France-Albanie : Varane, le pilier de la défense tricolore
Mamadou Sakho (cuisse), Laurent Koscielny (tendon d'Achille), Jérémy Mathieu (mollet), Patrice Evra (cuisse) et Mathieu Debuchy (cheville) indisponibles. Du beau monde sur le flanc, de quoi composer une défense qui aurait de l'allure. Didier Deschamps devait faire sans quatre éléménts importants de sa défense. Un petit casse-tête donc au moment de composer sa liste pour les derniers matches des Bleus, contre l'Albanie et la Suède, en 2014. Mais comme si cela ne suffisait pas, à peine ses troupes réunies à Clairefontaine, lundi, il a dû enregistrer la défection de Benoît Trémoulinas (pied), remplacé par Layvin Kurzawa, avant d'appeler Kurt Zouma en renfort pour pallier les éventuelles indisponibilités d'Eliaquim Mangala et de Loïc Perrin, tous deux touchés à un mollet. Bref, le sort s'acharne sur la défense tricolore, mais Deschamps sait qu'il peut compter en ce moment sur un homme à qui rien ne semble résister : Raphaël Varane.
A 21 ans, le défenseur central du Real Madrid compte 15 sélections. Il est l'unique rescapé des quatre défenseurs titulaires durant la dernière Coupe du monde et devenu en l'espace de quelques mois le patron du secteur défensif. La preuve? Le brassard qui lui a été confié pour quelques minutes contre l'Arménie le 14 octobre dernier. A Erevan, après la sortie de Blaise Matuidi et en l'absence de Hugo Lloris, le capitaine habituel, et du vice-capitaine Mamadou Sakho, Varane a hérité du bout d'étoffe. Un symbole pour un joueur qui, si tout se passe bien, est là pour de nombreuses années en Bleu. "Don Limpio", comme on le surnomme en Espagne est une sorte d'assurance tous risques pour "DD", obligé de bricoler à la hâte un quatuor défensif inédit pour tenter de clore 2014 en beauté. Depuis le début de la préparation pour l'Euro-2016, le joueur du Real Madrid est le seul à avoir disputé l'intégralité des 4 rencontres des Bleus (Espagne, Serbie, Portugal, Arménie).
Modèle de précocité
Tout le monde connaît l'histoire : le coup de fil de Zinédine Zidane alors qu'il n'est encore qu'un lycéen à Lens qui prépare son bac. Lui qui demande à "ZZ" de le rappeler plus tard car son épreuve va commencer. Et finalement un départ du RC Lens vers le grand Real Madrid a seulement 18 ans. Depuis, le défenseur a fait du chemin : champion d'Espagne en 2012, vainqueur de la Coupe du Roi en 2014 et plus jeune Français vainqueur de la Ligue des Champions toujours en 2014, il s'est construit un palmarès et a accumulé de l'expérience. Car tout n'a pas été rose depuis son arrivée. Il a du patienter dans l'ombre de Pepe et Sergio Ramos et a du jongler entre les blessures - notamment sa rupture du ménisque qui l'a éloigné des terrains quatre mois en 2013. Aujourd'hui, il a une place bien assurée au Real Madrid. Carlo Ancelotti lui fait confiance puisqu'il n'a pas hésité à le titulariser, en l'absence de Pepe, pour la finale de la Ligue des Champions contre l'Atletico. Chez les Bleus, cette place est encore plus prépondérante à l'image de ce brassard contre l'Arménie. "Je n'ai pas hésité du tout. Il sait que j'ai confiance en lui et il transpire tellement la tranquillité et la sérénité que je n'ai pas pris de risque, je savais que ça n'allait pas le déséquilibrer", avait déclaré Deschamps après le succès contre les Arméniens (3-0), le 14 octobre.
La faute - minime - de marquage, plus erreur de jeunesse, que vraie faute de marquage, contre l'Allemagne en quart de finale du Mondial qui amène le but de Mats Hummels est oubliée. Elle ne lui a pas porté préjudice, mais trotte toujours dans un coin de sa tête. "J'aime bien revoir les images pour essayer de m'améliorer, apprendre de mes erreurs. Je suis fautif sur le but, mais mon analyse se situe plus sur le placement de départ que sur le but en soi. J'aurai pu être plus roublard. La roublardise est quelque chose qui se travaille et sur lequel je dois m'améliorer", avait-il expliqué en septembre. Précoce et travailleur, le natif de Lille est une bénédiction pour Ancelotti qui sait qu'en doublure de Pepe et Ramos, il a le "futur du Real Madrid" comme l'avait décrit le technicien italien en mars dernier. Pour Deschamps et l'équipe de France, Varane est bien plus que l'avenir, il se conjugue déjà largement au présent.
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