Pas le temps de cogiter pour les Bleus, l'heure est aux changements
Sur son CV XXL, Didier Deschamps l’a écrit en lettres capitales : il exècre la défaite. Il la haïssait lorsqu’il ratissait tous les ballons au milieu de terrain. Il la botte toujours en touche depuis qu’il a endossé le costume de sélectionneur. "On ne va pas s'habituer à perdre", a-t-il lâché samedi. Deux jours plus tôt, ses Bleus s’étaient pris les pieds dans le tapis de Saint-Denis, balayés par un Brésil autrement plus réaliste. Autrement plus brillant.
Dans l’exercice très maîtrisé de la conférence de presse, DD s’est évertué à conjuguer ce revers au "passé". Mais derrière son éternelle langue de bois, le patron des Bleus ne se voile pas la face. "Je ne suis pas aveugle. Je sais ce qui a marché et ce qui n'a pas fonctionné. Je fais ce que j'ai à faire en interne. Il faut gagner pour la confiance, la sérénité. Et éviter les critiques." Les "critiques", elles ont déferlé sur les Bleus depuis jeudi. Si bien que Deschamps a dû remettre quelques pendules à l’heure. Et dimanche soir, dans la continuité d’une nuit écourtée par la saison des beaux jours, l’équipe de France devra montrer, balle au pied, que la mise au point a porté ses fruits.
Deschamps : "Je ne suis pas dans le court terme. Je pense à juin 2016."
Pour affronter le Danemark - "une équipe qui cherche à construire de derrière, avec un jeu au sol" -, l’ancien entraîneur de Marseille a prévu de changer son équipe dans les grandes largeurs. La sortie de route de jeudi n’y est pour rien : depuis la Coupe du monde, ce turnover est ancré dans les habitudes du sélectionneur. Lors des trois derniers rassemblements, il avait procédé à sept ou huit changements d’un match à l’autre. Et dimanche ? "Il y aura plusieurs changements par rapport à jeudi, a simplement indiqué le sélectionneur. Je ne suis pas dans le court terme. Je pense à juin 2016."
Avec l’Euro en tête, donc, Stéphane Ruffier "sera titulaire" dans la cage tricolore. Parce qu’à "Saint-Etienne, il est chez lui". Il est également "probable" que Benoit Trémoulinas supplée Patrice Evra au poste de latéral gauche. Il est enfin certain que Raphaël Varane sera reconduit en charnière centrale. Et pour cause : il portera le brassard de capitaine. A ses côtés, Laurent Koscielny devrait succéder à Mamadou Sakho.
Vers un 4-2-3-1 avec deux Lyonnais
L’identité des huit autres titulaires est plus énigmatique. Elle découlera, sans doute, de l’organisation retenue par DD. Le 4-3-3 aligné face au Brésil devrait rester aux vestiaires. "Il y a des choix de système. Je peux changer, je vais changer." La dernière séance d’entraînement a dessiné les contours d’un 4-2-3-1, avec Dimitri Payet en soutien d’Olivier Giroud.
Au nom de ce turnover, les Lyonnais Alexandre Lacazette et Christophe Jallet devraient aussi débuter sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. Au risque d’être sifflés par le public stéphanois. Deschamps prend les devants : "Il n’y aura pas de Lyonnais ou de Stéphanois, il n’y aura que des Français. Le public va être fantastique, j’en suis sûr." Parole de sélectionneur. Avec le sourire.
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