Coupe du monde : la Belgique "n'a pas l'habitude d'être au-devant de l'actualité pour de bonnes nouvelles"
Le professeur de science politique belge Jean-Michel De Waele estime que le parcours de la Belgique en Coupe du monde joue sur le sentiment d'appartenance collective, dans un pays qui souffre parfois d'un complexe d'infériorité.
"Pour la première fois depuis longtemps, les Belges vivent une émotion collective positive ensemble", a jugé mardi 10 juillet sur franceinfo Jean-Michel De Waele, professeur de science politique à l'Université libre de Bruxelles et sociologue du sport, avant la demi-finale de la Coupe du monde entre la France et la Belgique.
Après avoir rappelé les divisions d'un pays formé de "deux sociétés différentes", l'universitaire a souligné l'impact de la performance des Diables rouges : "C'est (…) intéressant de voir que dans un pays où le patriotisme est si peu développé, où les sentiments nationaux sont historiquement faibles, il y ait tant de drapeaux belges, les gens et la jeunesse particulièrement, chantent la Brabançonne [l'hymne belge] de façon très vibrante, ce que ma génération n'aurait jamais pensé vivre ou voir".
Un regain de fierté
"On n'a pas tellement l'habitude d'être comme ça au-devant de l'actualité pour de bonnes nouvelles, et qu'on nous dise 'Vous êtes bons, vous pourriez gagner la Coupe du monde'...", a-t-il ajouté, évoquant un pays marqué par des tendances à "l'autoflagellation" et au "complexe d'infériorité".
Des habitudes dans lesquelles la traditionnelle rivalité franco-belge joue un rôle, selon le sociologue et donne tout son enjeu au match de mardi soir : "C'est un peu les blagues franco-belges en permanence", a conclu Jean-Michel De Waele. "Donc évidemment, pour les Belges francophones, battre les Français, c'est le rêve absolu !"
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