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Cameroun-Egypte : Salah, Aboubakar, Toko Ekambi... Des artificiers en grande forme et très attendus en demi-finale de la CAN

Le meilleur buteur de Premier League affronte le duo le plus prolifique de cette compétition, jeudi, pour une place en finale.

Article rédigé par franceinfo: sport - Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'Egyptien Mohamed Salah et les Camerounais Karl Toko-Ekambi et Vincent Aboubakar. (AFP)

C'est un duel d'artificiers sur la pelouse du stade d'Olembé, à Yaoundé, jeudi 3 février (20 heures) pour la seconde demi-finale de la CAN 2022. D'un côté, sur le front de l'attaque camerounaise, Karl Toko Ekambi et Vincent Aboubakar, deux lions aussi rugissants qu'indomptables, déjà auteurs de onze buts à eux deux (six pour Aboubakar, cinq pour Toko Ekambi). En face, toute une équipe est organisée autour d'un joueur exceptionnel, capable de faire basculer un match à lui tout seul : Mohamed Salah.

La dépendance des deux sélections demi-finalistes vis-à-vis de leurs stars est grande. Aboubakar et Toko Ekambi ont inscrit l'intégralité des buts de l'équipe de Toni Conceiçao. Le duo des Lions indomptables pourrait d'ailleurs marquer l'histoire en égalant voire en dépassant le record de Pierre Ndaye Mulamba et Mayanga Maku, paire la plus prolifique lors d'une Coupe d'Afrique avec douze buts inscrits pour le Zaïre en 1974.

Mohamed Salah est, lui, impliqué sur trois des quatre buts égyptiens durant la compétition avec deux buts et une passe décisive. Cette dernière, magistrale, a permis à Trezeguet de qualifier les Pharaons contre le Maroc en quart de finale.

Deux attaques au profil bien différent 

"Aboubakar, c'est vraiment le chasseur de but, l'avant-centre type qui est toujours dans la surface avec une capacité à toujours trouver les gestes qu'il faut pour marquer. Il a un énorme sens du but", commente Alain Giresse, qui a participé à quatre CAN en tant que sélectionneur. En effet, l'ancien Lorientais a inscrit ses six buts (dont deux penaltys) en une touche de balle, dans la surface de réparation adverse. Un vrai renard des surfaces.

Son compère a un style de jeu différent. "Toko Ekambi utilise l'espace, donne des ballons, et peut conclure, il a plus de mobilité c'est pour ça qu'il joue plus sur un côté. Ces deux positions leur permettent de se compléter", ajoute le champion d'Europe 1982. Le binôme se nourrit des centres de ses coéquipiers. Quatre des huit buts camerounais inscrits dans le jeu l'ont été sur ce type d'action, à l'image du doublé de l'attaquant lyonnais contre la Gambie en quarts de finale

Chez les Pharaons, le sélectionneur Carlos Queiroz a choisi de donner les clefs à son maître à jouer. Résultat : le joueur de Liverpool se déplace sur tout le front de l'attaque.

"Salah, c'est le joueur à qui l'on donne beaucoup plus de libertés."

Alain Giresse, ancien sélectionneur de plusieurs équipes africaines

à franceinfo: sport

Son match face au Maroc en quarts de finale illustre parfaitement son jeu offensif complet. C'est lui qui vient égaliser, plein axe, après un cafouillage sur corner, tel un attaquant de pointe à l'affût du moindre ballon qui traîne. On le retrouve pendant les prolongations sur son côté droit, où il se saisit du ballon à plus de 30 mètres du but, va provoquer son défenseur pour l'éliminer et centrer parfaitement pour Trezeguet.

Le Cameroun mieux armé ? 

Avec leur attaque particulièrement prolifique, les Lions indomptables partent favoris. L'ambiance d'une compétition à domicile et les deux prolongations jouées par l'Egypte pèsent aussi dans la balance. "J'ai envie de dire que ça penche pour le Cameroun", confirme Philippe Troussier, ancien sélectionneur de cinq sélections sur le continent africain. "L'Egypte aura son mot à dire en jouant bloc bas avec l'importance de Salah sur les transitions", analyse-t-il.

"Il est difficile de marquer des buts à l'Egypte", rappelle, pour sa part, Alain Giresse. Les Pharaons n'ont encaissé que deux buts depuis le début de la compétition, dont un sur penalty. "S'il y a des lacunes défensives, les attaquants ne serviront à rien, c'est tout un ensemble. On ne peut pas gagner qu'avec un point fort offensif", rappelle le technicien, demi-finaliste de la compétition avec la Tunisie en 2019.

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