Coupe de France : Julien Stéphan, faiseur de miracles
Cela faisait 48 ans que les Rouge et Noir l'attendaient. Quelques mois plus tôt, les supporters rennais étaient loin d'imaginer qu'ils allaient vivre une telle saison. Lorsque le 3 décembre dernier, Sabri Lamouchi est remercié, l'équipe bretonne ne comptait que quatre succès en 15 rencontres. Pointant à la 14e place du classement, Rennes semble parti pour jouer le maintien. D'ordinaire, les dirigeants ont plutôt tendance à faire venir un entraîneur issu de l'extérieur, mais cette fois, l'équipe est confiée à un tout jeune coach, jusque-là responsable de l'équipe réserve.
A 38 ans, Julien Stéphan goûte ainsi à sa première expérience en Ligue 1. Et alors que l'expérience devait être provisoire, le natif de Rennes finit par convaincre joueurs et encadrement. Le fils de Guy Stéphan n'a pour le moment entraîné que des équipes de jeunes, du FC Dreux à l'équipe réserve du Stade Rennais, en passant par Châteauroux (-15) et Lorient (-17). C'est cette proximité avec les jeunes générations qui va inévitablement lui servir au moment de prendre en main les Rouge et Noir. Et il a notamment formé des pépites comme Ousmane Dembélé ou Joris Gnagnon.
Rennais de cœur, cet ancien milieu de terrain (en CFA) a rapidement compris qu'il pouvait "faire des miracles" avec une équipe composée de jeunes talents et de joueurs plus expérimentés tels que Hatem Ben Arfa ou Clément Grenier. Ses "plans tactiques", favorisant le beau jeu, font souvent mouche parmi ses joueurs qui lui rendent bien sur le terrain. Le parcours en Ligue Europa, ponctué d'un succès remarqué en huitièmes de finale aller face à Arsenal (3-1) avant une élimination finalement logique résume bien la situation. Stéphan a su tirer le meilleur de ses troupes en leur donnant confiance. Avant cette finale contre le PSG, il expliquait vouloir "rassurer les joueurs" en "s'appuyant sur nos forces pour moins nous focaliser sur l'adversaire".
Déjà une solide réputation
Et s'il n'avait pas encore évolué au plus haut niveau, sa réputation de bon communiquant et de fin tacticien est déjà bien connus de tous. Lorsque Thierry Henry avait été désigné coach de l'AS Monaco, Julien Stéphan avait été pressenti pour devenir son adjoint… Et quand Rolland Courbis avait posé ses valises à Rennes en 2016, il n'avait pas tardé lui demander de renforcer son staff. Mais à l'époque, Stéphan avait préféré rester avec ses jeunes.
Samedi, le coach rennais a renversé la montagne parisienne. Ses mots ont une nouvelle fois permis à son équipe de rester dans le match. "A la mi-temps, j'ai dit à mes joueurs que le but du 2-1 changeait tout", a raconté l'entraîneur après la finale. "Je me suis beaucoup appuyé sur les moments de fébrilité du PSG dans ma causerie", a-t-il ajouté. "C'est la victoire de toute une équipe, de tout un club. C'est une victoire collective qui vient contenter tout un peuple, toute une région et surtout qui va rendre très fier ces gens-là. On va arrêter de leur parler de la loose ! Ce titre va changer l'histoire du club", a résumé Guy Stéphan, conscient qu'il a déjà marqué le Stade Rennais de son empreinte.
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