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Foot : la lente descente aux enfers de Cristiano Ronaldo depuis son départ du Real Madrid

En difficulté depuis le début de saison avec Manchester United, club avec lequel il s'est séparé mardi, Cristiano Ronaldo connaît des difficultés depuis son départ du Real Madrid en 2018.
Article rédigé par Emmanuel Rupied, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Cristiano Ronaldo, le 13 octobre 2022, face à Nicosie en Europa League. (OLI SCARFF / AFP)

Quand le tabloïd anglais The Sun a dévoilé sa Une, dimanche 13 novembre, ce n'est pas uniquement le club de Manchester United qui a tremblé mais bien le monde du football. "United m'a trahi", explique Cristiano Ronaldo. Celui qui a été révélé chez les Red Devils, il y a près de deux décennies, est revenu dans son royaume il y a un an après neuf saisons passées au Real Madrid et quatre à la Juventus.

Un come-back qui a définitivement tourné au vinaigre après la sortie du Portugais dans la presse, venue ponctuer un début de saison calamiteux pour l'attaquant de 37 ans, auteur de 3 buts et 2 passes décisives en 16 rencontres. sa sortie médiatique a connu son éilogue, avec l'annonce de son départ des Red Devils "d'un commun accord", mardi 22 novembre. Quatre ans après avoir quitté le Real Madrid sur une troisième Ligue des champions d'affilée, la carrière de Cristiano Ronaldo a connu une lente décrue. Retour en cinq actes.

La C1 ne répond plus 

Auréolé de quatre titres en Ligue des champions avec le Real Madrid dont trois consécutifs, Cristiano Ronaldo part à la surprise générale du club merengue au début de l'été 2018. Après avoir battu tous les records de buts au sein de la maison blanche et empilé les trophées comme les Ballons d'Or (4), le Portugais file, pour près de 100 millions d'euros, renforcer les rangs d'une autre institution, la Juventus Turin. La vieille dame n'a plus gagné la plus prestigieuse des compétitions européennes depuis près de deux décennies. A des époques différentes, Pavel Nedved, Alessandro Del Piero, Andrea Pirlo et Paul Pogba n'ont pu soulever la Coupe aux grandes oreilles. Ronaldo est là pour mettre fin à cette disette. 

Les journaux italiens s'enthousiasment de l'arrivée de Cristiano Ronaldo, le 10 juillet 2018 (MIGUEL MEDINA / AFP)

En championnat, le Portugais est sur sa lancée avec 21 pions et 8 passes décisives. Cependant, en Ligue des champions, l'attaquant alors âgé de 34 ans ne peut sauver la Juventus de ses errements. En huitièmes de finale, il sauve son équipe face à l'Atlético de Madrid en signant un triplé impressionnant au match retour, mais il est balayé comme l'ensemble de Turin au tour suivant face au collectif de l'Ajax Amsterdam, emmené par Frenkie de Jong et Mathijs de Ligt (1-1, 1-2). Ronaldo marque deux fois mais ce n'est pas suffisant. Le Portugais aspire toute l'attention mais il n'est plus entouré comme au Real Madrid. Cela suffit en championnat, pas en Europe.

La solitude loin du sommet

Le club décrète que Massimiliano Allegri ne fait plus l'affaire à la fin de saison et c'est Maurizio Sarri qui débarque. Le coach italien replace Ronaldo sur un côté après avoir passé une saison comme avant-centre et l'attaquant portugais plante 31 buts en championnat. Mais si la Juventus remporte un 9e titre consécutif en 2020, Sarri est démis de ses fonctions après son élimination en C1 face à Lyon, et remplacé par Andrea Pirlo pour l'année suivante. Là encore, si le buteur de 35 ans est irréprochable sur le plan statistique, son rendement sur le terrain et le fait qu'il coûte cher au club entraînent une perte de compétitivité de l'équipe turinoise, "CR7-dépendante". Malgré 29 nouveaux pions en championnat, le Portugais voit son équipe plonger au 4e rang et stopper son hégémonie sur la péninsule italienne.  

Un statut remis en cause

Après Sarri, c'est Pirlo qui ne fait pas non plus long feu. Une année et puis s'en va, remplacé par... le revenant Massimiliano Allegri, dernier entraîneur turinois à avoir fait briller la Juventus sur le plan européen avec notamment deux finales en C1. Mais son arrivée ne coïncide pas avec un retour au premier plan de Cristiano Ronaldo. Le technicien transalpin met le Portugais sur le banc dès la première journée de Serie A.

Entre rumeurs de départ et condition encore défaillante en début de saison, Allegri remet ainsi en question le statut d'intouchable de son joueur de 36 ans. Celui qui était censé être la pièce maîtresse de l'équipe turinoise quelques années plus tôt voit son aventure tourner au vinaigre. Quelques semaines plus tard, il prend la poudre d'escampette pour aller renouer avec son premier amour, Manchester United. 

Une courte idylle à Manchester

Après quelques jours de flottement et des rumeurs sur une possible arrivée à Manchester City, les Red Devils peuvent souffler : le fils prodigue est de retour à la maison. En proie à des difficultés depuis près d'une décennie et le départ en retraite de Sir Alex Ferguson, Manchester United peine à revenir au plus haut niveau. Si les débuts sont prometteurs avec le club mancunien, les résultats ne suivent pas et Cristiano Ronaldo fait soudainement son âge. Moins efficace dans la surface, il perd ce qui avait fait de lui un attaquant redouté. 

Le couperet tombe le 8 février 2022 face à Burnley. Le coach allemand Ralf Rangnick décide de se passer des services du Portugais dès le coup d'envoi. Et se justifie avant la rencontre. "Aujourd'hui, il faudra beaucoup de sprints, de chasse aux ballons, beaucoup de luttes pour les seconds ballons. Cela correspond mieux au profil d'Edinson Cavani, c'est pourquoi il commence aujourd'hui." Le début d'une longue série de désamour.

Le divorce avec les Red Devils

La saison 2022-2023 débute comme la précédente s'est terminée pour Cristiano Ronaldo. Si le Portugais est toujours intouchable en sélection, à Manchester ce n'est plus le cas. Si Ralf Rangnick a quitté le banc et laissé sa place à Erik ten Hag, le coach de l'Ajax qui avait éliminé la Juventus quelques années auparavant ne fait pas dans la dentelle et laisse son attaquant sur le banc la plupart du temps. 

Une situation qui finit par exploser dimanche 13 novembre avec l'interview de Cristiano Ronaldo à Piers Morgan pour The Sun. Hormis des attaques sur le physique de Wayne Rooney, le joueur de 37 ans attaque à la sulfateuse Rangnick : "Si vous n'êtes même pas entraîneur, comment allez-vous être le patron de Manchester United ? Je n'avais même jamais entendu parler de lui", explique-t-il ironiquement. "Je n'ai pas de respect pour lui (Erik ten Hag) parce qu'il ne montre pas de respect envers moi. Est-ce qu'ils ont tenté de me virer ? Oui, pas seulement le coach", enchaîne ensuite CR7. Une sortie pour le moment restée sans réponse concrète de la part de la direction, en dehors d'un communiqué factuel : "Le club étudiera sa réponse une fois que tous les faits auront été établis." La fin de l'histoire a été actée le 22 novembre, à deux jours de l'entrée en lice du Portugal contre le Ghana, par un communiqué de Manchester United officialisant le départ de son ancienne star, "d'un commun accord".

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