COUPE DE FRANCE - Chambéry continue de rêver
Après Monaco en 32e de finale et Brest 16e, Chambéry a épinglé une nouvelle équipe de Ligue 1 à son tableau de chasse. S'il leur avait fallu une séance de tir au but aux tours précédents face aux membres de l'élite, c'est dans le jeu cette fois que le club de CFA 2 a fait chuter Sochaux (2-1). La formation de L1, actuellement 8e du classement, avait pourtant fait le plus dur en ouvrant la marque à la 21' minute par l'intermédiaire d'Ideye. Mais elle a été contrée par la volonté de la modeste formation de niveau 5. Sur la pelouse bosselée du stade municipal de Chambéry, devant 3 500 spectateurs acquis à leur cause, Tissot-Rosser (61') et Yahia-Bey (71') ont inversé la tendance face à une défense sochalienne amorphe. En se qualifiant pour les quarts de finale de la Coupe de France, Chambéry a rejoint un club très fermé. Les Savoyards deviennent la cinquième formation de niveau 5 à rallier ce stade de la compétition, après Arras (1949), Rouen (1999), Schiltigheim (2003) et Carquefou (2008) qui avait fait tomber en son temps Nancy et Marseille. Parmi ces quelques clubs élus, les hommes de David Guion sont les premiers à avoir éliminés trois pensionnaires de Ligue 1 à ce stade de la compétition. Un nouvel exploit qui en appelle d'autres ?
Martigues déchante
Parti éclairer Sunderland, Sessegnon n'aura pas permis à Antoine Kombouaré de faire tourner l'effectif parisien à Martigues. Dans sa compétition favorite, le PSG était attendu au tournant par les Provençaux. Marseille n'est pas loin Comme à Chambéry, la Coupe a transcendé les amateurs. Un peu trop même puisque après dix minutes de folie où le ballon est passé d'un but à l'autre, Martigues s'est emporté. Sur une passe involontaire de Dembélé, Hoarau fusillait Robinet (0-1, 15e). Malheureux et maladroit N.10 martégal qui se faisait exclure quelques minutes plus tard pour un jeu dangereux sur Chantôme. La faute était évidente mais le carton rouge un peu sévère même si le milieu parisien sortait sur le coup. Le jeu se durcissait sévèrement. Sur une petite charge de Hoarau, le Provencal De Freitas était touché à son tour au genou gauche (30e). A 11 contre 10, Paris avait un pied en quart de finale. Mais au bout du temps additionnel, Martigues profitait du laisser-aller parisien pour obtenir un penalty logique sur une faute de Makonda sur Descamps. En force au milieu du but, Biakolo trompait Coupet (1-1, 45e). Le match était relancé et l'infériorité provençale ne changeait rien au rapport de force. En colère, Kombouaré secouait ses troupes à la pause. Sans flamber, le PSG prenait le contrôle du match et reprenait l'avantage après un cafouillage. Sur un centre d'Erding, Robinet se loupait devant Hoarau. Luyindula en profitait pour marquer (1-2, 65e). Erding était à nouveau décisif sur un débordement et une passe en retrait pour Hoarau. D'une efficacité redoutable, le Réunionnais assurait le KO en trouvant le petit filet (1-3, 79e) tandis que Kebano manquait de peu la dernière couche de la tête. Son premier but en pro était refusé pour un hors-jeu (84e). Finalement, Hoarau avait le dernier mot après un une-deux parfaitement conclu d'un petit ballon piqué (1-4, 90e+1). Le PSG reste engagé sur trois tableaux (L1, Ligue Europa et Coupe de France).
Landreau sauve Lille
La Ligue 1 ne résiste pas à Lille. Nantes allait-il tenir le coup ? A voir les actions s'enchaîner et les montants repousser les tentatives lilloises, on ne donnait pas cher de la peau des Nantais. Mais on ne plume pas un Canari si facilement. Sur la seule action des Jaunes de ce début de match, Djordjevic trouvait l'ouverture. A la réception d'un centre détourné, l'attaquant nantais plaçait une tête lobé sous la barre (0-1, 20e). Le hold-up parfait qui manquait de se transformer en casse du siècle mais Djordjevic ratait le KO alors qu'il était seul à deux mètres du but (23e). Puis c'était un duel manqué par Rodelin face à Landreau après un excellent ballon de Darbion (32e). Nantes avait laissé passer sa chance car Lille ne restait pas sans réaction. Darbion était poussé à dégager sur son poteau (26e) alors que le portier nantais Ndy Assembé était sollicité sur des frappes de Balmont (37e) et Cabaye (42e). Le fil rompait juste avant la pause sur un centre que toute la défense regardait passer. Seul au 2e poteau, Hazard égalisait logiquement (1-1, 43e). Revenu dans le match, Lille peinait à conserver son rythme Il fallait attendre l'entrée de Gervinho à 20 minutes de la fin pour voir Lille remettre un peu de pression mais le premier tir de l'Ivoirien n'inquiétait pas Ndy Assembé (70e). Nantes tenait bien le coup et s'offrait trente minutes supplémentaires au Stadium Nord. Les prolongations démarraient fort pour le Losc par l'intermédiaire de Tulio de Melo, auteur d'un contrôle de la poitrine puis d'une reprise de volée sur le poteau (92e). Sous pression, Vivian était à deux doigts de marquer contre son camp. Il fallait une parade de Ndy Assembé pour sauver des Canaris en réussite (112e). Obraniak n'avait pas plus de chance face au Camerounais (119e). La baraka ! Entre Ndy Assembé et Landreau, qui l'aurait lors des tirs au but ? Par son expérience et son aura, le portier nordiste battait son club formateur à lui seul. Deux arrêts et un tir au dessus, Landreau, bien plus réaliste que ses attaquants, envoyait Lille en quarts de finale.
Nancy craque, Nice respire
Après Rennes et Sochaux, Nancy a lui aussi connu une élimination surprenante à ce stade de la compétition. Malgré un tirage au sort favorable, les Lorains ont été surpris par des Manceaux euphoriques. Diakité avait pourtant ouvert le score en faveur de Nancy (32e) mais Le Mans a renversé la vapeur grâce à Béhé (42e) et Cissé (87e). L'envie de voir une Ligue 1 fouler la pelouse du nouveau MMArena était trop forte ! De son côté, Nice a assuré l'essentiel à Drancy, pensionnaire de CFA. Les Niçois ont eu la mainmise sur la partie, mais sans être transcendants, et la différence de niveau n'était finalement pas si visible que cela. Mais le but de Mounier juste avant la pause (42e), sur un centre de Paisley, douchait les espoirs drancéens. Mounier était d'ailleurs l'un des rares Aiglons à tirer son épingle du jeu, avec Coulibaly dans l'entrejeu.. Cela suffira au bonheur de Nice qui pourrait sauver sa saison avec la Coupe de France.
Les réactions
Guillaume Bemenou (gardien de but de Chambéry): "C'est un retournement de situation incroyable. A la mi-temps, on avait la tête dans le guidon. On est revenu, on a joué, Yahia-Bey met une frappe venue d'ailleurs, elle rentre et c'est de la folie. On va savourer cette victoire, et puis advienne que pourra."
Stéphane Hernandez (défenseur de Chambéry): "C'est extraordinaire. Je nous voyais mal embarqués. On a été très mauvais en première période, mais on a eu des valeurs morales exceptionnelles, on met un but venu d'ailleurs. J'arrive pas y croire. Il faut rester les pieds sur terre et être réalistes. Je ne sais pas ce qui se passe, on essaye de jouer tout simplement."
Aïssa Yahia-Bey (attaquant de Chambéry, buteur): "Sur ma frappe, il y a un appel, ça m'ouvre l'espace et puis, je ne me pose pas de questions. Le coach a été patient avec moi, j'ai eu des problèmes en début d'année, je n'étais pas prêt en début de saison, j'étais un gros sac et il m'a donné ma chance. Si je suis en CFA2, c'est qu'à un moment, je n'ai sans doute pas fait le nécessaire ou on ne m'a pas donné ma chance, ou je n'étais pas au bon endroit."
Franck Priou (entraîneur de Martigues): "On savait très bien que ce serait compliqué à 11 contre 11, alors à 10 contre 11 cela devenait mission impossible. Les garçons, cependant, n'ont pas lâché, mais c'était très dur physiquement. A 1-1, on a été obligé d'y croire un peu... On entame bien la 2e mi-temps, mais la supériorité technique du PSG a fait la différence. Ils étaient plus patients, faisaient mieux circuler le ballon. Nous allons nous remettre au boulot, évacuer la déception. Il faut que cela nous serve en championnat, car nous avons été capables de les inquiéter"
Antoine Kombouaré (entraîneur du Paris SG): "La hiérarchie a été difficilement respectée. On pensait avoir fait le plus dur à 1-0 et en nous retrouvant en supériorité numérique. On s'est compliqué la vie... Notre entame de 2e mi-temps a été difficile, mais nous avons ensuite pu mettre le pied sur le ballon. Le résultat est sévère pour Martigues, qui a l'équipe pour monter en National, mais c'est une grosse satisfaction de se qualifier. J'ai fait tourner mon effectif et les joueurs ont répondu présent. Nous avons pris de la confiance avant notre déplacement à Rennes en championnat, qui sera comme une bête blessée après avoir pris 9 buts en deux matches."
Pablo Correa (entraîneur de Nancy): "Ce match est le calque de celui contre Montpellier dimanche. C'est exactement pareil. On a un manque d'efficacité énorme dans les deux surfaces. Dans le football d'aujourd'hui, sans efficacité, on arrive à rien du tout. Certains joueurs ne donnent pas le maximum. On fera le point".
Arnaud Cormier (entraîneur du Mans): "Il y a eu beaucoup de surprises depuis le début de la Coupe de France. Nous avons été sérieux lors de nos quatre déplacements précédents et là on était un cran au-dessus. Il fallait faire un petit exploit, ce n'était pas simple. On a mis du temps à maîtriser la surface et globalement, on a fait un bon match. Est-ce qu'on pense à la finale de la Coupe de France ? Non, je voulais juste qu'on donne un peu de relief à notre parcours. Jusque-là, on n'avait pas parlé de nous car nous n'avions éliminé que des équipes de DH et CFA. Là, le match n'était même pas télévisé et on fait notre bonhomme de chemin. On espère jouer le prochain tour à domicile d'autant que le nouveau stade est arrivé".
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