Suède-France : Moussa Sissoko, pressenti pour être titulaire, ou l'éternel retour de la droite dure
Didier Deschamps a sa logique et il s'y tient. D'un côté, il peut se priver d'un attaquant triple champion d'Europe, titulaire dans l'un des plus grands clubs du monde pour des raisons extrasportives - c'est un choix -, mais aussi écarter un milieu de terrain qui sort une très grosse saison avec un club champion de France. De l'autre, il peut rappeler un joueur qui n'a foulé les pelouses que 1307 minutes avec seulement 12 titularisations en 34 apparitions.
Vous avez deviné de qui on parle? De Karim Benzema, Tiemoué Bakayoko et donc de l'heureux élu, Moussa Sissoko. Arrivé à Tottenham l'été dernier pour 35 millions d'euros, après un Euro plus que correct, et une finale impressionnante, Moussa Sissoko a déchanté sous les ordres de Mauricio Pocchetino. "Je suis tombé de haut. Même si je ne me suis jamais dit que je jouerais tous les matches, je ne m'attendais pas à un aussi faible temps de jeu, a-t-il avoué dans L'Equipe. C'est la pire saison de ma carrière alors que collectivement, ç'a certainement été la meilleure, c'est bizarre..."
Partie du cadre
Dans sa situation, plus d'un n'aurait pas été rappelé. Mais voilà, Moussa a plusieurs cordes à son arc. D'abord le soutien indéfectible de son sélectionneur. Ca compte forcément et c'est même le plus important. Lors de l'annonce de la sélection le 18 mai dernier, "DD" lui avait envoyé un premier message : "On parle d'un cadre de l'équipe. Avec l'Euro qu'il a fait, c'est un élément très important". Rebelote quelques jours plus tard à Clairefontaine : "Il a eu une saison difficile avec Tottenham où il a eu un temps de jeu plus réduit, même si Tottenham a fait une très bonne saison. Mais Moussa, c'est le même joueur, je sais ce qu'il nous a apporté depuis des années en équipe de France. Je l'ai repris parce qu'il fait parte des joueurs-cadres".
Nécessité tactique
Aligné comme milieu droit ou en relayeur, Moussa Sissoko a rarement déçu. Jamais même. Le Londonien profite aussi de la perte de vitesse de Mathieu Valbuena qui était titulaire dans le trident offensif à droite. Depuis, personne n'a fait son trou. Ousmane Dembele, titulaire contre le Paraguay et auteur d'une passe décisive, ne part pas avec le même crédit. "Ousmane a la vitesse, est énormément porté vers l'offensive, capable de percuter, amener plus de danger offensif, créer des décalages, avec une contre-partie négative par rapport à l'équilibre de l'équipe. Moussa y apporte plus, avec sa puissance. L'idéal est d'apporter ce danger offensif tout en ayant une équipe rationnelle et équilibrée", a éclairé le sélectionneur. En clair, Dembélé a plus de talent mais au nom du sacro-saint équilibre, Sissoko est nécessaire. Parce qu'il court, il attaque, il défend, il impose sa puissance, perfore et permet aussi de compenser les montées balle au pied de Paul Pogba.
Avenir incertain
Face à la Suède, Sissoko devrait donc fêter sa 52e sélection (2 buts). Si Deschamps l'a sauvé cette fois-ci, Sissoko sait très bien qu'une nouvelle saison de ce genre lui ferait vivre la Russie depuis le canapé. "Mon objectif, c'est de faire la Coupe du monde 2018. Si je revis une saison comme celle-ci et même si le sélectionneur m'apprécie, ce sera logique de ne pas la faire", a-t-il prévenu. Courtisé par des clubs de Ligue 1 (OM), anglais (Everton) et italiens (Inter Milan), Sissoko aura l'embarras du choix cet été mais ne devra se tromper. Pas deux fois.
Il va prendre conseil auprès de Deschamps ("Il donne généralement de bons conseils. Il me connaît très bien, son avis va compter"). Ce dernier saura l'orienter. Pour le bien du joueur et de l'équipe de France. "Pour son intérêt et le nôtre, on va espérer qu'il ne vive pas la même saison l'année prochaine", assure Deschamps. Sissoko va tout faire pour ne pas lui donner tort. Encore une fois.
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