Mangala, le "dragon" brûle les étapes
Quand on s'appelle le FC Barcelone, que l'on est disposés à investir 50 M€ sur un joueur de 22 ans, en général, ça en dit long sur le potentiel du garçon. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la carrière du jeune français connaît une trajectoire atypique. Né à Paris, Eliaquim Mangala a été formé...en Belgique. Alors âgé de 5 ans, le - très - jeune homme quitte alors la Capitale et part avec ses parents pour le pays de Goethals et Gerets. Lui qui a toujours rêvé de jouer au foot s'inscrit au CS Wépionnais et y entame sa formation, avant de faire ses gammes à l'Union Namur Royale. A l'occasion de l'un de ses matches, un émissaire envoyé par le grand Standard de Liège est séduit et lui propose de rejoindre les Rouges & Blancs. Évidemment, il accepte. En 2009, pour son premier match avec le Standard, Eliaquim a 17 ans. Et après ? Sa précocité ne l'empêcha pas de délivrer un délice de passe pour la star du club, Milan Jovanovic, qui planta son "pion" en pleine course. Progressant à vitesse grand V, le jeune Mangala joue 34 matches pour sa dernière saison avec le Standard. En 2011, chez Les Rôdjes un autre jeune crève l'écran : Steven Defour. Le FC Porto, qui craque à la fois pour le talentueux milieu de terrain et le défenseur français, décide de faire coup double. C'est acté, Steven Defour et Eliaquim Mangala joueront désormais en bleu et blanc.
Titulaire dans la meilleure défense du championnat
Pour sa première saison, il joue peu. Le "dragon" (surnom des joueurs du FC Porto) n'eût le droit qu'à quelques caméos, dépannant de temps à autres au poste d'arrière gauche. Mais comme dans toutes carrières, il y a des tournants qu'il vaut mieux bien négocier. Eliaquim n'a pas loupé le sien. Quand Maicon, le titulaire en défense centrale se blesse, Vitor Pereira, séduit par les quelques apparitions du Français, lui laisse sa chance. Le Brésilien ne retrouvera jamais sa place. Après deux mois très convaincants au cœur de la meilleure défense du championnat du Portugal (9 buts encaissés en 19 journées en Avril dernier), il garde sa place malgré le retour de blessure de Maicon : c'est un joueur de grande qualité. Je crois énormément en lui. Il est très fort mentalement», loue son entraineur, Vitor Pereira. Fort physiquement, à l'aise avec le ballon et déjà très mature, Mangala a aussi des qualités de finisseur. Cette saison, il a inscrit six buts avec les Dragones.
Alors qu'il commentait le choc Benfica - Lisbonne de mai dernier, Raymond Domenech, ancien sélectionneur de l'Equipe de France et consultant pour Ma Chaine Sport, s'est montré dithyrambique à propos du jeune garçon : "Mangala a quelque-chose. Il a du caractère. Didier (Deschamps) est au courant de sa situation. On en a discuté. Quand on voit des joueurs comme ça, il faut le signaler". Raymond, tu as bien fait ton travail. L'ancien défenseur du Standard a découvert l'équipe de France à l'occasion de la tournée Sud-Américaine, en juin dernier.
La tête sur les épaules
Aux Bleus, Mangala veut y goûter encore et encore :"la tournée (en Amérique du Sud, ndlr) m'a permis de découvrir le niveau international et m'a donné encore plus d'envie de me battre à l'entraînement pour pouvoir gagner ma place, ça donne la patate". Et lorsqu'on lui parle de son vrai faux départ de Porto pour Manchester City cet été, le défenseur international a assuré ne pas être perturbé par son transfert avorté chez les Citizens :"«Je l’ai bien vécu, a-t-il souligné. Il y a eu une approche, mais je me sens bien à Porto. Je n’ai eu aucun problème par rapport à ce transfert qui n’a pas eu lieu". Comme l'AS Monaco et le FC Barcelone, le club anglais négociait, avant de se rétracter, une offre avoisinant les 45 M€. En définitive, Eliaquim Mangala est un jeune qui a la tête sur les épaules. En ces temps qui courent, dans une actualité footballistique où les bras de fer et les comportements immoraux pullulent, il serait dommage de ne pas le relever.
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