La Coupe de France pour Guingamp
C’est devant un Stade de France à guichets fermés que cette 97e finale a débuté. Malgré un joli ciel printanier, la fraîcheur en tribunes rappelait un peu le Nordet, ce vent marin que l’on retrouve en Bretagne et annonciateur de petites températures… L’ambiance, quant à elle, n’avait rien de glaciale. Une heure avant le coup de sifflet de M. Tony Chapron, les milliers de drapeaux, les chants bretons, et déjà un premier "Bro gozh ma zadoù" (l’hymne breton) réchauffaient l’atmosphère.
On ne peut pas dire que les Rennais abordaient cette finale avec le statut de favoris, bien au contraire. Battus lors de la finale 2009 face à l’EAG, dominés l’an passé en finale de la Coupe de la Ligue par Saint-Etienne, les hommes désormais entraînés par Philippe Montanier se savaient en position délicate ce samedi soir. Et pour ne rien arranger, les résultats cette saison face au voisin costarmoricain n’étaient guère reluisants avec deux défaites 2-0.
Des Guingampais libérés
Après la Marseillaise entonnée sans sourciller par les 80 000 spectateurs, les supporteurs des deux camps offraient leur plus beau tifo, et le match pouvait ainsi commencer. Après un quelques minutes d’observation, Guingamp allait se montrer de plus en plus menaçant, d’abord par Beauvue qui manquait de peu une reprise victorieuse, puis Mandanne et même Kerbrat s’illustraient à leur tour avant même la dixième minute. Chaque action de l’EAG était appuyée par la clameur des fans guingampais. De leur côté, les supporteurs rennais devaient se contenter d’apprécier les gestes jusque là efficaces de leurs défenseurs.
Incapables de porter le ballon dans le camp adverse, ajustant mal la moindre de leurs passes, les hommes de Philippe Montanier souffraient face à une équipe plus décidée à combattre. Jouant plus libérés, quadrillant à la perfection le milieu de terrain et maintenant un pressing constant, les Costarmoricains allaient voir leur travail porter ses fruits à la 36e minute sur une reprise dans la surface de Martins Pereira (1-0). La ola entamée peu avant s’arrêtait net et les Guingampais savouraient ce moment intense.
L’histoire se répète toujours deux fois
Et il ne fallait attendre qu’une minute dans la deuxième période pour voir les coéquipiers de Lionel Mathis asseoir un peu plus leur suprématie sur un but de Yatabaré d’une tête à bout portant (2-0, 46e). Doucouré tentait bien de relancer la mécanique grippée du Stade Rennais, mais rien n’y faisait. Pendant que Costil sauvait le but du chaos d’un arrêt réflexe, ses coéquipiers semblaient complètement désorientés, ratant trop souvent les passes les plus basiques.
« L’histoire se répète toujours deux fois, la première comme une tragédie, la deuxième comme une farce », estimait un certain Karl Marx. Cette pensée correspond parfaitement au sentiment éprouvé par les supporteurs rennais qui en 90 minutes, n’ont pratiquement jamais pu espérer l’emporter ce soir. Les dieux du football ont de nouveau choisi « le petit poucet », une équipe disposant d’un budget deux fois inférieur à celui de son adversaire (22 contre 44 millions d’euros). Guingamp, petite bourgade de 7500 âmes, a une fois de plus démontré qu’avec peu de moyens, mais beaucoup de cœur, il était toujours possible de renverser les montagnes.
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