Le Nigéria retrouve son trône africain
Le Nigéria avait impressionné lors de ses succès précédents face à la Côte d'Ivoire et au Mali. Contre le Burkina Faso, les hommes de Stephen Keshi n'ont pas eu à forcer leur talent pour vaincre et soulever la troisième CAN de leur histoire. Un trophée qui leur échappait depuis 19 ans et leur sacre en 1994. Malgré un dernier quart d'heure dans lequel ils se sont procurés quelques occasions, les ouailles de Paul Put n'ont pu inverser la tendance. Pour leur première finale continentale, les Etalons n'ont jamais su se mettre dans le rythme. Si enthousiastes et dynamiques contre l'Afrique du Sud en quart et le Ghana en demi, les Burkinabés ont semblé paralysés par l'événement.
L'éclair de Mba
Leurs adversaires nigérians pas plus inspirés, cette finale a accouché d'une rencontre sans rythme dans laquelle les pertes de balle ont éclipsé les rares fulgurances des 22 acteurs. Aucune des deux équipes n'est parvenue à construire une action collective digne de ce nom, laissant les individualités prendre des initiatives souvent infructueuses. A ce petit jeu, les coéquipiers d'un Jonathan Pitroipa finalement qualifié pour ce match ont été dominés, sans réussir à tenir le ballon. Les Super Eagles ont dominé stérilement. Seul éclair au cœur de ce marasme, le but splendide de Sunday Mba qui envoie les siens au Nirvana. Sur une frappe contrée d'un Moses hyperactif, le milieu de terrain a réalisé un coup du sombrero sur Koffi, enchaîné d'une superbe volée du gauche placée dans le petit filet, laissant Diakité sans réaction (40e). Avant ce coup d'éclat, le Niégria s'était signalé par deux occasion gâchées sur coup de pied arrêté.
Le Nigéria brise la malédiction
Il aura fallu attendre 74 minutes au Burkina Faso pour se montrer enfin dangereux. Sur un bon décalage de Nakoulma, Sanou a frappé au but, mis en échec par Enyeama. Le portier nigérian a évité aux siens une prolongation à l'issue incertaine. La réalisation de Mba rompt la malédiction des années 2000 pour les nouveaux champions d'Afrique. Quatre fois au cours du XXIe siècle, les Super Eagles ont échoué sur la troisième marche du podium de la CAN (2002, 2004, 2006, 2010). Ils mettent fin à presque deux décennies de disette sur le continent africain et s'octroient une troisième couronne en terres sud africaines après leurs sacres de 1980 et de 1994. Avec un groupe jeune et talentueux, Keshi peut voir l'avenir avec sérénité. Les Yekini, Oliseh et autre Okocha ont désormais de dignes successeurs. Membre de la génération dorée de 1994, le sélectionneur nigérian rejoint l'Egyptien Mahmoud El Gohary, seul vainqueur de la CAN comme joueur puis entraîneur jusque-là. Pour rejoindre définitivement leurs aînés dans le coeur de leurs compatriotes, les Super Eagles doivent désormais briller en Coupe du monde.
Réaction:
Paul Put (sélectionneur du Burkina Faso): "Je suis très fier, très content. Peut-être qu'on a montré trop de respect pendant les 45 premières minutes, mais en deuxième mi-temps, on a tout donné. Je dois féliciter mes joueurs. On a eu quelques petites occasions, et un peu de malchance, mais il faut être grand quand tu gagnes, et petit quand tu perds. (...) La fatigue a joué, bien sûr, parce qu'on a joué deux prolongations, mais ils ont montré une bonne mentalité, joué avec beaucoup de volonté, ils étaient peut-être un peu moins frais, mais c'est le foot, il faut l'accepter."
Les dix derniers vainqueurs de la CAN :
1994 - Nigeria (Tunisie)
1996 - Afrique du Sud (Afrique du Sud)
1998 - Egypte (Burkina Faso)
2000 - Cameroun (Ghana e Nigeria)
2002 - Cameroun (Mali)
2004 - Tunisie (Tunisie)
2006 - Egypte (Egypte)
2008 - Egypte (Ghana)
2010 - Egypte (Angola)
2012 - Zambie (Guinée équatoriale et Gabon)
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