Eliminée du Mondial, l'équipe de France est en ruines
Il n’y aura pas grand-chose à sauver de cette Coupe du monde. Pas grand chose ni grand monde. En trois matches, l’équipe de France n’aura jamais brillé sur le terrain. En dehors, ce sont les frasques et les caprices des joueurs qui auront attiré les lumières, de même que les atermoiements du sélectionneur et de la Fédération française de football.
La crise des Bleus s’est finalement avérée profonde. Incapable de s’entendre, l’équipe a implosé à la mi-temps du match contre le Mexique avec les insultes de Nicolas Anelka à l’encontre de Raymond Domenech. L’exclusion du joueur puis la grève de l’entraînement de ses coéquipiers finissent de plonger les Français dans le ridicule et la polémique.
Un ridicule que les performances sur le terrain ne rattrapent pas. Le bilan est maigre : un match nul face à l’Uruguay (0-0) et deux défaites contre le Mexique (2-0) et l’Afrique du Sud (2-1). Un résultat qui rappelle tristement celui de l’Euro 2008. A l’époque aussi, les Bleus avaient été éliminés dès le premier tour d'une compétition majeure.
Car le malaise français est sans doute né lors de cette compétition. Les maux repérés pendant la Coupe du monde ressemblent étrangement à ceux identifiés il y a deux ans. Défense friable, entente sur le terrain inexistante, attaque atone et des joueurs incapables de se révolter qui forment tout sauf une équipe.
Premier responsable de cette situation : le sélectionneur, Raymond Domenech. Il quitte l’équipe de France avec un seul fait d'armes à son crédit, une finale (perdue) de Coupe du monde en 2006. Pour le reste, sa gestion, tant en interne qu’en externe, des différentes crises traversées par les Bleus, aura sapé l’image et le crédit de l’équipe. C’est un champ de ruines qu’il laisse à son successeur.
Autre responsable de ce fiasco, la Fédération française de football. En soutenant à bout de bras le sélectionneur, pour des raisons autant politiques que sportives, elle a durablement affaibli l’équipe. Des changements devraient avoir lieu dans les prochains mois. La ministre des Sports, Roselyne Bachelot a demandé un audit. "J'ai décidé en plein accord avec Denis Masseglia, le président
du Comité national olympique et sportif français, d'entamer le
chantier de la rénovation de la gouvernance'', a-t-elle ajouté.
Les joueurs justement, au cœur de cette crise traversée par les Bleus. Après la "génération dorée" des années 1998-2000, ils resteront comme la "génération ratée", celle d'individualistes forcenés, de grévistes milliardaires.
_ Quelques heures après la déroute sud-africaine, ils semblaient commencer à se rendre compte du marasme dans lequel ils ont durablement plongé le football français. Patrice Evra, capitaine déchu, promet de livrer bientôt toute la vérité sur les évènements qui ont secoué la vie de l'équipe.
L'équipe de France va désormais avoir un nouveau patron, Laurent Blanc. Champion du monde 1998, joueur puis entraîneur respecté, il va devoir tout reconstruire. Avec quels joueurs ? La réponse sera donnée au mois d'août pour la rentrée des Tricolores face à la Norvège. Le premier match officiel aura lieu le 3 septembre. Une rencontre face à la Biélorussie qualificative pour l'Euro 2012. Les Bleus ont à peine deux mois pour changer...
Baptiste Schweitzer, avec agences
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