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Barça/Real, le choc ultime

Y-a-t-il aujourd'hui un match au sommet plus prestigieux au monde ? La réponse est évidemment non. Le Clasico de lundi soir entre le FC Barcelone et le Real Madrid promet de réveiller le Camp Nou comme jamais et probablement ravir les supporters de foot du monde entier. Leaders de la Liga avec un point d'avance sur les Catalans, les Madrilènes espèrent le rester à l'issue du match.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Deux clubs mythiques, deux entraîneurs cotés, des stars dans toutes les lignes et les deux meilleures joueurs du monde: quoi de plus beau en ce moment qu'un Barça/Real ? Rien. N'en déplaise aux Italiens ou aux Anglais qui essaient de promouvoir le derby milanais ou le choc Chelsea/Manchester United, aucune affiche ne peut valoir aujourd'hui le duel entre les deux ténors du championnat d'Espagne. Décalée de 24 heures à cause des élections en Catalogne, cette confrontation entre les deux mastodontes de la péninsule ibérique s'apparente à un tournant.

La dynamique pour le Barça

Pour le Barça, qui vient d'égaler le score le plus large en Championnat (victoire 8-0 à Almeria), c'est l'occasion rêvée de prendre la tête du classement et, au passage, d'atteindre moralement les Madrilènes en leur infligeant leur première défaite de la saison. Malgré une claque à domicile, son unique revers de la saison, contre le surprenant Hercules d'Alicante (2-0), le Barça n'est qu'à un point du Real après 12 journées. Pour le défenseur et capitaine du Barça, Carles Puyol, c'est l'un des "Clasicos" les "plus équilibrés" de l'histoire récente. Le match a pourtant des airs de revanche pour le Barça après l'élimination la saison dernière en demi-finale de la Ligue des champions par l'Inter Milan de Jose Mourinho.

Dans le camp du Real Madrid, la présence de "Mou" sur le banc madrilène fait toute la différence. D'ailleurs, le Real en est persuadé: avec le coach lusitanien aux commandes et un statut de leader invaincu, il va enfin terrasser le Barça de Guardiola et mettre fin à une série insupportable de quatre défaites consécutives dans le "Clasico". "Au Real Madrid nous avons la victoire incluse dans le modèle de série, comme pour les voitures", n'hésite pas à dire Iker Casillas. Et la victoire, le Real semble en mesure d'aller la chercher, trois ans après son dernier succès en Catalogne (1-0), le 23 décembre 2007. Les deux dernières saisons, le Barça ne lui a pas vraiment réussi: défaites 1-0 (à Barcelone) et 2-0 la saison dernière et 2-0 (à Barcelone) puis le terrible 6-2, en 2008-2009. Mourinho a toujours été présenté comme l'anti-Barça idéal, lui qui a éliminé deux fois le Barça en Ligue des champions, avec Chelsea (8e de finale 2004-2005) et avec l'Inter (demi-finale 2009-2010). Mais ce Barça-Real n'est pas qu'un simple duel de tacticiens, entre "Pep" Guardiola et "Mou".

Abidal seul Bleu titulaire ?

Que de beau linge ! Il pourrait y avoir pas moins de 13 champions du monde espagnols sur la pelouse, huit côté Barça (Valdés, Piqué, Puyol, Busquets, Xavi, Iniesta, Pedro et Villa), cinq côté Real (Casillas, Ramos, Albiol, Arbeloa et Xabi Alonso). Sans oublier les deux derniers Ballons d'Or: l'Argentin Lionel Messi (en 2009) dans les rangs du Barça et le Portugais Cristiano Ronaldo (en 2008) avec le Real. Les duels promettent d'être grandioses à tous les étages: Valdés/Casillas, Xavi/Xabi Alonso, Iniesta/Özil, Messi/Ronaldo... Malgré quelques pépins physiques, l'attaquant argentin Gonzalo Higuain et le milieu allemand Sami Khedira, deux pièces maîtresses du Real, seront présents. Tout comme trois Bleus, vraisemblablement: Eric Abidal (FC Barcelone), Lassana Diarra et Karim Benzema (Real Madrid). Plus souvent titulaire que Maxwell ou Adriano au poste d'arrière gauche, Abidal, qui réussit un excellent début de saison (y compris dans l'axe! Quand Pep Guardiola en a eu besoin), a toutes les chances de débuter le "Clasico". Absent à Almeria en raison d'une petite déchirure musculaire à la cuisse droite, il a fait son retour dans l'équipe mercredi à Athènes en remplaçant Puyol dans l'axe (72e) face au Panathinaïkos (victoire 3-0). Sûrement pour retrouver le rythme en vue du "Clasico".

En ce qui concerne "Lass", José Mourinho ne compte que très peu sur lui cette saison. Néanmoins, si le technicien portugais opte pour un milieu de terrain renforcé face au Barça, avec trois récupérateurs au lieu de deux (Xabi Alonso et Khedira sont incontournables), Diarra tiendrait alors la corde. Mais il est probable que le Real se présente au Camp Nou avec son équipe-type, soit deux milieux défensifs, trois milieux offensifs et un attaquant de pointe. Quant à Karim Benzema, c'est du banc qu'il devrait jaillir. L'attaquant de pointe du Real devrait être Gonzalo Higuain, préféré au Français depuis l'arrivée de Mourinho. Mais au vu de ses derniers matches, avec des passes décisives et même un but (à Amsterdam en Ligue des champions), l'ancien Lyonnais a de grandes chances d'entrer en jeu.

Guardiola chambre, Mourinho met la pression

L'entraîneur du FC Barcelone a loué dimanche les qualités en contre-attaque de son futur adversaire. "C'est une excellente équipe en contre-attaque, de loin la meilleure du monde", a déclaré Josep Guardiola lors d'une conférence de presse à Barcelone. "Mais pour contre-attaquer, il faut qu'une équipe attaque et nous attaquerons, ce sera un match superbe", a ajouté l'entraîneur du Barça. José Mourinho, qui s'est beaucoup plaint par le passé des décisions arbitrales, souhaite que les joueurs du "Clasico" Barça-Real aident l'arbitre à bien faire son travail. "J'espère que les joueurs veulent jouer, qu'ils veulent aider l'arbitre (Eduardo Iturralde Gonzalez) et qu'ils ne veulent pas lui compliquer la vie et qu'on parlera seulement de football après le match", a déclaré Mourinho. "Le Barça est heureux avec Iturralde, le Real est moins heureux avec Iturralde", a ajouté Mourinho.

"J'ai confiance en l'arbitre, a-t-il ensuite assuré. Nous allons jouer avec l'intention d'aider l'arbitre." Alors qu'il entraînait Chelsea, Mourinho avait déjà mis la pression sur l'arbitre ou sur l'adversaire avant d'affronter le Barça en Ligue des champions. "J'espère commencer le match à 11 et finir aussi à 11", avait-il déclaré avant d'affronter le Barça lors de la phase de groupes de la C1 2006-2007. Après avoir perdu le 8e de finale aller en 2005-2006 (2-1), il avait reproché à l'Argentin du Barça Lionel Messi de faire du "bon théâtre". L'Inter Milan, dirigé la saison dernière par Mourinho, avait terminé à 10 la demi-finale retour de Ligue des champions contre le Barça au Camp Nou (défaite 1-0) mais s'était qualifié pour la finale (gagnée face au Bayern Munich). Qu'en sera-t-il cette fois ?

Les équipes probables

FC Barcelone: Valdés - Alves, Piqué, Puyol, Abidal - Xavi, Busquets, Iniesta - Pedro, Messi, Villa. Entraîneur: Josep Guardiola
Real Madrid: Casillas - Ramos, Pepe, Carvalho, Marcelo - Di Maria, Khedira, Özil, Xabi Alonso, Cristiano Ronaldo – Higuain. Entraîneur: José Mourinho (POR)
Arbitre: Eduardo Iturralde Gonzalez

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