Équipe de France : chez les Bleus, un onze type qui se dessine et un plan B pas encore rôdé

À neuf mois de l’Euro, la défaite en Allemagne mardi (1-2) a démontré que le plan B des Bleus n’est pas encore au point. Une équipe de titulaires semble déjà se démarquer.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Dortmund
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Les joueurs tricolores à l'issue de la défaite en match amical contre l'Allemagne à Dortmund, le 12 septembre 2023. (BERND THISSEN / DPA)

À neuf mois d’un Euro que l’équipe de France est presque assurée de disputer, est-il déjà possible de deviner les onze noms qu’alignera Didier Deschamps pour le premier match ? La différence de niveau entre la victoire contre l’Irlande (2-0), jeudi dernier au Parc des Princes, et la défaite contre l’Allemagne (1-2), mardi à Dortmund, le laisse penser. Le sélectionneur avait effectué six changements dans le onze titulaire pour affronter la Nationalef.

L’opportunité pour les joueurs concernés de se montrer n’a pas été saisie et certains pourraient le regretter. Deschamps n’a pas cherché à excuser ses joueurs, évoquant une "entame de match catastrophique", mais a nuancé en citant le changement de système et le manque d’automatismes. Au-delà d'un plan B tactique à peaufiner, les entrants n’ont pas convaincu, à tel point qu’une hiérarchie semble se dégager à (presque) tous les postes.

En défense, quasiment aucun doute

Contre l’Allemagne, les trois défenseurs – Benjamin Pavard, Jean-Clair Todibo et William Saliba – qui ont fait leur entrée dans le onze, ont fait étalage d’importantes lacunes. Le premier, fautif sur le but de Thomas Müller, a raté son match et a laissé beaucoup trop d’espaces dans son dos à ce poste de latéral. Jules Koundé, qui prend peu de risques dans le couloir droit, semble aujourd’hui bien plus fiable que lui.

Jean-Clair Todibo a manqué l’occasion de se montrer pour ses débuts en Bleu. "Je suis honoré de cette première sélection mais j’aurai un goût amer car il y a la défaite et le deuxième but est clairement pour moi", a concédé le défenseur niçois sur TF1. À ses côtés, William Saliba n’a pas beaucoup plus rassuré. Très solide avec Arsenal, le Gunner se cherche toujours un match référence en équipe de France.

"Ce n’était pas l’idéal, ils n’avaient jamais joué ensemble, mais ils doivent passer par là", a souligné Deschamps après la rencontre. Pour le sélectionneur, la charnière Dayot Upamecano-Ibrahima Konaté est la plus solide. Lucas Hernandez, qui a débuté en défense centrale aux côtés d’Upamecano contre l’Irlande, pourrait être amené à concurrencer son frère Théo au poste de latéral gauche, duquel il semble pour le moment incontournable.

Au milieu, Tchouameni a marqué des points

Déjà énorme contre l’Irlande jeudi dernier, avec un but inscrit, Aurélien Tchouameni a été de loin le meilleur Tricolore contre l’Allemagne à Dortmund. En difficulté en fin de saison dernière avec le Real Madrid, alors que son coéquipier en club et en sélection Eduardo Camavinga y brillait, Tchouameni a repris du poil de la bête. Quand il est au niveau affiché lors des deux derniers matchs, il semble indéboulonnable au milieu de terrain.

Le milieu de terrain Aurélien Tchouaméni, lors du match de la France contre l'Allemagne, le 12 septembre 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

Camavinga, qui pouvait espérer profiter du moins bien de Tchouameni, n’a pas brillé contre l’Allemagne. Il lui faudra faire fructifier chaque minute en Bleu dans les prochains mois pour espérer gratter une place de titulaire au milieu de terrain. Car Adrien Rabiot et Antoine Griezmann sont deux autres indiscutables dans le plan de jeu de Deschamps. Le premier pour réguler et couvrir les montées de Hernandez. Le second pour organiser le jeu tricolore.

Derrière, le flou persiste. Youssouf Fofana, entré en fin de match contre l’Allemagne, n’a joué que 36 minutes avec les Bleus depuis mars. Boubacar Kamara a été retenu lors des deux derniers rassemblements sans entrer en jeu, en quatre matchs. Didier Deschamps, qui expliquait hier que ses remplaçants ont "besoin de temps de jeu", va devoir trouver des certitudes dans ce secteur de jeu, en cas de blessure chez ses cadres.

En attaque, un flou sur le flanc droit

Entre Ousmane Dembélé et Kingsley Coman, qui choisir ? Les ailiers du Paris Saint-Germain et du Bayern Munich ont démontré, respectivement contre l’Irlande et l’Allemagne, leur capacité à déstabiliser les défenseurs adverses. Mais aussi leur manque d’efficacité dans le dernier geste. Les deux ont encore neuf mois et huit matchs pour se tirer la bourre d’ici l’Euro. Car les deux autres postes semblent promis à Kylian Mbappé et Olivier Giroud.

Le capitaine des Bleus est resté sur le banc contre l’Allemagne en raison d’un problème au tendon rotulien – "rien de grave", selon Deschamps – et cela s’est vu. Quant à Giroud, son absence devait permettre à Randal Kolo Muani de se montrer. Le néo-Parisien a eu beaucoup de mal à se mettre en évidence. "Kolo était en reprise de compétition. Ça fait plus de 15 jours sans match, une semaine sans entraînement. Il n’est pas au top de sa forme", a nuancé le sélectionneur.

Ses performances au PSG dans les prochaines semaines seront scrutées de près, alors que ces derniers mois, il s’est imposé comme le successeur naturel de Giroud au poste d'avant-centre. Au-delà de sa confiance en soi, louée par le sélectionneur et qui a étonné à son arrivée chez les Bleus, il lui faudra aussi réaliser un match référence en équipe de France en tant que titulaire. Marcus Thuram, lui, a marqué son premier but en sélection contre l’Irlande, mais devrait rester un joueur d’appui censé amener de l’impact en entrant en jeu.

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