8 avril 1989 : Quand Orléans infligeait une leçon au PSG de Safet Susic
Lors de l'exercice 1988-1989, le Paris Saint-Germain truste les hautes sphères du football français. A six journées de la fin du championnat de France, le club de la capitale est en embuscade. A un petit point de l'OM, les hommes de Tomislav Ivic rêvent de leur deuxième sacre, après celui de 1986. Et pourquoi pas un doublé en remportant la Coupe de France ? Toujours en course dans la compétition, ils n'ont d'ailleurs aucune raison de ne pas y croire.
Le 8 avril 1989, c'est le modeste club d'Orléans qui se dresse sur la route de Paris. Le club de deuxième division n'a pas de quoi inquiéter les Franciliens, invaincus depuis dix matches. Mais le président Francis Borelli prévient : "Il serait bien présomptueux, et ce serait même indécent vis-à-vis de nos adversaires de ce soir, de prétendre que le PSG est reparti pour une nouvelle épopée en coupe de France".
Orléans, un mauvais souvenir
Ces mots, écrits dans un communiqué d'avant match, prennent une puissance toute particulière le lendemain parce que ce jour-là, Goliath a été corrigé par David. Dans un Parc des Princes pas franchement plein (9723 spectateurs avaient fait le déplacement, dont une bonne partie d'Orléanais), les Loirétains trouvent la faille avant la pause sur coup franc grâce à Bruno Poucan (39'). La réaction parisienne se fait attendre mais l'envie est en face. Les hommes en jaune ne s'arrêtent plus. Après un dégagement raté de Bats, Joël Germain est à la conclusion d'un centre (59'). Puis il devient passeur talonneur pour Christophe Soyer (73'). 3-0 et le calvaire parisien n'est pas terminé. A la 89e, Manuel Lerat s'infiltre dans la surface et tire sous la barre pour porter la marque à 4-0.
"Il n'y a pas d'autres explications qu'une trop grande suffisance de notre part. Nous pensions sans doute gagner ce match en roue libre. Nous avons pris une gifle cuisante. Elle aura sanctionné l'impardonnable complexe de supériorité que nous avons fait", réagit alors Oumar Sène, dépité. Un but de plus et le PSG égalait sa plus large défaite à domicile en Coupe de France - Reims s'était imposé 5-0 en 1974. Le mal est fait. Une semaine plus tard, le retour à Orléans ne change rien. Pire, les coéquipiers de Safet Susic ne réussissent même pas à s'imposer pour laver l'affront du match aller. Orléans tient un 3-3 héroïque à domicile, au Stade de la Source. Paris dit adieu à la Coupe de France et quelques semaines plus tard, voit l'Olympique de Marseille savourer son cinquième titre de champion de France.
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