Bastia - PSG: Pas de feu d'artifice pour Djibril Cissé au Stade de France
Cela devait être une apothéose. Djibril Cissé pensait bien faire de cette finale de la Coupe de la Ligue un dernier sommet dans sa carrière. A 33 ans, gravement blessé à deux reprises (double fracture tibia-péroné) en 2004 et 2006, souffrant et n'ayant disputé que dix matches cette saisons avec le Sporting, l'attaquant international rêvait de soulever une nouvelle coupe. Après avoir gagné la Coupe de France et la Coupe Gambardella avec Auxerre, la Cup et la Ligue des Champions avec Liverpool, la Coupe de Grèce avec le Panathinaïkos, il aspirait à triompher une nouvelle fois. Ce ne sera pas le cas, en tout cas pas sur le terrain. Ghislain Printant lui a en effet préféré le Brésilien Brandao pour être sur le banc. Casquette noire vissée sur la tête, il a pris place en tribune. Loin du terrain et du banc.
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A quelques semaines de la fin de sa carrière, c'est un nouveau coup dur pour le natif d'Arles. En 2004, il avait raté l'Euro avec l'équipe de France, la faute à une expulsion avec les Espoirs qui lui avait valu trois matches de suspension. En 2006, à la veille de s'envoler pour la Coupe du monde, il était victime pour la deuxième fois de sa carrière d'une fracture tibia-péroné. A chaque fois il s'était relevé pour prolonger l'aventure, et disputer sa première Coupe du monde, en 2010, avec ce triste épisode de Knysna.
"L'une des meilleurs frappes que j'ai jamais vues"
Jérôme Alonzo, consultant France Télévisions et ancien gardien de but du PSG, est bien placé pour parler de lui. Il y a douze ans, il était dans le but parisien lorsque le jeune Cissé avait égalisé en finale de la Coupe de France, avant que Boumsong n'offre la victoire aux Bourguignons. "C'était ma première finale", se souvient-il. "En dix ans, il m'en a fait des misères Djibril. C'est un mec que j'adore. Il avait une vitesse balle au pied. Il la poussait très loin, et il courait derrière car il savait qu'il bouffait n'importe qui à la course. Il était très impressionnant. Et Djibril frappait fort, très fort. Il était prévisible, mais cela marchait à chaque fois. C'était une grande force. C'est l'une des meilleurs frappes que je n'ai jamais vues. Il frappait de n'importe où." Il se souvient bien évidemment de ses blessures: "Il a été 'poissard'. Mais il s'est relevé à chaque fois. Il a eu des choix de clubs un peu particuliers parfois."
Et Jérôme Alonzo rappelle surtout que l'ancien marseillais "pue le football. Il a été le premier VIP du foot français. Il a été notre Beckham, avec ses tatouages, beau-gosse, ses coupes de cheveux... Il a créé sa marque de fringues, il a produit des groupes de rap... Mais à côté de ça, il aime ce jeu. S'il est encore là aujourd'hui, c'est pour ça. J'aurais tellement aimé qu'il arrive aux 100 buts en Ligue 1. Dans le milieu, on sait ce qu'on lui doit, ce qu'il a apporté au jeu. C'est quelqu'un pour qui tous les joueurs de ma génération ont un énorme respect. Il ne s'est jamais économisé. Il le paye aujourd'hui. Il avait ces deux facettes de gros travailleur, d'amoureux du jeu, et l'aspect festif, mode... J'aimais ses deux aspects." Et l'ancien gardien de but conclut: "J'aurais bien aimé être Djibril Cissé."
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