Le Nigeria pousse la Zambie dehors
Le suspense aura été le seul élément positif de cette dernière journée du Groupe C. Car pour ce qui est des buts, ou même des occasions, les deux rencontres se sont essentiellement caractérisées par leur niveau faiblard. Peu d'initiatives, peu de prises de risques, l'accent a été clairement mis sur l'attentisme et sur l'attente de la faute adverse. A ce petit jeu, la Zambie a été la grande perdante. Les tenants du titre, qui accrochaient sans trop de difficultés des Burkinabè eux-mêmes assez passifs, se sont faits surprendre par la réaction, certes tardive, du Nigeria dans l'autre match de ce groupe.
Moses guide les siens
Les Super-Eagles, recordmen de podiums en CAN, poursuivront donc leur route en quart de finale. Cela ne fut pas sans mal face à des Ethiopiens limités mais courageux, mais deux pénaltys indiscutables, et transformés par l'attaquant de Chelsea Moses (79e, 88e), ont permis aux Nigérians de prolonger l'aventure. Ils la poursuivront donc en compagnie des Etalons du Burkina Faso qui n'ont pas eu à forcer leur talent pour contenir les Zambiens. Seule mauvaise nouvelle pour les hommes de Paul Put, la blessure d'Alain Traoré, meilleur buteur de la compétition, touché à la cuisse gauche et contraint de quitter la pelouse, par ailleurs complètement indigne d'une compétition de ce niveau, dès la 10e minute. La Zambie, faute d'audace, n'aura pas su profiter de cet avantage. L'équipe d'Hervé Renard, porté au pinacle il y a quatre ans, quitte la CAN la tête basse.
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Réactions
Hervé Renard (sélectionneur de la Zambie): "C'est mieux de gagner une fois dans la vie que d'aller en quart à chaque fois et ne jamais rien gagner. Ca n'efface pas l'échec, mais je suis très fier de mes joueurs. Même dans les moments difficiles, il faut faire les bonnes analyses. Tout le monde est triste, bien sûr, mais on a fait le maximum. Les joueurs ont fait un très bon match mais n'ont pas marqué. Ce n'est pas la fin du monde. Avant, on rentrait à la maison dès le premier tour. Le terrain ? Si je dis que c'était difficilement jouable pour nous, on va dire que je pleure. On a un jeu fait de passes au sol et on a fait un grand match par rapport aux conditions. Quand on est venu reconnaître ce terrain il y a un mois et demi, c'était le meilleur d'Afrique du Sud, je ne sais pas ce qui s'est passé, c'est un signe du destin. C'est très difficile de changer de style quand on dirige une équipe comme la Zambie. Jouer avec huit défenseurs, ça ne m'intéresse pas. J'ai adoré voir mes joueurs même s'il y a échec, j'ai vu mes joueurs tenter quelque chose et ne pas dégager en touche. S'il y a un responsable, c'est moi".
Paul Put (sélectionneur du Burkina Faso): "C'était une victoire tactique et une victoire de nous qualifier. Grande féliciation à mes joueurs, qui ont vraiment bien joué disciplinés. On savait que la Zambie n'avait rien à perdre, on l'attendait à l'attaque. On a travaillé les deux derniers jours le milieu et la défense. C'est dommage pour Alain (Traoré). C'est difficile à dire s'il sera disponible pour le quart, on attend le résultat des médecins. On va attendre demain, ce soir on va fêter, libérer la tête. J'espère que ça va aller pour lui. Au début on avait un plan, et après quelques minutes le plan est tombé à l'eau, il a fallu s'adapter. Ce n'était pas joli aujourd'hui, mais il fallait être réaliste. Le plus important était la qualification, on a tout fait, on n'a pas donné beaucoup d'occasions non plus. Les Zambiens ont joué long et c'était une chance pour nous. C'est la plus grande réussite du Burkina parce que la dernière fois le Burkina était allé en demi-finale à domicile, et c'était il y a longtemps" (1998, ndlr).
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