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Ancelotti, les raisons de son départ

Carlo Ancelotti, l'ancien entraîneur du PSG aujourd'hui au Real, est revenu dans L'Equipe sur les raisons qui l'ont poussé à claquer la porte du club parisien malgré un titre de champion de France. Une décision prise au coeur du printemps après une défaite à Reims (0-1). S'il a aujourd'hui tourné la page, il a aimé l'expérience et est désormais tourné entièrement vers le Real Madrid.
Article rédigé par franceinfo
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Carlo Ancelotti (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Son départ : une décision précoce et irrévocable

En signant pour deux ans et demi au PSG en remplacement d'Antoine Kombouaré au début de l'année civile 2012, Carlo Ancelotti pensait s'engager sur le long terme. "Quand je signe un contrat, en général, c'est dans l'espoir de prolonger et de rester longtemps", a-t-il assuré. Que s'est-il passé pour que l'Italien change brutalement d'avis? Le tournant intervient le 2 mars alors que le PSG, alors leader de Ligue 1 et vainqueur à Valence en 8e de finale aller de C1, se rend à Reims pour une défaite 1-0. "C'est vrai qu'on a très mal joué", se rappelle Ancelotti. Les déclarations de Leonardo ("on a peut-être une équipe fait pour l'Europe, pas pour ce genre de match") et la colère de Nasser AL-Kehlaïfi vont briser le lien.

"Je pensais qu'après les trois bons mois qu'on venait de faire, j'aurais un petit peu de tranquillité. Là, je n'ai pas senti la confiance. Dès le lendemain, j'ai dit à Leonardo que je n'entraînerais plus le PSG à l'issue de la saison". Pourtant, le club par l'intermédiaire de son ancien directeur sportif et de son président a essayé de le retenir. "Peut-être que Leo ne voulait pas l'entendre. Peut-être, aussi, a-t-il pensé, enfin peut-être le club a-t-il pensé, que je pouvais changer d'avis (...) Mais je n'ai pas changé d'avis".

Son expérience : la Ligue 1, Ibra, Pastore, Leonardo et Payet

Malgré son départ, Carlo Ancelotti n'a pas gardé que des mauvais souvenirs de la Ligue 1, un championnat "particulier" où il a aimé Dimitri Payet notamment, "le meilleur en France à son poste". "Il y a beaucoup d'agressivité, de rythme, ce n'est pas facile", a-t-il expliqué. Il est revenu aussi sur ses relations avec ses dirigeants. Les Qataris? "Ce n'était pas différent que de travailler avec Silvio Berlusconi ou Roman Abramovitch. Vous avez un président qui vous demande de respecter des objectifs". Leonardo ? "Tout le monde a dit que notre relation n'était pas bonne mais, professionnellement, elle était très bonne. Et j'ai de l'amitié pour Leo".

Le technicien a gardé contact avec certains joueurs, notamment avec Mamadou Sakho ("je lui ai souhaité bonne chance") ou Ibrahimovitch. Il a d'ailleurs été élogieux sur le Suédois. "Ibra n'a pas de problème pour donner de bons ballons. C'est un joueur collectif. Tout le monde ne l'a pas compris, mais c'est un joueur très collectif". Il a également défendu Javier Pastore. "C'est un joueur résistant physiquement, très doué techniquement. Il a souvent été titulaire avec moi parce qu'il le méritait'. 

Le Real Madrid : ses premiers pas, la pression, Casillas, Bale

Après plusieurs rendez-vous manqués, Ancelotti a enfin débarqué au Real cet été. Lui qui est passé par Milan, la Juve, Chelsea a senti "une grosse pression" en voyant les neuf C1 exhibées dans la salle du club. "A Madrid, il y a une histoire qu'il n'y a pas dans les autres clubs, à part à Milan (...) Cela te donne plus de responsabilités, de motivation". Il a du également succéder à José Mourinho, un entraîneur qui a laissé des traces au sein de la "Maison Blanche". Une succession "ni facile, ni difficile. Il faut se dire que l'année passée est passée justement". Avec les Ronaldo, Casillas, Ramos, Modric, ou encore Gareth Bale, Ancelotti dispose d'un effectif cinq étoiles. "C'est un effectif fantastique, avec des joueurs très, très professionnels. Mais j'ai aussi entraîné des équipes fantastiques par le passé, comme Chelsea ou Milan".

Dès ses débuts, sa décision de laisser Casillas sur le banc a fait jaser. Une décision difficile, "encore plus quand ce joueur s'appelle Iker Casillas". "Casillas est un très bon gardien. Mais j'ai choisi Diego Lopez car il a commencé la saison quinze jours avant lui et qu'il est dans de bonnes conditions". Enfin sur le transfert de l'été, celui de Gareth Bale, il a botté en touche : "Je ne sais pas combien le Real Madrid a payé mais c'est comme ça (...) Le plus important, c'est que le club a acheté un très grand joueur qui peut l'aider à gagner des titres".

Le Real Madrid : ses relations avec les Français

Avec Karim Benzema, Raphaël Varane sur le terrain et Zinédine Zidane sur le banc, la touche française existe au Real Madrid. Sur le premier, Ancelotti a tenu à rassurer : "Karim travaille et est professionnel. Si je dois lui trouver un défaut, je pense qu'il doit montrer plus de personnalité sur le terrain". "Je pense que le Real Madrid va lui donner confiance cette saison" a-t-il ajouté, tout en s'étonnant de son silence avec l'équipe de France. Sur le jeune défenseur central, Ancelotti a aligné les compliments, le comparant même à Thiago Silva. "Pour moi, il est le défenseur qui s'en rapproche le plus au niveau des caractéristiques". "C'est un joueur qui va vite, est très bon de la tête, il est intelligent et a une qualité de passes incroyable". 

Sur le banc madrilène, Ancelotti doit cohabiter avec une ancienne légende du Real, Zidane. "C'est un adjoint qui a envie d'apprendre, de s'améliorer". Ancelotti a déjà pu observer le charisme d'un joueur qu'il a eu sous ses ordres à la Juventus. "Quand Zidane parle, les joueurs l'écoutent, surtout les jeunes". De Zidane, Ancelotti a également évoqué un autre cadre de la génération 98, Laurent Blanc, qui occupe désormais un poste qu'il connaît bien, celui d'entraîneur du PSG. "Il a beaucoup de confiance et est très content de l'équipe. Laurent a l'expérience, le caractère, il est français et tout ça va l'aider". 

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