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La France a-t-elle réussi sa Coupe du monde ?

C'est fini. Les Bleus ont à nouveau manqué l'occasion de prendre une revanche face à l'Allemagne, vendredi 4 juillet à Rio de Janeiro.

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'entraîneur des Bleus Didier Deschamps durant une conférence de presse, le 29 juin 2014 à Brasilia (Brésil). (MARIUS BECKER / DPA / AFP)

Adeus Brasil. Le parcours des Bleus s'est achevé face à l'Allemagne (0-1), vendredi 4 juillet, dans le mythique stade Maracana de Rio (Brésil). Les espoirs tricolores ont été douchés par un but de Mats Hummels, qui laisse un goût amer aux supporters. Mais il y a tout de même quelques raisons de se réjouir. Retour sur les points positifs et négatifs, au terme de trois semaines de compétition

Oui, ils ont atteint les quarts de finale

Certes, Morgan Schneiderlin et Bacary Sagna avaient clairement visé la victoire finale en conférence de presse, avant d'être recadrés par Didier Deschamps, d'ailleurs : "C’est très bien d’avoir de l’ambition [mais] il ne faut pas se projeter plus loin, ça ne sert strictement à rien." L'entraîneur est tout aussi raisonnable que le président de la fédération, Noël Le Graët, interrogé sur RMC après la qualification contre le Nigeria : "L’objectif était, si possible, d’arriver en quart de finale (...). C’est le cas, après quatre victoires largement méritées. On est heureux parce qu’on vient de loin."

Oui, ils se sont réconciliés avec le public

Soyons brefs. C'est le jour et la nuit. Trois Français interrogés sur quatre avaient de la sympathie pour les Bleus, selon un sondage Ifop réalisé pour L'Equipe, avec une pointe à 92% chez les amateurs de football. C'est quinze points supplémentaires par rapport à l'avant-Mondial. Autre signe de la popularité retrouvée des Bleus, les ruptures de stock constatées en magasin. "J'ai vendu plus de 100 000 maillots, officiels et répliques, ce qui représente une hausse de 50% par rapport à la dernière Coupe du monde", explique le directeur textile de Go Sport, interrogé par Le Figaro.

Comment les Bleus sont (presque) devenus des gendres idéaux

Oui, les Bleus sont prêts avant l'Euro 2016 en France

"J'espère qu'on a montré que la France, c'est une équipe", expliquait Noël Le Graët, au lendemain de la qualification contre l'Ukraine. Mission accomplie avec un effectif rajeuni. En 2010, l'âge moyen des joueurs était de 28 ans et 1 mois. Cette fois, Didier Deschamps a misé sur un effectif rajeuni – 26 ans en moyenne – afin de préparer au mieux l'Euro 2016 en France. Raphaël Varane, Paul Pogba et Antoine Griezmann incarnent la nouvelle génération, bourrée de talent. Et si Lucas Digne n'a pas eu beaucoup de temps de jeu, il est lui aussi programmé pour l'Euro. Rendez-vous dans deux ans.

Oui, Didier Deschamps s'est imposé comme le patron

En juin 2013, la presse fond sur Didier Deschamps, auteur du "plus mauvais bilan" d'un entraîneur des Bleus depuis cinquante ans. En effet, avec cinq défaites en onze matchs, ce n'était pas la joie. Mais depuis, l'ancien coach de l'OM a pris de l'épaisseur. Il a écarté Samir Nasri, dont l'adaptation au groupe posait question. Il a soufflé le chaud et le froid entre Karim Benzema et Olivier Giroud, afin que la guerre des egos ne mine pas l'efficacité des Bleus. Il a lancé des jeunes inexpérimentés dans le grand bain, comme Antoine Griezmann. Bref, le patron, c'est Dédé. Et ça tombe bien, son contrat a été prolongé en novembre jusqu'en 2016.

Non, la France n'a pas battu de grande équipe

Après le tirage au sort clément, en décembre, Rio Mavuba avait fait mine de s'essuyer le front, comme pour dire "ouf". Alors d'accord, les Bleus ont assuré l'essentiel, après avoir fait trembler les filets contre le Honduras et la Suisse, avec 8 buts en deux matchs. Et d'accord, ils ont assuré le match nul contre l'Equateur, avant de s'imposer contre le Nigeria, pourtant champion d'Afrique. Mais il manque tout de même un exploit contre un adversaire jugé supérieur. Ce petit supplément d'âme manque sans doute à l'heure du bilan. 

Non, les Bleus ont manqué leur revanche

Perdre en quart de finale, pourquoi pas. Mais pas face à l'Allemagne. "Il reste toujours cette blessure que 1998 n’a pas guérie", résume un lecteur de francetv info, en évoquant la demi-finale perdue de 1982. Cette fois encore, la presse allemande n'a pas fait dans la dentelle avant la rencontre.

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Non, la France a laissé des traces de sang en route

Les adversaires de la France ne vont pas garder un très bon souvenir des Bleus. "Je ne peux pas dire à l'arbitre ce qu'il doit faire, mais [Ogenyi] Onazi a été deux fois victime de tacles dangereux", s'est plaint l'entraîneur nigérian après le huitième de finale. Le joueur africain taclé par Blaise Matuidi s'en tire avec une sévère entorse. Le Suisse Steve von Bergen, lui, a été blessé à l'œil par Olivier Giroud. Et l'Equatorien Christian Noboa a dû porter un filet ensanglanté sur la tête après un choc avec l'attaquant. Les Bleus sont-ils devenus brutaux ?

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