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Maillots deux étoiles : certains supporters ont trouvé le bon filon pour contourner la pénurie

Des fans de l'équipe de France n'ont pas hésité à coudre simplement une deuxième étoile sur le maillot des Bleus. Les tuniques officielles ne seront pas disponibles avant la mi-août.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Certains supporters brodent eux-mêmes la deuxième étoile sur le maillot de l'équipe de France. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Trois jours après la victoire des Bleus, certains supporters ne veulent pas attendre la mi-août, date à laquelle, les nouvelles tuniques officielles des Bleus sortiront. Pour arborer un maillot avec la deuxième étoile, certains ont décidé de le coudre ou le faire coudre eux-mêmes.

"Petite astuce de champion du monde pour économiser du temps et de l'argent, se faire broder une deuxième étoile pour 10 euros" : c'est le message qu'a posté Lyron, un parisien de 25 ans sur son profil Twitter. "J'ai eu 900 retweets et 1 200 likes ! Depuis six ans que je suis sur Twitter, mon maximum de retweets, c'était peut-être 200, pas plus, donc c'est marrant", raconte-t-il.

Lyron a fait broder une deuxième étoile sur son maillot. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Un succès qu'il a mesuré lundi, en allant sur les Champs-Élysées pour l'arrivée des Bleus, vêtu de son maillot personnalisé : "On a dû m'arrêter 30 fois, pour me demander où j'avais acheté le maillot. Je suis fils de tailleur et depuis tout petit, on fait graver mes initiales sur mes chemises et mes doublures de costumes. À partir du moment où on peut graver des initiales, on peut très bien graver une étoile !"

Lyron a donc emmené le maillot à son atelier habituel. "Le résultat est très réussi. Le problème, c'est qu'il y a un décalage de quelques millimètres mais ça ne se voit vraiment pas", estime le jeune homme.

Une deuxième étoile, brodée "en trente secondes"

Du côté de Marseille, les amis d'Alain non plus n'ont pas vu la différence, grâce à sa femme Rachel, qui s'est mise au travail à la fin de la finale, entre la France et la Croatie. "Quand tout le monde criait, moi j'ai dit 'ne t'inquiète pas, la deuxième étoile tu l'auras dès demain'. J'ai pris mon fil et mon aiguille et j'ai brodé la seconde étoile, ça m'a pris 30 secondes !"

C'était pour la rigolade, je n'ai pas pensé une seconde au côté économique, vraiment pas.

Rachel

à franceinfo

Pour Lyron, en revanche, si. Le juriste de formation va chercher une machine à broder et proposer ses services aux supporters impatients. "Ce n'est ni de la contrefaçon ni de la concurrence déloyale. Les maillots ne sont pas encore en vente, donc il n'y a aucune concurrence. L'artisan se contente juste de customiser un maillot, je pense qu'on est dans la légalité."

À la limite de la légalité ?

Ce n'est pas l'avis de maître Julien Lacker, avocat parisien spécialiste en propriété intellectuelle. Certes, le supporter fait ce qu'il veut du maillot qu'il a acheté. Mais un service de broderie à titre commercial, c'est différent : "On entre en compétition, on entre en concurrence avec les nouveaux tee-shirts, en rendant ça de manière industrielle. Parce que là, on est dans la vie des affaires, on va faire du commerce et on va, si l'on peut dire, 'empêcher' Nike de vendre ses nouveaux maillots." La contrefaçon peut entraîner trois ans de prison et 300 000 euros d'amende même si les sanctions pénales sont rares, selon l'avocat. Contacté par franceinfo, Nike n'a pas donné suite.

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