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Coupe du monde : mais d'où vient la phrase "et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne" ?

L'adage s'est encore vérifié lors du match Allemagne-Algérie (2-1, après prolongation), mardi soir.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'attaquant anglais Gary Lineker célèbre son but contre la RFA, en demi-finale de la Coupe du monde, le 4 juillet 1990, à Turin (Italie). (SIMON BRUTY / GETTY IMAGES CLASSIC)

"Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne." La traduction de la petite phrase de l'attaquant anglais Gary Lineker n'est pas tout à fait exacte comparée à l'originale en VO : "Football is a simple game ; 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans always win." N'empêche, cela s'est encore vérifié lors du match de la Mannschaft contre l'Algérie, lundi 30 juin : deux buts en prolongation pour une victoire 2-1, au bout du suspense. Lineker lui-même, devenu commentateur sur la BBC, n'a pas pu s'empêcher de tweeter.

Connaissez-vous l'origine de la phrase ? Coup d'œil dans le rétroviseur. 

La "vraie finale" du Mondial

4 juillet 1990, à Turin. L'Angleterre a pour une fois dépassé toutes ses espérances et s'est hissée dans le dernier carré du Mondial en Italie. En face se dresse l'Allemagne de l'Ouest – le pays n'est pas encore réunifié. Les Allemands ont perdu en finale en 1986 contre l'Argentine, et veulent absolument leur revanche face aux équipiers de Diego Maradona. Les Anglais, sortis en quarts de l'édition précédente par la main et le génie de Maradona, veulent aussi un remake. "On était épuisés, sans carburant", raconte Gary Lineker, l'avant-centre de l'Angleterre, dans le magazine FourFourTwo (en anglais)

Logiquement, l'Allemagne ouvre le score, sur un coup franc dévié d'Andreas Brehme. Les Anglais, jetant leurs dernières forces dans la bataille, égalisent en toute fin de rencontre par Lineker. La prolongation est épique. Les deux équipes frappent les montants, sans trouver la faille. Arrive l'épreuve des tirs au but. "On était forts dans cet exercice, je pensais qu'on allait gagner", se souvient Lineker. Chris Waddle et Stuart Peace manquent leur penalty, les Allemands, eux, ne tremblent pas. "Mon monde s'est écroulé, raconte Pearce à Goal.com en 2009. Son penalty manqué est resté dans la légende, outre-Manche. "J'ai manqué le penalty le plus important de ma vie. C'est ma faute si l'Angleterre ne s'est pas qualifiée pour la finale." Ce match, splendide, a été qualifié de "vraie finale du tournoi" par le capitaine anglais Terry Butcher, et de "classique du football" par l'entraîneur allemand Franz Beckenbauer. C'est à l'issue de la rencontre que Lineker prononce sa phrase légendaire : "Le football est un jeu qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne."

"Ils ont juste eu de la chance"

Cette phrase s'inscrit dans un contexte bien particulier : la RFA vient de se qualifier pour sa troisième finale de Coupe du monde d'affilée. Entre 1972 et 1996, elle remporte deux Coupes du monde et trois Euros. Revenu de sa déception, Lineker a mis lui-même de l'eau dans son vin sur l'irrésistible force du football allemand : "Les gens parlent du mental de gagneurs des Allemands, analyse-t-il dans FourFourTwo. Je ne pense pas que c'est l'explication de notre défaite. Ils étaient très très forts, mais nous aussi. Ils ont juste eu de la chance."

Si ce n'est que de la chance, peut-être que les Bleus ont un espoir pour leur quart de finale face aux Allemands, vendredi 4 juillet, vingt-quatre ans tout pile après que Lineker eut prononcé cette phrase. 

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