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Ligue des nations : pour les Bleus d'Espagne, une finale au goût spécial

La finale de la Ligue des nations dimanche sera pour plusieurs joueurs de l’équipe de France l’occasion de briller face à leur pays d’adoption.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Milan
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Antoine Griezmann et Karim Benzema lors du match entre la France et la Finlande, le 7 septembre au Groupama Stadium à Lyon (JEAN CATUFFE / JEAN CATUFFE)

Depuis jeudi soir et sa victoire renversante face à la Belgique (3-2), l'équipe de France s'est mise à l'heure espagnole. À peine la qualification acquise, Didier Deschamps était interrogé en conférence de presse sur la Roja, futur adversaire des Bleus en finale de la Ligue des nations ce dimanche 10 octobre : "Peu d'équipes ont la prétention d'avoir plus le ballon que l'Espagne aujourd'hui."

Dans les vestiaires, les joueurs français savouraient la victoire et se voyaient déjà soulever le trophée dimanche soir à San Siro. Pour certains d'entre eux, un succès face à l'Espagne serait plus significatif que pour d'autres tant leur rapport à la péninsule ibérique relève parfois de l'intime. 

Antoine Griezmann, le plus acclimaté

Fêter sa 100e sélection en équipe de France, face à l'Espagne en finale d'une compétition internationale : Antoine Griezmann ne pouvait pas rêver mieux. Celui qui n'a plus quitté l'Espagne depuis ses débuts en Liga en 2010 est devenu un véritable Espagnol dans son style de vie. "Je pense en français, mais quand je m'énerve, c'est plutôt en espagnol", expliquait-il au Parisien en 2016.

Le futur centenaire en équipe de France - qui va jouer son 57e match d'affilée avec les Bleus, un record absolu - va disputer cette finale face à des joueurs qu'il connaît bien. "Avec Koke, on est toujours ensemble, dans les vestiaires ou à la maison. (…) Je n'ai pas envie de revenir en Espagne en ayant perdu. Sinon il va me chambrer tous les jours. Je préférerais pouvoir le chambrer lundi", a expliqué Griezmann dans un large sourire vendredi.

Revenu à l'Atlético de Madrid cet été, après deux saisons compliquées au FC Barcelone, Griezmann a été chahuté par les supporters du Wanda Metropolitano. "En équipe de France, il joue beaucoup plus libéré. En Espagne, en ce moment, il a énormément de pression", explique Miguel Angel Lara, journaliste pour le quotidien espagnol Marca, dans les couloirs de San Siro. Moins en vue que Karim Benzema et Kylian Mbappé face à la Belgique, Griezmann aura certainement à cœur de réaliser une grande performance lors de cette finale.

Antoine Griezmann lors d'un match de l'Atlético de Madrid face à Getafe, le 21 septembre en Liga (JOSE BRETON / NURPHOTO / AFP)

Les frères Hernandez, les plus hispanophones

On avait appris à connaître Lucas Hernandez en 2018. Ces dernières semaines nous ont permis de découvrir son frangin, Theo. Un gamin débordant d'énergie et dont le culot l'a poussé à chiper le ballon à Benzema sur la dernière action de la rencontre face à la Belgique pour crucifier des Diablotins écarlates : "J'ai demandé à Karim de me laisser le ballon, je l'ai pris et j'ai frappé. C'était un beau but, incroyable."

De tous, Theo Hernandez est le plus hispanophone. Son accent et ses tournures de phrase typiquement espagnoles racontent tout du parcours du garçon, arrivé en Espagne à l'âge d'un an quand son aîné Lucas en avait deux. Les deux frères ont depuis quitté l'Espagne, Lucas au Bayern Munich et Theo à l'AC Milan. Et le parcours de ce dernier étonne au-delà des Pyrénées.

"Il était parti en Italie dans l'anonymat, il n'a jamais vraiment joué avec le Real Madrid. Donc on a été étonnés de le voir aussi bon avec l'AC Milan et de voir qu'il était sélectionné en équipe de France", explique Miguel Angel Lara. Au-delà d'un petit sentiment de revanche, la finale aura un goût encore plus particulier pour Theo Hernandez car elle se déroulera à San Siro (le stade de l'AC Milan).

"On va jouer chez moi, San Siro c'est ma maison. Ça va être un moment incroyable, et si on gagne, ça sera encore mieux", salivait d'avance le latéral des Bleus vendredi. Avec un côté gauche très hispanophone dans sa défense, composé des deux frères Hernandez, l'équipe de France est en tout cas bien armée pour affronter l'Espagne.

Theo Hernandez lors d'un match du Real Sociedad face à Valence, le 10 février 2019 en Liga (MARIA JOSE SEGOVIA / NURPHOTO / AFP)

Karim Benzema, le plus admiré

Les Espagnols le savent mieux que quiconque : Karim Benzema est dans la forme de sa vie. "C'est le meilleur numéro 9 du monde, je n'avais jamais vu ça en Espagne. Il progresse de saison en saison", s'extasie Miguel Angel Lara au moment d'évoquer l'attaquant des Bleus, qui a grandi en Espagne depuis son arrivée en 2009.

Auteur d'un début de saison exceptionnel avec le Real Madrid, "KB(1)9" sera surveillé comme le lait sur le feu par la défense espagnole dimanche soir. Mais en cinq matchs face à la Roja en sélection, Benzema n'a jamais été décisif. Ce qui fait notamment dire à Miguel Angel Lara que "le plus gros danger au sein de l'équipe de France, c'est Kylian Mbappé. Il est celui qui fait le plus peur en Espagne". Et celui qui est aussi le plus attendu, puisque après être venu à la charge l'été dernier, Mbappé pourrait signer au Real Madrid à la fin de la saison. Et ainsi construire à son tour sa propre histoire avec l'Espagne.

Dans l'ombre de son compatriote, Raphaël Varane est lui arrivé en 2011 avant de faire ses valises en fin de saison dernière, pour rallier Manchester United. Devenu un des meilleurs défenseurs du monde et ayant formé une charnière redoutée avec Sergio Ramos durant son aventure, il n'a cependant pas eu l'aura d'un Benzema aussi bien dans la presse qu'auprès des supporters.  

Karim Benzema lors d'un match du Real Madrid face à l'Espanyol Barcelone, le 3 octobre 2021 en Liga. (JOSE BRETON / NURPHOTO / AFP)

Jules Koundé, le plus relax

De tous les joueurs de la liste qui évoluent ou ont évolué en Espagne, il sera probablement le plus détaché. D'abord parce que Koundé ne croisera aucun de ses coéquipiers lors de la finale ce soir, Luis Enrique n'ayant pas retenu de joueur du FC Séville avec la Roja. Mais aussi parce qu'à quelques heures près lors de la fin du mercato estival, Koundé aurait pu quitter l'Espagne. Le défenseur central était tout proche de rejoindre Chelsea après deux années en Andalousie où il a progressé à une vitesse fulgurante, avec notamment une victoire en finale de la Ligue Europa.

Jules Koundé lors d'un match du FC Séville face à Valence, le 22 septembre en Liga (JOSE BRETON / NURPHOTO via AFP)

En difficulté à l'Euro au poste de latéral droit, expulsé contre la Bosnie début septembre, Koundé s'est rattrapé face à la Belgique avec une bonne prestation dans l'axe de la défense, malgré une entame de match douloureuse. "Il a tout le potentiel pour être au niveau international et malgré son transfert avorté début septembre, ses matchs avec Séville vont dans ce sens." Face à l'Espagne dimanche soir, sa titularisation ne fait quasiment aucun doute.

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