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Lyon, un titre et une sanction ?

Au lendemain de leur victoire en Coupe de France sur l'équipe de National de l'US Quevilly (1-0), les joueurs de l'Olympique Lyonnais ont logiquement célébré leur titre avec leur public. Mais depuis le balcon de l'Hôtel de ville de Lyon, certains joueurs parmi lesquels Cris, Briand, Lacazette, Gonalons ou encore Umtiti, ont repris un chant de supporteurs qui devrait certainement plaire au Conseil National de l'Ethique. L'OL a présenté des excuses tout en nuances.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Les Lyonnais au balcon de l'hôtel de ville

"Emmenez-moi à Geoffroy-Guichard, emmenez-moi au pays des bâtards", ont entonné les joueurs professionnels, tout sourire. C'est devant plusieurs milliers de personnes dont de très nombreux enfants venus pour célébrer un titre, et non pour entendre de tels encouragements à la haine, que ces joueurs, parmi lesquels des internationaux français, ont tenu des propos inadmissibles.

Si après les incidents survenus le 17 mars dernier, l'AS Saint-Etienne a été logiquement condamnée à voir sa tribune Jean-Snella et le bloc 34 de la tribune Henri-Point fermés jusqu'à la fin de saison, il serait de bon ton de voir de tels propos tenus par des joueurs qui sont censés véhiculer le respect de l'autre, lourdement sanctionnés par la Commission d'Ethique. Les années se suivent et se répètent, car déjà la saison dernière, Taye Taïwo qui jouait alors pour l'OM, avait été condamné à un match de suspension pour avoir repris un chant anti-parisien au Stade de France, après la victoire de son équipe en Coupe de la Ligue...

Décidément outre qu'ils n'ont pas compris que le sport restait avant tout une compétition basée sur le respect de l'adversaire et du public, même lorsqu'il est professionnel -et peut-être même davantage pour l'exemplarité-, les footballeurs semblent indécrottables.

L'ASSE a saisi la Ligue

Janot: "Ils ont attisé la haine !" - . "Si par malheur, il y a des débordements et des blessés au prochain derby, ils en seront grandement responsable !", a déclaré Jérémie Janot sur les réseaux sociaux. "Ils ont attisé la haine !", a lancé le gardien N.2 de l'ASSE.

Le président du Conseil de surveillance de Saint-Etienne, Bernard Caïazzo, n'a pas mâché ses mots après avoir entendu ces propos. "Je suis consterné, je pense le rôle des joueurs et des dirigeants d'ailleurs, c'est de se respecter et de ne pas tomber dans les travers qui peuvent vis-à-vis des supporteurs entraîner des débordements", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Infosport. "C'est tout à fait indigne, je n'arrive pas à comprendre", dit-il. Evoquant un autre derby, celui de Manchester, le dirigeant stéphanois admet "comprendre une rivalité", mais "n'imagine pas que les joueurs se mettent à chanter des chansons de ce type-là". "Nous sommes, nous les Stéphanois, dirigeants, joueurs et supporters, très choqués", a-t-il ajouté.

Le mea culpa tout en nuances de l'OL

L'Olympique Lyonnais a eu le mérite de réagir ce mardi sous la forme d'un communiqué. "Si un ami stéphanois a pu se trouver blessé par cette malencontreuse initiative, l’Olympique Lyonnais tient à lui exprimer ses sincères regrets", peut-on lire sur le site du club rhodanien. Mais les excuses sont aussitôt accompagnées d'un bémol. "L’O.L. se permet toutefois de rappeler que si la colère provoque parfois de vrais dérapages incontrôlés – les dirigeants de Saint-Etienne le savent – la joie elle-même de la victoire peut inspirer un enthousiasme excessif. Qui mieux qu’un stéphanois ayant vécu un passé glorieux, fêté sans considération pour le voisin lyonnais alors en souffrance sportive, peut le comprendre", indique le communiqué. Celui-ci précise aussi que "l’O.L. se réjouit toujours que sa région compte deux clubs reconnus en Europe et qu’aucun de ses joueurs n’a eu le désir ou l’intention de porter atteinte à cette image et à cette réalité."

 Le président lyonnais Jean-Michel Aulas a tenu a faire entendre sa petite musique, affirmant  n'avoir pas entendu ses joueurs, avait estimé que le mot "bâtard", exprimé dans  les paroles détournées d'une chanson de Charles Aznavour "Emmenez-moi",  "n'était pas une insulte".

Le Conseil national de l'éthique répond présent
La Fédération française de football a indiqué dans un communiqué que le Conseil national de l'éthique se saisirait "des propos injurieux tenus en public par des joueurs de l'Olympique lyonnais, à l'encontre des supporters stéphanois", sans pour autant donner plus de précision.

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