Peine confirmée pour Evra
Etre capitaine confère-t-il plus de responsabilité dans le groupe ? C'est en partie à cette question que la commission supérieure d'appel de la Fédération devait répondre.Suspendu cinq matches par la commission de discipline comme quatre autres joueurs suite à la grève des Bleus à Knysna, Patrice Evra pensait sans doute adoucir cette punition en infléchissant le jury. Celui-ci a donc décidé de ne pas aggraver la peine initiale mais de ne pas minimiser le rôle d'Evra dans la palinodie sud-africaine. "Il n'a pas répondu à ce que l'on attend d'un capitaine, avait rappelé Jean Lapeyre, directeur des affaires juridiques de la FFF, écartant la dimension collective de l'incident du bu . "Il n'a pas été un leader positif, mais négatif".
"Patrice Evra a voulu s'expliquer lui-même, ce qu'il a fait très longuement, et la commission l'a écouté très attentivement, en posant de bonnes questions", a indiqué son avocat Jean-Yves Foucard à la sortie de l'audition, avant l'énoncé du verdict, tandis que le joueur ne s'était pas présenté devant les journalistes. "Patrice avait expliqué qu'il a joué ce rôle avec transparence, avec honnêteté, chaque fois en essayant d'arrondir les angles entre les joueurs et le staff, et notamment le sélectionneur, et on peut comprendre, on peut deviner que ces relations n'étaient pas simples", avait-il ajouté. "Nous avons demandé qu'aucune sanction ne soit prononcée, avait précisé l'avocat du joueur. Il y a l'implication de Patrice à ce mouvement collectif pour lequel tous les joueurs, y compris Patrice, ont reconnu que c'était une bêtise et se sont excusés, ont été sanctionnés. En revanche, pour les manquements aux devoirs de capitaine, la bonne peine, c'est qu'il n'y ait pas de peine". Visiblement, sa demande n'a pas été exaucée puisque la commission n'a pas choisi de revenir sur la sanction.
Patrice Evra a déjà purgé deux matches officiels (contre le Bélarus et la Bosnie). sur les cinq de suspension qui lui ont été infligés. Patrice Evra peut encore se tourner vers le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui, lorsqu'il nommera un conciliateur, pourra suspendre cette sanction jusqu'à son examen. Il n'est pas certain toutefois qu'il poursuive le bras de fer avec la Fédération, qui avait de toute façon affirmé qu'elle voulait marqué le coup après l'épisode catastrophique de Knysna et l'image déplorable donnée du football français, et son intention dans ce sens de remettre de l'ordre dans la maison. Evra pourrait donc laisser passer sa suspension et se repositionner comme prétendant au maillot bleu. Ce serait alors la fin d'une séquence qui empoisonne le climat du football français, et que le nouveau sélectionneur Laurent Blanc voudrait définitivement voir enterrée.
Nicolas Anelka (18 matches de suspension), Franck Ribéry (3) et Jérémy Toulalan (1), les trois autres mutins de Knysna (camp de base des Bleus en Afrique du Sud) à avoir été sanctionnés par la commission fédérale de discipline, n'avaient pas interjeté appel. Le premier en faisant une croix sur l'équipe de France, les deux autres en acceptant les sentences.
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