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"Je me souviendrai de ce jour toute ma vie" : vous nous avez raconté comment vous avez fêté la victoire des Bleus à la Coupe du monde

Après la victoire des Bleus en finale, dimanche, franceinfo a recueilli vos témoignages sur cette soirée historique.

Article rédigé par Elise Lambert
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9 min
Des supporters des Bleus fêtent la victoire de la France en finale de la Coupe du monde à Colmar (Haut-Rhin), le 15 juillet 2018. (MAXPPP)

Quatre buts et une deuxième étoile. Les Bleus ont remporté, dimanche 15 juillet, la deuxième Coupe du monde de leur histoire au terme d'un match inoubliable contre la Croatie (4-2). Jusqu'au petit matin, les supporters de l'équipe de France, fous de joie, ont klaxonné, chanté, jeté pétards et fumigènes partout en France pour célébrer la victoire. Pour beaucoup, le 15 juillet 2018 restera une date historique, vingt ans après le premier sacre de 1998. Vous nous avez partagé le récit de votre soirée sur franceinfo. Voici une sélection.

"Je me souviendrai toujours de cette journée" : Yannel a vu la finale avec Emmanuel Macron

Yannel, 12 ans, était invité par Emmanuel Macron pour assister à la demi-finale France-Belgique, mardi 10 juillet. Quatre jours plus tard, le jeune garçon originaire de Créteil (Val-de-Marne) a de nouveau fait le déplacement à Moscou avec le président français pour assister à la finale. "J'étais dans le même avion que Dimitri Payet et Laurent Koscielny", raconte-t-il. "Je leur ai demandé comment ils allaient et j'ai fait une photo avec eux, ils étaient très gentils", raconte-t-il d'une petite voix.

Yannel entouré des joueurs Laurent Koscielny et Dimitri Payet à l'aéroport de Villacoublay (Yvelines), le 15 juillet 2018. (YANNEL)

Arrivé à Moscou, le garçon a été accompagné par une "dame de l'Elysée" dans les tribunes du stade Loujniki, juste en dessous des tribunes VIP. "J'étais assez loin du terrain mais j'ai bien vu les buts", décrit-il. Au coup d'envoi, Yannel est un peu stressé, il a parié 1-0 pour la France, mais trouve que les "Croates jouent bien". Vêtu d'un maillot des Bleus, il suit chaque minute du match avec une petite angoisse, jusqu'au but de Paul Pogba. "Quand il a marqué, j'étais super content. C'est un de mes joueurs préférés, reprend-il. Je me souviendrai de ce jour toute ma vie !"

Au coup de sifflet final j'ai hurlé 'on a gagné ! On a gagné !'

Yannel

à franceinfo

"J'étais le champion du monde du déguisement" : Laurent a défilé en slip de bain à Saint-Nazaire

La journée de Laurent Pubert a été "inoubliable". Après avoir regardé la rencontre avec sa famille à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), ce salarié des chantiers STX a décidé d'aller fêter la victoire, en ville, avec un costume très particulier : un slip de bain à rayures blanches et bleues "style Jean-Paul Gaultier", orné de fleurs de douche rouge et blanche. "Je les ai vues en sortant de ma douche le matin et je me suis dit pourquoi pas." La tenue est d'ailleurs idéale pour la température extérieure, plus de 30°C en plein après-midi. "Je me suis promené partout en maillot de bain, les gens s'arrêtaient tous pour faire des photos, j'étais le champion du monde du déguisement !", raconte-t-il.

J'ai rencontré ma cheffe de service alors que j'étais en slip de bain. Elle m'a dit 'magnifique'.

Laurent Pubert

à franceinfo

Autour de lui, tout le monde fait la fête, les gens se baignent dans les bassins, agitent des drapeaux aux voitures... "La nuit a été très courte, mais ma soirée a été mémorable. Je n'aurais jamais pensé être le succès d'un soir !"

Laurent Pubert et son amie à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le 15 juillet 2018. (LAURENT PUBERT)

"Que d’émotion de voir les joueurs de ma génération gagner !" : Alex a chanté tout l'après-midi dans la fan zone de Bordeaux

Lorsque les Bleus ont décroché leur première étoile en 1998, Alex Lafourcade n'avait même pas un an. "Mes parents me parlaient de cette date mais je n'avais jamais connu le goût de la victoire", raconte cet étudiant bordelais de 20 ans. Dimanche, la finale entre la France et la Croatie a, enfin, été l'occasion de découvrir cette liesse "indescriptible". Dès 14 heures, il s'est rendu dans la fan zone du stade Chaban-Delmas de Bordeaux (Gironde) avec quelques amis. "Il y avait un monde pas possible, une grosse chaleur, mais c'était déjà la fête." décrit-il. 

"J'ai chanté tout l'après-midi les classiques, Benjamin Pavard, la Marseillaise, I will survive...", reprend-il d'un ton joyeux. "C'était incroyable l'enthousiasme des gens, très communicatif. Personne n'était agressif, et tout le monde voulait partager ce moment." La première mi-temps est "insoutenable" pour beaucoup, mais le penalty d'Antoine Griezmann, en seconde partie de jeu, donne un nouveau souffle aux supporters. Au sifflet final, le jeune homme exulte : "Que d’émotion de voir les joueurs de ma génération gagner cette deuxième étoile et créer leur histoire. Notre histoire. Merci du frisson les gars ! Juste magique", exulte-t-il.

Savoir que ma génération l'a fait, ça permet de prouver notre valeur. C'était notre 98 à nous.

Alex Lafourcade

à franceinfo

"Un soir où l'on est tous cousins et copains" : Stéphanie a fêté la victoire avec des Allemands

Depuis plus de sept ans, Stéphanie Gance habite à Munich et ne loupe aucun match des Bleus. Dimanche, dès 16h45, elle a rejoint des amis dans un Biergarten (une brasserie en plein air), maquillée, les lèvres rouges, la robe bleue, les chaussures blanches et un collier de fleurs tricolores autour du cou. "On devait être 7 000 réunis, avec quelques Allemands et des Croates dissimulés, mais surtout beaucoup de Français", raconte-t-elle. Dans le jardin, des stands de nourriture et de bières ont été installés. "On a commencé à boire des litres de bière dès 17 heures, des pintes d'un litre... Au coup d'envoi, on était bien chauds !" 

A l'étranger, tu te sens encore plus Français ! C'est le complexe des expatriés !

Stéphanie Gance

à franceinfo

Pendant tout le match, la supportrice saute, chante, crie. "C'était la folie, j'ai du chanter trente fois La Marseillaise. Je suis montée sur les chaises, les tables." Dans le haut-parleur, le commentateur allemand annonce les buts en français avec un léger accent. "J'ai versé ma petite larme quand on a gagné. Les gens ont jeté de la bière partout, c'était la folie. Ce soir là, on est tous cousins et copains, poursuit-elle. Cet esprit communautaire, c'est ça qu'on aime."

Stéphanie Gance et une amie à Munich (Allemagne), le 15 juillet 2018. (STEPHANIE GANCE)

"On était seuls dans la fan zone" : en Allemagne, Vincent n'a pas vraiment pu profiter de la fête

La victoire de la France n'a pas été euphorique pour Vincent Carrier. Habitant en Allemagne depuis un an, le Français de 38 ans a célébré la deuxième étoile des Bleus dans un silence de cathédrale, seul avec son épouse. "Nous étions dans la fan zone de Vechta, ville où nous travaillons. Quelques Allemands étaient là pour supporter la Croatie, mais nous étions les seuls Français", raconte-t-il. "Lorsque la France menait 4-1, les organisateurs ont commencé à démonter l'écran. Au coup de sifflet final, ils l'ont éteint et personne ne parlait, pas un son", décrit-il, un peu désabusé.

Aucun bar n'était ouvert, on a dû suivre l'après-match à la télévision, seuls.

Vincent Carrier

à franceinfo

Impossible de continuer la fête en ville où tout est éteint. "On a regardé les gens faire la fête à la télé et via nos amis qui nous appelaient pour nous décrire les scènes de joie, reprend-il. On vient en France la semaine prochaine, peut-être qu'il restera encore un peu d'ambiance..."

L'épouse de Vincent Carriez dans la fan zone de Vechta (Allemagne), le 15 juillet 2018. (VINCENT CARRIER)

"On faisait un tel boucan que toute l'île nous a entendus" : Ophélie a vu la finale en vacances en Sardaigne

Lorsqu'Ophélie Ayouaz et son mari ont pris leurs billets pour leurs vacances en Sardaigne, ils n'ont pas trop fait attention aux dates. "On était persuadés que la France ne serait jamais en finale, surtout quand on a vu la qualité des matchs de poule !", raconte la jeune femme de 30 ans depuis l'aéroport d'Olbia. Dimanche, le couple a du improviser. "On était sur la petite île de Maddalena, on a trouvé un bar où il y avait la télé et beaucoup de Français. Certains étaient très organisés, ils avaient pris leur maillot avec eux", raconte-t-elle.

Dans le bar, "tous les Italiens sont pour la Croatie" et hurlent à chaque action croate. "Les Français étaient hyper tendus. C'était atroce. Tout le monde hurlait aux joueurs de se sortir les doigts. Je suis même sortie manger une glace tellement j'étais stressée." La seconde mi-temps et la victoire des Bleus transforme l'angoisse en liesse incontrôlable. "On était comme des fous, on sautait dans tous les sens. On faisait un tel boucan que toute l'île nous a entendus !", assure la jeune femme.

Cette espèce de communion du peuple français est juste incroyable.

Ophelie Ayouaz

à franceinfo

"Cette victoire, pile vingt ans après 1998, c'est hyper émouvant. En 98 j'entrais dans l’adolescence, en 2018 dans l’âge adulte. Mais l'émotion est similaire."

"Les Croates sont meilleurs dans la défaite que nous dans la victoire !" : Matthieu a vu le match à Dubrovnik

Voir une finale de Coupe du monde dans le pays adverse, "c'était complètement un hasard", confie Matthieu Cadiou. En vacances avec des amis à Dubrovnik (Croatie), le Français de 28 ans n'avait évidemment ni anticipé que la France serait en finale, ni que ce serait contre la Croatie. Pour lui, la soirée a été assez improbable, en compagnie de Croates étonnamment "fair play", raconte-t-il au téléphone. "Ceux qu'on croisait nous disaient, 'bon match mais on va vous battre'". Dès 15h30, il s'est installé dans un petit bar, entouré de touristes suédois, australiens et suisses, "tous pour la Croatie", s'amuse-t-il. Certains sont maquillés, ont mis des perruques, mais l'ambiance est bon enfant. "Les gens étaient pour la Croatie parce qu'ils y étaient, mais c'était surtout pour le folklore."

La finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie, le 15 juillet 2018 à Dubrovnik (Croatie). (MATTHIEU CADIOU)

Malgré un décalage de deux secondes par rapport au bar d'en face, le match se déroule tranquillement, "des Croates ont chanté sur les buts mais ça a surtout explosé à l'égalisation."

Les Croates sont ultra fiers du parcours de leur équipe. Ils sont restés au moins une heure à chanter comme s’ils avaient gagné.

Matthieu Cadiou

à franceinfo

Au coup de sifflet final, malgré la défaite, la joie était de mise dans les rues. Des Croates se mettent à chanter, klaxonner, agiter les drapeaux aux fenêtres. "Ils étaient super heureux, ils nous disaient 'good game' puis retournaient chanter. Ils nous serraient la main... Il n'y avait aucun sentiment d'insécurité, c'était très étonnant. Les Croates sont meilleurs dans la défaite que nous dans la victoire !"

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