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Blaise Matuidi et Olivier Giroud : les "ghostbusters" de Didier Deschamps

En ballotage favorable mais sous pression avant ces deux matches couperets face à la Bulgarie et la Biélorussie, les Bleus ont pu compter sur les soldats de la première heure de Didier Deschamps pour chasser les fantômes des barrages périlleux de 2009 et de 2013 et se qualifier directement pour le Mondial 2018. Blaise Matuidi et Olivier Giroud ont su se montrer décisifs au bon moment, au sein d'une équipe de France peu emballante et toujours pas rassurante.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Olivier Giroud a inscrit le deuxième but face à la Biélorussie  (FRANCK FIFE / AFP)

"L’important, c’est la qualif." En se sortant des pièges bulgare et biélorusse, la France a assuré l’essentiel : décrocher son ticket pour le Mondial 2018 et s’éviter un barrage stressant le mois prochain, ce qu’elle n’avait pas réussi à faire en 2009 et 2013. Mais ce fut dur, peu brillant, pas très enthousiasmant et les hommes de Didier Deschamps n’ont surtout livré aucune certitude quant à leurs capacités à pouvoir faire tomber les ogres mondiaux que ce sont l’Allemagne, l’Espagne ou le Brésil l’été prochain en Russie. Malgré le vivier talentueux - incarné par le joyau Kylian Mbappé - qui doit permettre à l'EDF de conquérir le monde à court et moyen terme, les Bleus n’ont montré aucune force collective pour dominer comme ils le devraient des nations largement à leur portée. Alors pour s’éviter une deuxième place et un barrage qui auraient fait tâche, ils s’en sont remis à leurs piliers, deux inoxydables de la génération Deschamps : Blaise Matuidi et Olivier Giroud.

Blaise Matuidi : marathonien discret mais précieux​

Williams Gallas face à l’Irlande en 2009, Mamadou Sakho face à l’Ukraine en 2013. Désormais, Blaise Matuidi face à la Bulgarie en 2017 ? Dans les matches couperets ces dernières années, les Bleus se sont souvent trouvés des sauveurs auxquels on n'aurait pas forcément pensé. Dans le onze de départ samedi et buteur providentiel face aux Bulgares, l’ancien parisien a enchaîné ce soir une deuxième titularisation consécutive après trois matches passés sur le banc. Et Blaisou a rendu à Deschamps sa confiance en se montrant de nouveau décisif ce mardi, lançant parfaitement Antoine Griezmann pour le premier but après 25 minutes stressantes (1-0, 27e).

Travailleur de l’ombre, Matuidi a commencé tambour battant, multipliant les courses tel un marathonien et grattant des ballons précieux avant de s'éteindre progressivement, tout comme son comparse du milieu Corentin Tolisso, très intéressant pendant une grosse heure pour sa troisième cape sous le maillot Bleu. Indiscutable sous le maillot de la Juve depuis son arrivée cet été en provenance du PSG, Blaise Matuidi devra pourtant probablement se contenter du rôle de troisième homme en Russie, derrière le duo Ngolo Kanté-Paul Pogba. Troisième homme certes, mais de confiance. 

O​livier Giroud : décisif, comme souvent

Lui a connu pour la première fois depuis longtemps une petite période de turbulences sous le maillot Bleu. Alors qu’Olivier Giroud cire le banc à Arsenal, Didier Deschamps a prévenu en début de rassemblement que le totem d’immunité ne durerait pas éternellement pour l’ancien montpelliérain. "Je préférerais qu'il joue la quasi-totalité des matches, ce n’est pas le cas. Il a voulu rester, c’est son choix, qui peut avoir des conséquences." Résultat, Olivier Giroud a regardé depuis le banc ses petits camarades galérer face à la Bulgarie (il a remplacé Kylian Mbappé à la 85e minute) avant de retrouver sa place ce soir face à la Biélorussie.

Dans son style, Olivier Giroud a fait le taf sans être réellement exceptionnel. D’abord en passant à deux doigts d’ouvrir le score, voyant sa tête s’écraser sur la barre transversale (20e), avant de finalement permettre aux Bleus de faire le break, profitant d’une récupération haute d’Antoine Griezmann et de beaucoup de réussite pour mettre les Bleus dans une position plus confortable avec une avance de deux buts (2-0, 33e). Des stats flatteuses (28e but en Bleu, égalant au passage Youri Djorkaeff) qui ne viendront pas faire taire ses détracteurs. D’autant plus si son temps de jeu reste aussi famélique avec Arsenal, mais surtout si Kylian Mbappé continue de briller avec le Paris Saint-Germain, lui qui a toujours affirmé qu’il se sentait plus à l’aise dans un rôle d’attaquant axial. Olivier Giroud sera de la Coupe du Monde en Russie, ça ne fait aucun doute. Mais dans un statut plus que jamais bancal. Bancal, mais précieux et décisif. Et pour Didier Deschamps, ça compte aussi.

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