les faire (bien) cohabiter. Les futurs succès du Barca en dépendent.

Du nouveau sur les bancs

L'entraîneur de Malaga, Bernd Schuster

Cette saison, la Liga devrait être un peu plus calme. L’agitateur José Mourinho est retourné faire son show en Premier League, à Chelsea, sonnant la fin de trois années rythmées de polémiques, de tensions et de doigt dans l’œil. Pour le remplacer, Florentino Pérez est allé chercher le placide Carlo Ancelotti dans l’optique de redonner un peu de quiétude et ses lettres de noblesse à la « Maison Blanche ». Un Real qui a perdu son titre national et a encore buté en demi-finale de la Ligue des Champions. En Catalogne, la santé de Tito Vilanova l’a empêché d’enchainer une seconde saison. Pour le remplacer, Sandro Rosell est allé chercher en Argentine, du côté de Rosario et des Newell’s Old Boys, le premier club de Messi. Geraldo Martino, dit "Tata", 50 ans est donc celui qui va conduire le bolide catalan, qui s’il a marché sur la Liga saison dernière, a pris une leçon face au Bayern Munich en demi-finale de C1.

Ramener le Barca sur le toit de l’Europe, conserver sa couronne nationale, rendre sa solidité à une équipe qui a volé en éclats face aux Allemands et, enfin, faire jouer ensemble Messi et Neymar, voilà ce qui attend "Tata" en Catalogne. Les deux géants espagnols ne sont pas les seuls à avoir changé de pilotes. Tous les cadors, hormis l’Atletico, ont vu de nouveaux visages arrivés sur le banc. La Real Sociedad a perdu Philippe Montanier qui a mené le club en C1 (ils doivent affronter Lyon en Barrage). Les dirigeants ont nommé son adjoint Jagoba Arrasate pour le remplacer. Malaga, en difficulté, qui a vu Manuel Pellegrini répondre aux sirènes de Manchester City, à confier son destin à l’Allemand Bernd Schuster, champion d’Espagne avec le Real en 2008. Le FC Valence a lui maintenu sa confiance à Miroslav Djukic, arrivé en début d’année 2013.

La particularité Zidane

Il est, avec Neymar, l’une des attractions de cette nouvelle saison en Liga. Zinédine Zidane revient sur les terrains. Pas en tant que joueur, mais sur le banc en qualité d’adjoint de Carlo Ancelotti. "ZZ" était la pierre angulaire, "l’homme-fort" du nouveau projet sportif voulu par Florentino Pérez. Garant du retour du "madridisme" mis à mal par les années Mourinho, Zidane jouit encore d’une aura et d’une légitimité énormes auprès des supporters madrilènes et des joueurs. Tous n’ont pas oublié qu’il était de la dernière conquête en Ligue des Champions (2002). En le nommant adjoint d’Ancelotti, Perez l’a mis dans les meilleures dispositions. En effet, l’Italien et le Français se connaissent, depuis la Juventus où le premier entraînait le second, et s’apprécient. Surtout Perez a posé la première pierre d’un autre projet qui pourrait voir le jour dans quelques années : Zidane entraîneur du Real.

"Zidane pourrait être le prochain entraîneur. Il a les diplômes et remplit  tous les critères, mais la vérité, c'est que nous n'y avons pas encore songé", déclarait le président au moment de sa campagne pour être réélu. Un départ en douceur puisque Zidane ne devrait pas être en première ligne puisqu’Ancelotti a amené dans ses bagages, celui qui était son adjoint à Chelsea et Paris, Paul Clement. A ce dernier le terrain et à Zidane le vestiaire et le relationnel avec les joueurs. Les premiers pas d’adjoint de ZZ vont être disséqués, étudiés et jugés. Un bon point pour lui : Aitor Karanka, l’ancien adjoint de Mourinho, n’a jamais fait l’unanimité, suscitant souvent les railleries de l’autre côté des Pyrénées.

La greffe de la jeunesse va-t-elle prendre au Real ?

Le joueur espagnol Isco

Avec le départ de Mourinho, c’est toute une politique qui prend fin. Très lié à l’agent Jorge Mendes, le "Mou" avait emmené dans ses bagages quelques joueurs de l’écurie Mendes comme Coentrao ou Di Maria. Cette période est révolue, l’heure est à  "l’espagnolisation" du vestiaire. A la jeunesse également. Carvajal, Illarramendi, Isco, trois recrues de l’été ont trois points communs : ils sont espagnols, ne dépassent pas 23 ans (Carvajal et Isco ont 21 ans, Illarramendi 23) et sont les nouveaux visages d’un Real, qui avec les promotions des prometteurs Jésé (20 ans) et Morata (20 ans), s’offre une cure de jouvence.

Mais aussi une bonne dose de talent puisque les trois recrues ont été championnes d’Europe espoirs avec l’Espagne en début d’été. En revanche tout cela à un prix. Si Carvajal, formé au club et parti s’aguerrir à Leverkusen en Bundesliga, n’a coûté que 5 millions d’euros, Perez a payé le prix fort pour arracher Isco à Malaga (30 millions) et Illarramendi à la Real Sociedad (39 millions). Et comme le Real reste le Real, il pourrait casser une nouvelle fois sa tirelire pour le Gallois Gareth Bale (Tottenham).

Qui seront les meilleurs buteurs ?

Cet été, le football espagnol a souffert d’une véritable saignée. Les buteurs se sont faits la malle. Messi et Ronaldo sont toujours là bien sûr, mais derrière les deux ogres, Falcao, Alvaro Negredo et Roberto Soldado eux ont plié bagage, préférant faire trembler les filets en Ligue 1 (Monaco) ou en Premier League (Manchester City et Tottenham). La saison dernière, les trois hommes ont pesé au total 77 buts. Et si on ajoute les départs de Gonzalo Higuain à Naples et de Iago Aspas (Celta Vigo) à Liverpool, ce sont 105 buts qui seront inscrits sur d’autres pelouses (si ces joueurs continuent sur les mêmes bases évidemment) que celles de Liga. L’occasion de découvrir de nouveaux visages (la formation espagnole n’a rien perdu de sa qualité, les résultats des sélections jeunes cet été le prouvent) et aux recrues ou aux "anciens" de se montrer. Ainsi Karim Benzema à Madrid devrait avoir plus d’espace pour s’exprimer et Kevin Gameiro, qui va découvrir la Liga au FC Séville, pourrait vite trouver ses marques.

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