Sécurité au Stade de France : "Les contrôles étaient à géométrie variable"
La finale de la Coupe de France au Stade de France a été émaillée d'incidents, samedi. De mauvais augure avant l'Euro.
Un test grandeur nature, mais dont le résultat a de quoi inquiéter, à moins d'un mois du début de l'Euro 2016. Le Stade de France a accueilli, samedi 21 mai, la finale de la Coupe de France opposant l'Olympique de Marseille au Paris Saint-Germain. Mais si les stars parisiennes ont dominé sur le terrain, les autorités ont en revanche patiné dans l'organisation de cet événement.
Accès saturés, fouilles bâclées, incendies dans les tribunes ou encore envahissement du terrain au coup de sifflet final... Le ministre de l'Intérieur a lui-même reconnu, lundi 23 mai, des "dysfonctionnements" et a assuré qu'ils seraient corrigés "sans tarder". Francetv info revient sur ces ratés.
Des vigiles gazés, dépassés par la foule
C'est l'accueil des spectateurs qui a été le plus défaillant. Seules quatre entrées permettaient aux 80 000 personnes de pénétrer dans l'enceinte, au lieu des 26 points habituellement ouverts avant les attentats de novembre. Résultat : de longues files d'attente, et autant d'attroupements qui pourraient faire des cibles potentielles en cas d'attaques terroristes.
Gestion catastrophique des supp aux abords du SDF. Match dans 45min, et la foule bloquée dans les rues ! #OMPSG pic.twitter.com/bop4DyInF5
— Ambre Godillon (@AmbreGodillon) 21 mai 2016
Il y a déjà d'énormes embouteillages aux points de contrôle du #StadedeFrance #OMPSG #CoupedeFrance pic.twitter.com/qNq8q3T7d1
— Alexandre Jacquin (@AJac13) 21 mai 2016
A quelques minutes du coup d'envoi, et devant la lenteur des fouilles, les cordons de sécurité ont finalement cédé sous la pression. "C’est à ce moment que les forces de police ont utilisé des gaz lacrymogènes pour freiner les supporters dans leur élan, tandis que les vigiles, eux-mêmes gazés, n’ont finalement pu que laisser passer ces derniers sans aucune fouille ni vérification de billets", rapporte Goal.
A quelques minutes du coup d'envoi, tension aux abords du stade #OMPSG pic.twitter.com/peaFOjuXf0
— Goal France (@Goal_com_France) 21 mai 2016
Cette fouille inefficace a également été constatée par un journaliste venu couvrir l'événement. Pour Karim Baldé, les contrôles étaient "à géométrie variable". Arrivé de Saint-Denis par la porte de Paris, il n'a pas fait des heures de queue comme ceux arrivés en RER. Pour autant, les contrôles ont été partiels. "Ils ont fouillé mon sac, mais m'ont juste demandé ce que j'avais dans les poches. Sans vérifier si je disais vrai", explique-t-il a francetv info. Sur Twitter, d'autres spectateurs racontent même ne pas avoir été fouillés une seule fois.
@SimoneRovera @jchatard63 il n'y en a quasiment pas eu, je peux en témoigner. Pas fouillé une seule fois personnellement au Stade !
— Fredeanu (@Frediznogood) 21 mai 2016
Une fois sur le parvis du stade, Karim Baldé a assisté à des scènes "chaotiques". "Ça gazait de partout. Je me suis mis à pleurer en raison du gaz lacrymogène utilisé par les CRS pour arroser les supporters marseillais. C'est la première fois que j'assistais à un tel niveau de tension autour d'un match au Stade de France."
D'autres limites du dispositif ont également sauté aux yeux des observateurs au cours du match, avec des départs de feu et des fumigènes, pourtant interdits depuis des années dans les stades.
Très bien en vue de l'Euro la sécurité au Stade de France... Et maintenant barbecue? pic.twitter.com/eXKYXsFM0B
— Simone Rovera (@SimoneRovera) 21 mai 2016
"Il y avait également des pétards", rajoute Karim Baldé, qui a ensuite assisté à un éphémère envahissement du terrain par des supporters marseillais à la fin du match. "Ils ont franchi un premier cordon de stewards, puis un second. Les CRS sont ensuite intervenus, mais quelques supporters sont tout de même parvenus à poser le pied sur la pelouse."
Pour autant, ce témoin reste confiant pour l'Euro : "Samedi, c'était une affiche entre deux équipes dont les supporters sont profondément opposés. Lors d'un France-Roumanie, par exemple, je doute qu'il y ait autant de tension." Pour Allemagne-Pologne, prévu le 16 juin, ce sera sans doute une autre histoire.
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