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Coupe de la Ligue: Lyon éliminé à Nice

Invaincu depuis le 30 septembre, l'Olympique Lyonnais a plié au stade du Ray contre Nice (3-1), en 8e de finale de la Coupe de la Ligue. La pluie et le terrain gorgé d'eau n'ont pas refroidi les deux équipes qui ont inscrit les quatre buts dans le premier quart-d'heure. L'OGCN remporte sa première victoire depuis plus d'un mois. De son côté, Montpellier confirme son renouveau à domicile après avoir battu Bordeaux (1-0).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 10min
Le Lyonnais Monzon en glissade devant le Niçois Genevois

Depuis plusieurs jours, les médias parlaient des retrouvailles orageuses entre Claude Puel et Jean-Michel Aulas. En l'absence du président lyonnais, l'orage s'est contenté de s'abattre sur le stade du Ray, avant et pendant le match, et sur la défense lyonnaise sur coups de pied arrêtés. Les retrouvailles n'ont donc concerné que Monzon et Pied, qui avaient chacun fait le voyage inverse durant l'été, et également Yoann Gourcuff, de retour sur les terrains après six semaines d'absence, sans oublier l'entraîneur niçois.

Quatre buts en 15 minutes

Ce 8e de finale de Coupe de la Ligue s'est joué dans le premier quart-d'heure. Le terrain gorgé d'eau n'a pas refroidi les velléités, mais a certainement joué des tours aux défenseurs lyonnais. Le premier fautif, c'est Fofana, qui touchait le ballon du bras pour un penalty sifflé à son encontre et transformé par Eysseric (6e, 1-0). Dans la foulée, Lyon égalisait par Gomis qui bénéficiait d'une passe de Gourcuff (8e, 1-1). Mais l'attaquant bénéficiait surtout d'un oubli du corps arbitral, puisqu'il était nettement hors-jeu lors de sa première intervention sur cette action. Mais Nice n'avait pas le temps de broyer du noir, puisque sur le corner suivant le coup d'envoi, frappé par Pied, Traoré était seul pour battre du pied droit à bout portant Lopes, remplaçant de Vercoutre dans les buts de l'OL pour cette compétition (9e, 2-1). Les Aiglons ne s'arrêtaient pas pour autant, et Pied était de nouveau à l'oeuvre sur un coup franc axial. L'ancien Lyonnais trouvait au deuxième poteau Civelli, qui n'avait plus qu'à placer son intérieur du pied droit au fond des filets (15e, 3-1).

La suite était encore enlevée lors de la première période, comme sur ce tir de Gomis dévié par Ospina (41e) ou sur cette mésentente entre Lopes et Bisevac, le ballon finissant en 6m (45e). En revanche, après la pause, cela se calmait, les occasions étaient moins nombreuses, et Nice parvenait à gérer les offensives adverses. Avec un jeu beaucoup plus haché, un OL moins fluide depuis la sortie de Gourcuff qui avait été à son avantage durant plus d'une heure, l'équipe de Claude Puel tenait sa victoire, derrière laquelle il courait depuis le 26 septembre dernier. L'avantage était encore plus grand lorsque Bisevac était exclu après avoir fait un croc-en-jambes à Rafetraniaina, parti tout seul après un service de Meriem (89e). Nice se créait encore quelques occasions, sans aggraver le score, donnant à sa victoire un sentiment de maîtrise. Lyon n'avait plus connu la défaite depuis celle subie à Gerland contre Bordeaux le 30 septembre dernier, et le voilà déjà mis hors course d'une Coupe.

Montpellier redevient maître sur ses terres

Montpellier a confirmé son retour en forme, mercredi en 8e de finale de la Coupe de la Ligue. Sur leur pelouse de la Mosson, les champions de France ont enchaîné un second succès, après celui acquis face à Nice en championnat samedi (3-1). Ils éliminent Bordeaux (1-0) dès les 8e de finale de la Coupe de la Ligue et font ainsi mieux que l'édition précédente qu'ils avaient quitté à ce même stade.

Dans un match qui a peiné à démarrer, les Girondins auraient pu faire la différence rapidement sur une mauvaise passe de Pitaud pour Congré qui permettait à Jussiê d'intercepter et de filer vers le but avant d'être repris in extremis par la défense (14e). Dans la foulée, Ben Khalfallah voyait son tir détourné par Pionnier (15e). Et les choses s'agitaient pour Montpellier avec l'expulsion du banc de Nicolas Girard, fils de l'entraîneur et préparateur physique de l'équipe (16e). Passé l'orage, le temps revenait à l'accalmie pour les Héraultais. Mais le spectacle n'était toujours pas au rendez-vous pour deux équipes qui n'arrivaient pas à se départager.

Le séjour aux vestiaires avait visiblement fait du bien aux Montpelliérains qui revenaient avec une toute autre envie. Grâce à un pressing haut et agressif, la bande à René Girard pouvait se porter rapidement vers l'avant. Marvaud manquait de peu le cadre sur un bon service de Martin (46e) avant de tenter sa chance de la tête sur corner (50e). Le ton était donné et dix minutes plus tard, sur un ballon perdu par N'Guemo, Tinhan, en bout de course, ajustait Carrasso d'un lob magnifique (1-0, 61e). Le finaliste 2011 de la Coupe de la Ligue avait une nouvelle occasion de faire le break sur une tête de Charbonnier (66e), mais c'était à côté. La fin de match était marquée par l'expulsion de Jeunechamp (81e). Mais même à 11 contre 10, les Girondins ne trouvaient pas de solution. Ils laissent Montpellier poursuivre sa route vers les quarts de finale.

Réactions

Claude Puel (entraîneur de Nice): "Nous avons été très appliqués et bien présents dans toutes les phases de jeu sur un terrain très fatigant. Bafetimbi Gomis était peut-être hors-jeu sur le but lyonnais. C'est sans doute le match où nous avons été le plus constant. En championnat, nous avons souvent réalisé de bonnes prestations mais nous avons beaucoup gâché. C'est bien d'être allés au bout des 90 minutes en mettant la rigueur et la discipline nécessaires pour éviter ces gros couacs à l'origine de tant de frustration en championnat. On n'a pas laissé respirer l'OL. Maintenant, nous allons rapidement savourer cette qualification. Dès jeudi matin, on passera à Nancy, un adversaire coriace qui n'a pas joué dans la semaine".

Rémi Garde (entraîneur de Lyon): "Je trouve le penalty niçois sévère. Il a compliqué notre début de match. Trois buts sur coup de pied arrêté: nous ne nous en sommes pas remis. Nous avons débuté cette rencontre au Ray trop tranquillement et nous avons donné le bâton pour nous faire battre. Nous avons été catastrophiques défensivement en première période même si nous avons eu des situations avec une animation intéressante. Nous avons manqué de discernement et d'agressivité dans le dernier geste. Yoann Gourcuff a fait un match correct après de longues semaines d'absence sur blessure. Les conditions de jeu étaient pourtant compliquées avec un ballon roulant peu. Bakary Koné s'est blessé, on fera le point jeudi. Et Milan Bisevac expulsé, ce n'est pas une bonne semaine".

René Girard (entraîneur de Montpellier): "Je suis très fier des mes garçons. Ils ont prouvé que l'on avait un groupe qui vivait bien et qu'ils étaient capables de faire un truc super devant une équipe de Bordeaux pas facile à manier malgré les changements. On a su faire ce qu'il fallait même s'il est dommage de perdre Cyril (Jeunechamp, ndlr) sur la fin de match. On a fini un peu sur la défensive. Ce sont des moments importants qu'il faut savoir passer. Il n'y a pas si longtemps on ne les aurait pas franchis. Nous avons trouvé les ressources pour le faire. Je suis content que le petit Jonathan (Tinhan, ndlr) ait marqué. Herrera a été plus combatif que d'habitude. C'est une bonne soirée même s'il reste à trouver des dates. J'ai envie de voir comment certains joueurs, qui n'avaient pas le temps de jeu espéré, pouvaient se comporter. Ils m'ont apporté la réponse, à savoir gagner un match, se mettre minable et s'accrocher pour tenir un résultat jusqu'au bout. J'ai un groupe de 24 ou 25 joueurs. Quand on a une dynamique, il ne faut pas lâcher. On avait envie que cela revienne, car ce n'était pas nous. Je me suis jamais affolé. J'ai toujours pensé que les choses reviendraient. Je ne pouvais pas faire le reproche à mes joueurs de ne pas jouer. Le contenu des matches était cohérent, il manquait seulement de la concentration, de la détermination. Quand il y a ce contenu, cela finit par payer. Ce n'est pas pour ça que l'on va chanter victoire car on a gagné deux matches. Il faut continuer à s'accrocher pour que l'on puisse grignoter petit à petit".

Francis Gillot (entraîneur de Bordeaux): "Je suis désolé, il n'y a rien à dire. J'ai vu un match de DH (division d'honneur, ndlr), surtout de notre côté. Je ne m'explique pas ce manque d'envie. J'aurai préféré qu'ils me disent: nous ne voulons pas aller à Montpellier, je n'aurais pas perdu ma journée. Ce que j'ai vu aujourd'hui est inexplicable et inadmissible, mais c'est courant. On n'a pas d'envie, on n'a pas une occase. Et sur la seule occasion que l'on concède, on prend de but. J'avais mis des joueurs qui jouent un match sur deux ou un match sur trois, je n'avais pas mis l'équipe de CFA. Finalement, je me dis que c'est bien que Montpellier soit passé, car il a un peu plus de gnaque que nous à Bordeaux où on est dans le confort. Après une bonne série, on retombe dans le confort, dans le tourisme total. Je suis désolé pour les 800 spectateurs payants. Pour le spectacle proposé, c'est inadmissible. Arrêtés, arrêtez avec la fatigue. Messi fait 60 ou 70 matches et il est toujours bon. D'autres font le même nombre de matches et ils ne se plaignent pas. Ce n'est pas une question de physique, mais une question d'envie. En France, on ne parvient pas à sortir les joueurs de leur confort. Dans le football, s'il n'y a pas d'envie, il n'y a pas de jeu, il n'y a rien. On ne se bat pas, on ne court pas. On a mangé notre pain blanc, on va voir combien de temps on mange notre pain noir. J'ai demandé une réaction, on va voir si elle se produit. Il faut arrêter une série de victoires pour se remettre en question. La Juve est  invaincue depuis 42 matches. Elle n'a pas attendu 16 matches pour se remettre  en question".

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